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Sebzh


15 Jan 2013, 11:22
Très bien ton message Antoine, enfin ton interview.
Je suis globalement d'accord même si tu as aussi de "gros" films qui sont bien, quand même, comme t'as des films d'auteurs de merde, bref.
Le patron de Wild Bunch a eu raison, selon la CST dans le devis moyen d'un film la part des salaires a augmenté en une vingtaine d'années, à environ un tiers du film (du moins les films de plus de 4/5 Millions d'euros).
Enfin là comme ailleurs, l'argent pourri tout.
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Antoine


15 Jan 2013, 16:47
J'ai eu des précisions encore hier, discussion avec des producteurs; des sommets de cynisme à foutre le tournis.

En gros, deux problèmes de base :

- on fait de la merde qu'on n'arrive plus à vendre, même sous les promotions "Exception Culturelle". Si on vend aujourd'hui un projet de film sur une tête d'affiche (acteur comme réalisateur), c'est que l'idée du film en lui-même n'est plus assez vendeuse. Enfin en tout cas pas achetée.
Une situation à comparer avec la nouvelle vague de séries US depuis 10 ans (les Soprano, Lost, The Wire, Breaking Bad, Madmen, vous remplirez la liste...) dont les saisons 1 ne se sont montées sur aucune star mais sur des idées, des prises de risque, des réalisations géniales et des rencontres réussies avec le public.
En France, un comité de dix à trente personnes par chaîne de télévision, qui ne sont ni des professionnels du cinéma (sauf un peu à Canal) ni des "représentants" des spectateurs (comme aux USA et en Angleterre avec le système des projection-test) mais des énarques et des diplomés d'école de commerce, vont décider de ce que le public français veut voir : Julie Lescaut.
Ca continue de marcher, pourquoi on changerait la recette ?
Malgré les pics d'audience qu'a connu TF1 avec Dr House et Lost, on continue de penser que le public français ne suivrait pas une telle "complexité de narration" en prime time, après une journée de boulot (là où les ricains, qui ont de plus longues horaires et sont réputés moins spirituels que le haut peuple français, y arrivent apparemment très bien)
J'ai une amie qui travaille en technicienne sur le plateau du remake français des Experts. Encore jamais vu, elle non plus. Elle travaille dessus pour payer son loyer et préfère ne pas regarder pas le résultat. La série n'est de toute façon pas renouvelée. L'ouvrier qui allume sa télé le soir préfère apparemment regarder les vrais Experts.

Les chaînes de télévision françaises, publiques comme privées, sont aujourd'hui impliquées à hauteur de 30 à 40 % dans la production d'un film. C'est une de leur obligation légale. (le CNC, 'l'argent public du cinéma", de 7 à 10%) Pour rester sur le même exemple, TF1, en échange du droit de diffuser des films de cinéma sur son réseau, doit contribuer de 150 millions d'euros chaque année au financement du cinéma. Ici, on retombe sur la polémique: au lieu de filer 2 millions à 75 films, ils balanceront 50 millions à 3 films (Asterix, le nouveau Dany Boon, la Vérité Si Je Mens, ect...) sur lesquels - en bons investisseurs - ils se garderont tous les intérêts en ventes DVD, ventes étrangères, ect... Acteurs comme producteurs (et techniciens, sont pas cons non plus) le savent bien et s'assurent en amont ainsi en demandant des cachets de 2 millions (Jean Dujardin sur les OSS et le flop Lucky Luke) à 3,5 millions (le montant actuel de Dany Boon comédien, même Depardieu est en dessous). A partir de là, le film n'a plus qu'à être réalisé, c'est une simple formalité. Le réalisateur qui aura l'idée de s'y prendre pour un artiste et de sortir de la charte que lui a filé la chaîne de télé se verra tout simplement remplacé.

C'est donc l'esprit que je viens d'exposer qui va décider de la vie ou non (incluant la diffusion en salles avec un nombre de copies minimum et une promotion minimum, frais qu'un petit film ne peut plus s'offrir) d'un long métrage produit en France.


- A partir de là, le cinéma français, comme n'importe quel autre secteur industriel, ne verra pas son fonctionnement modifié tant que tous les dirigeants continueront à toucher leur large part d'un gâteau qu'ils ne méritent même plus - 3 films sur 4 ne rentrant pas dans ses frais, faute d'audience proportionnelle au surcoût -, et que les ouvriers seront plus occupés à se battre pour obtenir des postes devenus trop rares qu'à faire front commun. Aujourd'hui quand les techniciens se réunissent pour manifester, c'est pour demander des révisions des conventions syndicales (même les tournages sont désormais soumis aux 35h, blague d'hier, réalité d'aujourd'hui) et des augmentations salariales, mais aucunement pour demander une révision politique et économique du système qui a la générosité de leur laisser les miettes du budget d'un film. C'est pas tellement les patrons qui sont malins, mais les prolos qui sont cons.


Une anecdote que j'ai apprise aujourd'hui, et qui met en perspective notre "exception culturelle".
Asterix 1 et 2 ont engrengé de l'argent. Les recettes du 2 ont toutefois été jugées décevantes, son humour "trop Canal" limitant les ventes internationales. "Défaut" corrigé sur le 3 et le 4 - par de l'humour pipi caca- et qui sont tous les deux retrouvés déficitiaires, rien que sur le territoire français. Je parle ici un peu cyniquement d'argent car le but de ces films n'était pas de devenir des films mémorables pour les spectateurs.
Canal +, M6 et TF1 sont malgré tout en train de se battre aujourd'hui pour les droits d'un Asterix 5.

De son côté, Tom Cruise est actuellement en train de parader en Asie pour assurer la promotion de son Jack Reacher dont les 153 millions de dollars de recettes (plus que n'importe quel Asterix) ne sont pas encore suffisantes pour lancer un Jack Reacher 2 (le personnage est adapté d'une saga littéraire). On pensera ce qu'on veut de ce film (je l'ai vu, pas mal, film d'action honnête, bien foutu) mais les critiques comme le public ne sont pas là à prétendre unaniment sa nullité.
Contrairement à un Thomas Langmann (producteur de Asterix 3, Mesrine, The Artist, Stars 80), un Jean Dujardin ou un Dany Boon, il s'annonce prêt - et ce serait loin d'être une première pour un acteur américain - à réinvestir son propre argent pour que Jack Reacher 2 puisse se faire. Parce que son boulot c'est pas d'être millionnaire mais de faire des films (et de prêcher pour la sicientologie)
Ce message a été modifé par Antoine (15 Jan 2013, 17:07)Citer
Grégoire


16 Jan 2013, 13:31
Bande-annonce en VO de Big Sur adapté du roman de Kerouac par Michael Polish, avec Jean-Marc Barr.

Edit : présenté au Festival de Sundance.
Ce message a été modifé par Grégoire (16 Jan 2013, 13:25)Citer
Grégoire


17 Jan 2013, 7:02
En réalité disponible depuis la mi-septembre sur vimeo.
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Sebzh


15 Fév 2013, 13:49
globalement ok avec toi antoine, mais tu ne parles que des gros films, pas des films à moins dede 2 ou 5 millions, ceux dont on parle rarement, qui parfois cartonnent aux césar (genre un kechiche ou un yolande moreau, là, sur la peintre..) qui eux en chient vachmene tpour se financer, enfin surtout les petits réals, et encore, même un blier ou un lelouch galère quand même..
pas vu jack reacher
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Antoine


15 Fév 2013, 14:14
Les solutions proposées par un public de producteurs et techniciens aux assises du CNC organisées en urgence fin janvier n'ont pas tellement été écoutées (elles apparaissent dans les articles des journalistes présents mais pas dans le rapport officiel du CNC).

- Minoration de l'aide automatique (argent public) aux gros films déjà bien financés par la télévision (TF1 et M6, donc argent privé)

- Plafonnement du salaire des acteurs à 400 000 euros (ils devraient survivre, non ?)

Puis, plus tard, par Godard himself : une véritable étude sociologique et économique d'un tournage de cinéma, qui n'est pas seulement le théâtre d'une industrie éphémère mais une véritable micro-société exacerbant toutes les passions et les inégalités de la grande. (où justement une actrice peut être payée jusqu'à 125x que sa coiffeuse, le Godard-Mao s'est réveillé).

Bref, sortir la production cinématographique d'une logique de pure croissance. Essayer de rétablir des bonnes conditions de production déjà au présent. Quelque soit le film.

Trois amis, d'âge honorables, viennent de perdre leur statut d'intermittent. L'un d'eux l'avait depuis 1981. Il n'a pas trouvé assez de contrats en 2012 pour le conserver. La merde on est bien dedans. Les inégalités ont tendance à être plus voyantes qu'avant.

On peut aussi dire que Blier a fait son temps et pas de bons films depuis..... et que pour Lelouch c'est pas plus mal non ? ;) Il y a cette balance à trouver entre le confort pour tous et la pantouflerie de ceux qui se croyaient installés. Fuck le name-dropping et l'ancienneté. Ne financer que l'audace et la qualité.
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Gérard Depardoors


15 Fév 2013, 15:47
Citation de Sebzh :
globalement ok avec toi antoine, mais tu ne parles que des gros films, pas des films à moins dede 2 ou 5 millions, ceux dont on parle rarement, qui parfois cartonnent aux césar (genre un kechiche ou un yolande moreau, là, sur la peintre..) qui eux en chient vachmene tpour se financer, enfin surtout les petits réals, et encore, même un blier ou un lelouch galère quand même..
pas vu jack reacher


Ok petite(faute de)frappe, très intéressant...
Rien à secouer de tes échanges épistolaires d'artiste raté où l'on doit se concentrer pour décrypter un nowhere abyssal..
parce que tu écris naturellement mal
parce que tu veux te la péter naturellement
parce que surtout, t'as pas la couenne très épaisse non plus
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Sebzh


15 Fév 2013, 16:19
j'aime bien lelouch..
oui je suis au courant pour ces assises, sinon à ce propos tu en es où de tes projets? Lioret?
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Antoine


16 Fév 2013, 1:03
Lioret ?

Ca avance doucement. C'est chiant de monter des financements ces jours-ci, quoiqu'en dise le CNC. Je vais sans doute jouer la carte coprod internationale (pour un court de 25 min....) un peu comme tout le monde fait.
Je me rends compte que ça fait un an qu'autour de moi je ne connais plus personne dans ce métier qui a été correctement payé (à 100% du salaire syndical) ou qui a réussi à monter son film avec de l'argent exclusivement français.
Ah si, une copine, sur Boule et Bill.
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Grégoire


18 Fév 2013, 2:49
« Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l’Histoire est la leçon la plus importante que l’Histoire nous enseigne. »

Après le duel de remakes de la Guerre des boutons, deux films consacrés à Yves Saint-Laurent sortiront cette année.
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Antoine


18 Fév 2013, 4:04
J'ai eu le petit privilège de voir Célébration il y a quelques années
http://www.telerama.fr/cinema/dans-le-secret-d-yves-saint-laurent,53554.php

Documentaire sur YSL tourné entre 1998 et 2001, interdit par Pierre Bergé. Pourtant le film est loin d'être méchant. On y découvre, c'est vrai, un Yves Saint Laurent aux portes de la mort et légèrement sénile, zombie errant dans ses immenses bureaux. Bergé qui tente de sauver les meubles d'un empire en train de mourir, et des couturières sympas.
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Antoine


22 Mar 2013, 5:30
Pour ceux que ça intéresse, je vous annonce la mort officielle - soyons positifs, parlons d'une longue pause à venir - du cinéma français pour la fin de l'année 2013.
Pas de discours de merde sur la diversité qui n'en est plus et tout ça, parlons simplement d'une entreprise nationale qui vient de couler, ce que certains très hauts salaires continuent à nier.

Je ne Calimeroterai pas trop mon propre cas mais l'exposerai rapidement :
- En technicien, j'accepte aujourd'hui des salaires 30% inférieur à ceux que je touchais à mes débuts, il y a 6 ans, sur des productions équivalentes. Si j'accepte pas, un autre accepte.

- En réalisateur, je suis l'auteur d'un premier court métrage lauréat de cinq prix internationaux - un sésame encore hier - et j'essaye depuis maintenant deux ans de monter le deuxième. On ne parle même pas là d'un long métrage à un million mais d'un petit film de 25 minutes sans feux d'artifices au budget estimé à 100 000 euros, dont un peu plus de 50% de masse salariale.

Deux boites de prod avec lesquels j'étais en pourparler ont déposé le bilan durant ces deux ans (l'une d'elle était vieille de quinze ans) et une troisième m'a finalement annoncé qu'il ne pouvaient plus produire de courts cette année, pas assez rentable.

Je pensais avoir pas de chance, mais constate ces dernières semaines que mon cas est devenu une norme.


Dernière bouée ou coup de poignard à la profession : une convention collective encadrant les salaires (la dernière dans le cinéma français datait de 1967 et ne concernait que les artistes) imposant des minimas salariaux pour les techniciens.
Du coup les techniciens sont contents parce qu'ils vont enfin être payés au dessus du SMIC.
Le problème est que les producteurs ne pourront suivre de tels salaires, à l'exception des seuls signataires de cette convention : le syndicat des plus gros prods/distributeurs/exploitants (MK2, UGC, Gaumont...)

Asterix 5 ne devrait pas tarder, les dernières productions Langmann également (un remake de Fantômas avec Vincent Cassel est sur les rails) deux trois films d'auteurs réalisés par des sexagénaires minimum qu'on aura financé par charité, sans doute Intouchables 2 aussi, probablement des BD pas encore adaptées (Gaston avec Elmosnino, Spirou avec le gamin des Choristes, Les Bidochons avec deux ex-Robins des Bois, Rantanplan avec la voix de Joey Starr imitant Doc Gyneco, et puis Les Blondes dans lequel vous retrouverez le casting complet des Miss Météo de Canal, on parle même d'une apparition de Denisot) et puis on baissera le rideau.
Et le reste se passera sur youtube.

Hier, face au mutisme de Filipetti et Sapin, les producteurs indépendants ont quitté une réunion du CNC avec fracas.
Putain, même Télérama en parle

Il n'y avait, au fond, aucune raison que l'on survive nous aussi à la crise, non ?
Ce message a été modifé par Antoine (22 Mar 2013, 5:42)Citer
Sebzh


31 Mar 2013, 13:34
Je susi pour l'extension, enfin! depuis le temps que ça traîne, de la CC, vieux.
C'est quoi les noms des boîtes qui ont coulé?
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Antoine


1 Avr 2013, 2:32
L'extension ne peut pas marcher sans une refonte du financement public, sinon là on aura effectivement que des gros films de merde, exclusivement produit par TF1, M6, Canal et Gaumont. On sera bien payé. Pour faire des grosses merdes. Enfin ça réduira les tournages de 20% donc faudra se battre encore plus pour y bosser (mais on fait trop de films de toute façon, autant ne laisser survivre que les gros poissons qui payent leurs acteurs de merde 3 millions)
Et "le vrai cinéma passion" ce sera le week end avec des appareils photos. La convention collective c'est une réaction - légitime - en bout de chaîne qui arrive après bien des abus mais avec le même comportement égoïste et irresponsable que les mauvais payeurs. L'entre deux il est à trouver au CNC.


Dans les boîtes qui n'ont pas coulé mais avec lesquelles je ne vais pas bosser : T****** qui ne peut plus développer de courts en 2013, B******** qui paye ses techniciens à 60% sous le minimum syndical mais loue des caméras à 3500 euros les 4 jours, La T******** qui me devra 2500 euros depuis un an en Mai prochain et E******* qui gueule sur les toits qu'ils existent encore mais ils arrivent pas à honorer la moindre note de frais.
Je balancerai pas ça là.

Un article écrit par un PS ;)
Il y a de la grosse approximation et du "changement" encore très vague, mais selon moi - technicien sous payé mais aussi porteur de projets - la solution serait plus vers là.
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Sebzh


3 Avr 2013, 15:00
Sur le sujet de la CCollective, Antoine-et les autres-un bon débat animé par P.Clarke
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Antoine


3 Avr 2013, 23:56
Déjà entendu. Je conchie Pascale Clarke. Institutrice-Inquisitrice de la Haute Autorité Médiatique.

Merci quand même ;)
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Sister Mid'nite


24 Mai 2013, 8:16
Grâce à un pote, j'ai vu La vie d'Adèle et je n'ai jamais été aussi bouleversée par un film d'amour.

En plus, le jeu des deux actrices est phénoménal.

Je pense qu'il mettra mal à l'aise pas mal de monde.
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Antoine


24 Mai 2013, 11:41
Pas grand fan de Kechiche mais je reste ouvert.

Par contre il incarne très bien ce qu'il se passe dans ce métier il y a les artistes, et il y a la main d'oeuvre
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Sister Mid'nite


25 Mai 2013, 4:16
Citation de Antoine :
Pas grand fan de Kechiche mais je reste ouvert.

Par contre il incarne très bien ce qu'il se passe dans ce métier il y a les artistes, et il y a la main d'oeuvre


C'est sûr que si le nombre de jours de tournage double et que le budget ne bouge pas il y a comme un léger blème, et évidemment ce n'est pas admissible.

si je résume, les collaborateurs d'un cinéaste en France sont condamnés a être bien payés pour faire des daubes et sous-payés pour faire des oeuvres.
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Antoine


25 Mai 2013, 9:06
oui, ça résume sec mais ça résume pas mal. Sachant que le tout-venant invisible, qui doit représenter 60% de la production, consiste en des daubes sous-payées.
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Grégoire


26 Mai 2013, 6:27
Quelqu'un avait vu Drive ici ?
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WTMO


26 Mai 2013, 10:20
Vu " Drive ", j'ai beaucoup aimé, beaucoup d'énergie et de rage intrinsèque même si le héros du film a l'air apathique.
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birdofpray


26 Mai 2013, 13:52
Au début je croyais que c’était un film de bagnoles à la fast and furious avec des cascades et des explosions de partout mais en fait non, c’est pas mal, c’est même plutôt sanglant, à la fin il se tire en caisse et puis voilà. Je lui donne 16/20.
Sinon quelqu’un a le jeu Driver sur la Wii?
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Sister Mid'nite


26 Mai 2013, 14:02
La vie d'Adèle est récompensée.

Yes we Cannes
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Antoine


26 Mai 2013, 14:23
Je suis très curieux de le voir.
Des amis qui n'aiment pas Kechiche autant que je ne l'aime pas sont ressortis de ce film avec une très bonne opinion.
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