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wolrajh


6 Fév 2005, 14:24
J'ouvre un nouveau sujet sur le cinema, d'autant que l'ancien etait en plein capotage avec ses envies explicites de sodomie sur Emanuelle Devos la moche par un quelconque president de fan-club pour ne pas le nommer ( ouais ouais çà va te poursuivre gars ). Donc pour partir sur de bonnes bases je propose qu'on evite dans ce sujet de parler des films avec la grosse vache qui joue comme armelle, et qu'on s'interesse uniquement au cinema.
Wolrajh, lampidaire
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Romain


7 Fév 2005, 10:43
Ouaiiiiis, ça déchire.

Bon, on parle de quoi alors? Qu'éya à ha téhé c'soir?
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michael


7 Fév 2005, 12:28
Citation de wolrajh :
J'ouvre un nouveau sujet sur le cinema, d'autant que l'ancien etait en plein capotage avec ses envies explicites de sodomie sur Emanuelle Devos la moche par un quelconque president de fan-club pour ne pas le nommer ( ouais ouais çà va te poursuivre gars ). Donc pour partir sur de bonnes bases je propose qu'on evite dans ce sujet de parler des films avec la grosse vache qui joue comme armelle, et qu'on s'interesse uniquement au cinema.
Wolrajh, lampidaire
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Joannic Laborde


7 Fév 2005, 12:30
T'as oublié t'ajouter ton commentaire après la cication :P
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michael


7 Fév 2005, 12:30
Citation de SHAMAN :
Citation de wolrajh :
J'ouvre un nouveau sujet sur le cinema, d'autant que l'ancien etait en plein capotage avec ses envies explicites de sodomie sur Emanuelle Devos la moche par un quelconque president de fan-club pour ne pas le nommer ( ouais ouais çà va te poursuivre gars ). Donc pour partir sur de bonnes bases je propose qu'on evite dans ce sujet de parler des films avec la grosse vache qui joue comme armelle, et qu'on s'interesse uniquement au cinema.
Wolrajh, lampidaire


Wolrajh, tu peux me rappeller qui voulait sodomiser Emmanuelle Devos?j'ai du loupé un épisode...
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The Backdoorman


7 Fév 2005, 17:39
Non non ! Shaman n'avait pas oublié d'écrire un commentaire : il trouvait juste qu'il n'y avait rien de mieux à ajouter.
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susan
8 Fév 2005, 21:14
mais comment fait-on pour mettre une image ?
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susan
8 Fév 2005, 21:18
j'ai trouvée ...voili, voilou !
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michael


10 Fév 2005, 12:00
Citation de susan :
j'ai trouvée ...voili, voilou !

moi pas...
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susan
10 Fév 2005, 21:01
mais pourquoi tu me cite ???
j'ai dit qques choses qu'il ne fallait pas ?
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michael


11 Fév 2005, 9:13
Citation de susan :
mais pourquoi tu me cite ???
j'ai dit qques choses qu'il ne fallait pas ?

Riens, je te rassure.je voulais simplement dire que je n'ai toujours pas trouvé pour mettre une image.
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mojo


11 Fév 2005, 9:30
vous etes vraiment des pines d'ours!
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Gonz'


11 Fév 2005, 10:39
Je suis d'accord.
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wolrajh


12 Fév 2005, 4:45
c'etait laurent blanc qui voulait enculer manu petite. sinon cette semaine j'ai vu thesis le premier film d'amenabar, qui paraissait plus bandant que son actu, et c'est pas mal mais çà a plein d'aspects de film de fins d'etudes ce qui est assez rigolo et un peu lourdingue des fois. par contre chef d'oeuvre poetique suspiria de dario argento, le scenar c'est du nawak total et c'est ce qui fait que le jeu avec les sensations parait si puissant
Wolrajh, et un et deux et trois matchs nuls
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Antoine


13 Fév 2005, 9:43
Ah yes, Thesis, du métafilm d'étudiant en maîtrise

Métafilm : un film dans le film dans le film, ou le cinéma qui regarde le cinéma qui regarde le cinéma qui regarde...
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michael


13 Fév 2005, 9:59
Pour les amateurs de films d'horreurs, un cinquième volets de "Chucky" ("Le fils de Chucky")sortira au ciné début Mars.
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Cedric


17 Fév 2005, 2:09
Pour les personnes qui aiment les films à frissons, il y a "La voix des morts" (Whoite noises) avec Mickael Kearton. C'est sympas, on sursaute 2/3 fois, dommage que la fin parte en sucette :(
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Antoine


20 Fév 2005, 6:35
Pour rentabiliser ces heures d'amphis....


Constantine
Francis Lawrence

Effort de lisibilité, lisez les paragraphes que vous voulez et reprenez plus tard...

1 Redynamitage des genres

En 2002, XXX mettait fin aux James Bond bien avant que Mr Brosnan nous fasse sa crise de la quarantaine; l'Europe entière écoutait Ramstein et jouait à GTA, les trafiquants d'armes n'habitaient plus dans des bunkers en ex-URSS mais en bas de la rue et s'habillait au Goëland; le gominé en smoking qui conseillait en 1964 d'écouter les Beatles avec des boules quiès (Goldfinger) mais qui demandait 38 ans plus tard à Madonna de lui donner des cours d'escrime (Die Another Day 2002) n'avait donc plus trop sa place de roi de la classe dans le monde impitoyable du démentelage de complot planétaire. Il suffisait donc d'une simple balle de sniper pour achever le dandy largué au début de XXX avant même que son Vin Diesel de successeur ne fasse son apparition à l'écran.
Pourquoi une telle intro? Parce que de la même façon, Constantine vient mettre fin aux Exorcistes et à ses Poltergeist de Stigmata de descendants. Après les deux séquences d'introduction, plus aucune fille au visage boursouflé enchaînée au lit et vomissant sur les prêtres ne fera plus peur à personne car arrive "I'm John Constantine, asshole" qui fait sortir de la chambre le curé largué et exorcise à coups de baffes et de "Shut Up!"
Ainsi, en essayant d'éviter la conclusion pédante du candide à l'égo tremblant qui a pris deux-trois notes au dernier cours, on observe peut être là un re-dynamitage des codes des genres tel qu'il avait eu lieu dans le ciné US des années 70's; seulement ici pas de Vietnam à exorciser (peut être tout juste une Bush à fermer), mais une crise de la représentation à assumer, une confrontation avec la pornographie: si l'Exorciste jouait avec le suspense du non-vu (Ring de Nakata en est ainsi un digne héritier), dans Constantine rien à foutre: on peut montrer des démons alors on le fait, quitte à ce qu'ils ne soient plus du tout impressionants au bout de deux heures.

2 Les paradis horizontaux

Constantine joue de la mythologie chrétienne avec l'insolence d'un Hellboy (on y reviendra plus bas); respects figuratifs : Satan pue et tire la langue, Gabriel est blond(e) et Dieu reste invisible. Une nouveauté qui permet à la caméra de s'envoyer en l'air : nous quittons la représentation classique verticale:
------------- paradis
------------- monde des mortels
------------- enfer
pour tout mettre sur le même axe:

enfer ------ monde des mortels--------paradis

Ainsi Lucifer ne surgit pas des entrailles de la Terre mais en entrant par la porte à gauche; Constantine ne voit pas le Paradis s'ouvrir au dessus de sa tête mais dans le mur derrière lui et, allongé mort, doit se redresser, se remettre en position verticale pour y entrer (ce redressement vertical concerne alors jusqu'à son majeur qu'il brandit subliment à Lucifer)

Tous les gerbants brutaux changements d'angle vertical/horizontal du film prennent alors leur signification, si Contantine veut conserver le paradis face à lui et l'enfer dans son dos (soit liés par un axe passant par son hara, pour les pratiquants d'arts martiaux); la caméra doit le redresser lorsqu'il est couché ou l'allonger lorsqu'il est debout.
De plus Constantine, revenant de l'enfer, est tout le contraire d'un mort-vivant: il est un vivant-mort. Si le zombie se redresse por échapper à la mort; John Constantine doit exécuter l'action inverse pour communiquer avec les morts : s'allonger; de gré ou de force (là c'est la caméra qui s'en charge en tournant le repère spatial à 90°)

3 Les antisuperhéros

Les antisuperhéros ne sont pas les Peter Paker se transformant en araignée humaine aux couleurs du drapeau Américain; ce ne sont pas des anti-héros devenant d'un coup super car ils traînaient là où il fallait quand le bidon au liquide vert fluo s'est renversé (Toxic Avenger a laissé plus de traces que l'on ne pourrait le croire)
Les antisuperhéros ce sont eux qui n'ont pas besoin de rappeler dans leur nom que ce sont des hommes (des man quoi: Superman, Spiderman, Patrick Bateman -futur Batman tout court- Dustin Hoffman, ect...), les antisuperhéros ne sont pas des hommes dans le sens que ce ne sont pas de virils chevaliers à l'idéologie bornée; les antisuperhéros ils sont pour sauver le monde, pas parce qu'ils en ont envie mais parce qu'ils n'y a qu'eux qui peuvent le faire et ça commence à les fait royalement chier. Les "ça me gonfle" d'Hellboy en sont l'exemple le plus explicite, les silences blasés de Blade sont tout autant significatifs, de même que les pêtages de câble finaux -à force de prendre la justice comme une corvée - du Punisher et de Batman (agaçant complexe personnage réunissant tout un lot d'exceptions et de contradictions, je parle du Batman de Comics pas du baril de lessive vendu par Schumacher). Constantine est mort à douze ans, a visité l'enfer et en est revenu avec un don et une mission, il ne l'a pas choisi, il ne s'appelle pas Peter Parker, ni Constantineman; son modèle s'appelle Hellboy (qui pour revenir au 1) devait à la base être incarné par Vin Diesel et non pas Ron Perlman, c'est le vieux Mad Movies dans les toilettes de mon voisin qui m'a dit ça) et comme lui, il abore la clope, mais n'ayant pas de poumons de diable....

4 Vers une inquiétude

Le long métrage sur lequel je pars bosser dans quelque mois joue également impertinament aevc la mythologie chrétienne, sur le papier je trouvais ça original; après Constantine, on perd le bénéfice de nouveauté mais c'est pas trop ça qui me fait peur
Constantine est adapté du comics Hellblazer et constitue en cela la première adaptation ciné d'un comics de la maison Vertigo, spécialisée dans les histoires assez trash mais futées et bourrées de références mythologiques et théologiques (des sortes de bibles alternatives actualisées, quoi). Le trésor de cette maison d'édition est en sept volumes et s'appelle The Invisibles de Grant Morrison (introuvables en France, Amazon peut devenir votre ami) qui représente d'un point de vue bien subjectif la meilleure histoire jamais contée, tout média confondu, la véritable oeuvre charnière du passage XXème/XXIème siècle vu par les occidentaux, bien plus que Matrixqui a allègrement piqué dedans.
Ainsi, deux inquiétudes:
- un projet d'adaptation ciné des Invisibles est-il en vue? J'espère que non car c'est mon projet.
- S'ils le font quand même, aura-t-il le mérite (et le courage) de suivre la structure compliquée originale de la BD et de ne pas adopter un schéma scénaristique classique comme Constantine qui au final donne l'impression de revoir encore et toujours le même film?
Dans ce cas, j'espère qu'ils la foiront aussi royalement que celle des Fantastic Four en 94 (la nouvelle version arrive au mois de Juin) pour que suivant cet échec modèle, un remake de mon cru soit le bienvenue, après quelques années d'attente...
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chataubriand
20 Fév 2005, 10:00
que les dissertation en forme de glose rond de jambes universitouille sont ennuyeuses et vaines... c'est, comme dirait Genet, un assassinat d'oeuvre d'art...

ceci dit, tu ecrit tres bien man, et tout ce lit avec plaisir, une vrai plume de lester bang !!!

en parlant de cinema BD, j'ai mater "snatch" y'a quelques jours, ce fut grandiause, un de ces films exitant et novateur, jeune et pas reac' un peu a la doberman d'ailleur... ou las vegas parano tien...
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Modeste et Pompon


20 Fév 2005, 10:52
Tiens, peut-être une apparition des Doors au cinéma. Dans Maman Last Call, film québécois, Sophie Lorrain qui interprète Nathalie Petrowski, chroniqueuse controversé de La Presse, lorsqu'elle sort avec ses amis le soir pour aller dans un bar. Elle quitte le bureau à 23h00, 1 minute après l'heure de tombée après avoir terminé son article et ils sortent du bureau en disant: We Want the World and We Want it Now.
Toutefois ce n'est pas du tout de la même manière que WTMO mais il me semble qu'il y a des apparitions toute aussi subtiles dans la liste alors Joannic? As-tu été voir le film? Si non, vas-y tout de suite, c'est tellement bon... et prévois un condom pour le reste de la nuit si tu vas voir le film avec ta blonde.
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françoisT
26 Mar 2005, 10:36
Quelqu'un d'entre vous a-t-il vu le film L'esquive ? qui a gagné pas mal de prix dernièrement.
On s'ennuie un peu de Romain. N'était-il pas revenu de Cochinchine?
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Antoine


29 Mar 2005, 13:43
je me permet une nouvelle fois de plomber cette rubrique avec un autre pavé mais s'agissant d'un documentaire sur le rock, je me suis dit que ça pouvait intéresser...



DiG?
d'Ondi Timoner

(c'était l'avant première d'un film qui va sortir le 13 Avril en salles, mais qui est sûrement déjà sur....)


A l'image de ce portrait schizophrène de ces "groupes de rock des années 90 - 00 qui font comme s'il ne s'était rien passé depuis les 60's", on a deux impressions qui cohabitent comme elles peuvent en sortant de la salle: soit le film est très naïf, soit il est ironique et là tout de suite il passe pour intelligent

(ces bouées de sauvetage de toutes les situations : l'ironie et le cynisme)


je replace le film: la réalisatrice Ondi Timoner a joué la groupie à la caméra pendant 7 ans en suivant alternativement The Brian Jonestown Massacre et The Dandy Warhols, deux groupes qui ont commencé en partageant les mêmes scènes et qui ont par la suite suivi des chemins divergents, les deux pôles opposés pour un groupe de rock: la réussite commerciale pour les Dandy Warhols, le rock'n roll suicide pour les BJM.

Quel hasard d'être tombé sur un cas comme ça, comme si l'évolution des groupes sur 7 ans était prévisible dès le début...
A en juger par l'inégalité de la répartition du temps attribué à chaque groupe, il paraît presque évident que la réal avait commencé un docu sur BJM qui comprenait leur reconcontre avec les DW, et qu'elle a récupéré les DW plus tard quand elle a vu ce qu'ils étaient devenus.

Connaissant que très mal ces deux groupes, j'ai l'avantage de la naïveté et de pouvoir parler du parti pris apparent de la réalisatrice sans second degré ni connaissances parasites de la réalité qu'elle a filmé.


Le film évolue donc à travers le rapport amitié/haine, ou plutôt admiration/jalousie des deux leaders Anton Newcombe et Courtney Taylor. Le film étant raconté par Courtney Taylor, il s'agit surtout d'un immense hommage déguisé à Anton Newcombe (comme ça devait être la volonté originale de la réal)

A travers un combat qui rappelle de façon décalée, second degré en plus et succès minimisé, le combat Blur-Oasis (ils en parlent eux mêmes dans le film, et il est marrant de constanter les ressemblances physiques Courtney Taylor/Damon Albarn et Anton Newcombe/Liam Gallagher avec des cheveux longs), s'oppose deux clichés ennemis du rock :

- Dandy Warhols, talentueux mais "vendus", groupe propre sur eux aux vies personnelles équilibrées, clips ringards retro-"futuristes", pathétiques car assumant leur recyclage des univers Warholiens mais parlant de leur "propre style" voire même de "révolution qui ne doit plus être qu'underground"

- Brian Jonestown Massacre, encore plus talentueux mais mal reconnu, expérimentateurs également persuadé de mener leur révolution, groupe crade aux cheveux gras et aux barbes en zigzag, drogués, fauchés, insomniaques mais gros bosseurs, spécialisés dans les bastons sur scènes (avec public ou le plus souvent entre les membres), voués à la dissolution et/ou à l'overdose générale

Dans ce gros montage bizarre mais facilement compréhensible, la réalisatrice attribue à chaque groupe (chaque cliché) une image propre : mini dv bien lisse, interviews caméra fixe pour les Dandy Warhols; film 16mm pour les BJM (format de prédéliction pour les "vraies" rockstar, voir le docu sur Neil Young de Jarmusch ou encore le Under Blackpool Lights des White Stripes) dont on suit les crises à la gerbante caméra épaule.


D'où les deux interprétations:

1 Ondi Timoner a été nourri par les clichés et son docu ne sert qu'à faire l'apologie d'Anton Newcombe, le "vrai rocker qui ne se vend pas" au détriment des Dandy Warhols qui à la fin du film finissent par ressembler à Kyo

2 Ondi Timoner exploite les clichés pour mettre en valeur une sinistre comédie: Rock Is Dead; purs ou vendus ça fait quarante ans que tous les rockers se ressemblent et s'engagent dans des fausses révolutions pathétiques (lieu commun: il n'y a rien de plus conformisme que l'anticonformisme).
A l'image du Reggae, le rock a atteint son évolution finale il y a bien longtemps; condamné au recyclage, il est devenu une langue morte mais qui s'étudie encore avec amour et se vend même très bien.

Si Anton Newcombe n'a jamais pu tourner un clip, il vient d'avoir droit au plus long et au plus odieux film promotionnel de l'histoire du rock.
Ondi Timoner vient de réussir à vendre "l'intégrité d'un artiste qui ne se vend pas"; l'amour rend aveugle et cette fois-ci l'aveugle était une femme et avait une caméra.

Un film qui vient se rajouter à la liste des paradoxes du Rock d'aujourd'hui, paradoxes qu'il dénonçait pendant 1 heure 45
Fort
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Antoine


1 Mai 2005, 5:21
Locataires
Kim Ki-Duk


1 La meilleure incitation passe par la provocation, je vais donc essayer de vous raconter ça en attaquant les intouchables classiques.
Kim Ki-Duk dont les Locataires est le onzième film en huit ans (c'est pas qu'il bâcle à la Miike mais plutôt qu'il veut apprendre vite) est le nouveau K devenu l'égal, voire meilleur que Kubrick (pour son sens du cadre) et que Kitano (pour les situations décalées, les compositions picturales et les explosions soudaines d'ultraviolence) tout en réussissant à créer son propre univers avec ses variables à chaque film; avant de vous insurger allez voir la chose en question, c'est le but de ce message.

2 Locataires, film sur le squattage propre, nouvelle utopie de la société: un SDF à moto poseur de prospectus rentre dans votre maison durant votre absence, il se sert à manger, se lave, fouille votre ordi, change deux trois trucs dans la déco mais fait aussi votre lessive, répare les petits trucs cassés et repart en laissant derrière lui plus propre que ça ne l'était;
Nouvelle valeur marchande: le troc d'un peu d'intimité contre le confort matériel, la femme de ménage fantôme quoi.
S'il y a toujours eu dans ses films précédents le petit truc dommage qui brisait l'équilibre (et pas volontairement), que ce soit la naïveté sentimentale dans L'île ou Samaria, le simplisme scénaristique de Printemps, été....(en même temps c'est limite un film pédagogique,
Le Bouddhisme pour les nuls) ou les célèbrement asiatiques "too much méchant avec ses personnages" de Coast Guard et Address Unknown, dans Locataires c'est bien cool, enfin c'est son meilleur film.

3 Retour du grand thème manichéique du Duk: des anges déchus silencieux n'arrivent pas à affronter les incohérences de notre société (avec laquelle ils n'ont que des rapports par la violence) et s'isolent dans une poésie abstraite qui les conduira à leur perte ou à une situation encore plus abstraite (d'où la petite phrase sur le rêve à la fin)
Dans Locataires, une nouveauté à souligner: dans les précédents films l'isolement était spatial (les cabanes flottantes au milieu du lac, le no man's land); ici il est temporel, le couple de squatteur occupe les habitats de tout le monde à l'heure où tout le monde est absent, seuls les déclenchements du répondeur (messages enregistrés eux même issus d'une autre époque) leur rappellent qu'ils ne sont pas seuls sur Terre.

4 Enfin ce n'est qu'un détail d'un univers rapidement envoutant, construit avec une rare simplicité (en moins de trois plans pour chaque nouveau décor)
Etant nous même squatteurs (l'acte des héros ne rappelle-t-il pas le contrat du spectateur : s'isoler des flux humains quotidiens pour se cacher dans une salle obscure et visiter les vies -fictives ou réelles- de ceux qui continuent à vivre dehors), Kim Ki Duk maîtrise l'art de l'ambiance pour nous faire pénétrer dans des espaces nous inspirant désir et culpabilité (cet homme deviendra très dangereux quand il se lancera dans des pubs pour Ikea).
Alors au final c'est quoi être locataire? (pour une fois la traduction du titre en français n'a pas été confié à des stagiaires)
Le spectateur, locataire des décors du film? un peu bateau ça...
Non être Locataire ça englobe tous les états que traverse le héros : SDF, squatteur, sédentaire, prisonnier, fantôme...
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Antoine


9 Mai 2005, 14:29
du nouveau sucre sur le dos de Télérama:

Shizo
Guka Omarova


Bon, par quoi commencer?

Shizo, diminutif de "schizophrène" est le surnom de Mustafa, jeune des villages du Kazakhstan que tout le monde a décidé de prendre pour un attardé mais qui révèlera à la fin (je peux vous la raconter, il y a rien de formidable) avoir tout compris de la perversité du milieu de la petite criminalité où on l'avait plongé et arrivera à ses fins...
deux phases donc:
part 1: Shizo "éponge", Shizo regarde le monde, les gens qui l'entourent, leurs coutumes, leurs lois, se créé une gentille sphère de néo néo réalisme russe comme un Zola. Comment montrer ça à l'écran? Ben tu alternes les plans : gros plan sur Shizo au regard neutre, plan sur ce qu'il regarde, gros plan sur Shizo, plan sur ce qu'il....(45 minutes)
part 2: Shizo se rebelle dans des éclatements d'ultraviolence burlesque à la Kusturica pour illustrer une enième socio-morale à la Ken Loach..

Voilà, Godard ne pourra pas dire que je n'ai pas parlé du film en lui-même

maintenant, un autre problème à relever:

Pourquoi ce film? et surtout, Pourquoi ce film produit et distribué avec l'aide du Ministère de la Culture?
On l'aime ou on l'aime pas, le problème n'est pas là; mais bordel pourquoi ressemble-t-il au 40000 derniers films originaires du Proche Orient distribués en France. Je tiens à souligner le "distribué en France" car il suffit de mettre les pieds dans deux trois festivals internationaux (je vous reconseille La Rochelle, 1ère semaine de Juillet) pour se rendre compte que le cinéma du Kazakhstan (on dit cinéma Kazakh? corrigez moi please) est beaucoup plus riche et varié que veut nous le faire croire la grande spirale (qui ramène tout au même point donc) des salles "darédaissé", des amis du cinéma d'"autor", du CNC, et d'autres groupuscules hexagonaux aux programmes cinéma étranger douteusement bornés à "l'humanisme poétique des pays pauvres".

Shizo est donc dans un premier temps, comme je l'ai évoqué plus haut, aussi excitant et jovial qu'un Ken Loach: paysage social des ouvriers et des petits criminels, de leurs démerdes pour "croquer la vie à pleines dents" grâce à des "plaisirs simples" (ben oui c'est bien connu que la pauvreté matérielle est la recette magique de l'épanouissement spirituel). Et quand le tableau devient lassant - comprenez "exposition beaucoup trop longue" - on applique la formule spéciale du producteur Sergei Bodrov - le réal-prod-scénar-acteur du nettement meilleur Prisonnier du Caucase, qui fut pour l'anecdote viré poliment du plateau et de la salle de montage par la réal mais dont la présence se fait plus que sentir dans le scénar- à savoir: touche sentimentale apportée par une histoire d'amour pudique entre le héros et une femme éloignée (pas du même pays, pas du même âge ou pas du même camp) et quelques ingrédients de burlesque porté par le passage du marginal increvable, récurrent personnage secondaire (moustachu ou barbu de préférence pour contraster avec notre héros naïvement pubère imberbe).
Bref on pourra toujours continuer à se foutre de la gueule d'Hollywood et de leurs recettes, de leurs scénars à quotas, de leurs calculs sur casting mais le cinéma du Proche Orient tel que les distributeurs français veulent nous le montrer, ben il vaut pas mieux; et ce n'est pas, pour contraster avec l'US industry, parce qu'ils ont été réalisé avec deux euros cinquante dans des décors désertiques qu'ils en deviennent "des chef d'oeuvres de poésie et d'humanisme dont nous, pauvres individualistes occidentaux, avions désespérement besoin" dixit beaucoup de critiques qui devraient quitter Paris de temps à autres.

Je dois sûrement passer pour un gros cynique de droite à jeter des cailloux comme ça sur les amis Caucasiens de Ken Loach, mais s'ils se les prennent dans la tête c'est parce qu'ils étaient dans le champ car ce n'est pas eux que je visais mais celui, non ceux, qui se planquent derrière eux: la toujours omniprésente Inrock-Téléramasque Organization qui a cette fois reçu the Official Amont du Ministère de la Culture pour encore et toujours défendre la pluralité et l'égalité des cultures en France en restant toutefois dans l'optique que chaque culture doit garder une identité propre et unique (ben oui sinon on s'y retrouve plus quand on veut sortir manger exotique, et il faut également faire attention à ce que la vraie pluralité reste propre à l'Exception Culturelle Française). Là en l'occurence le Kazakhstan c'est pauvre et c'est le désert alors faut le promouvoir par un film sur la pauvreté, mais pas un film triste sinon on va croire qu'on pense du mal de ce pays (et alors bonjour les procès des communautés) donc il faut un film sur la pauvreté heureuse: la simplicité, la sobriété; comme ça les gens qui le verront ils comprendront que ça sert à rien d'avoir des gros salaires parce que la misère c'est la bohème et le partage...

Ca peut paraître un peu gros comme raisonnement mais nos maîtres "à voir et à écouter" ont atteint un tel niveau de naïveté et de mauvaise foi (par une démagogie quotifiée) au sein de leurs hautes sphères et de leur French Cultural Organization, que chacun est encore libre de spéculer vers où il veut... avant qu'on s'accorde pour le traiter tous ensemble de méchant réac
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Antoine


8 Jui 2005, 4:25
Urgent, pour Parisiens ne travaillant pas lundi matin.

Cherche trois figurants pour jouer terroristes perdus à Saint Ouen, donc rôles muets à visages couverts le temps de 4 plans.

Si intéressés, laissez message, merci
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