F
O
R
U
M
Voici les messages dans le sujet sélectionné.

Forum>Général>Cinema
Nouveau message

UtilisateurMessage
Pam


16 Jui 2005, 15:02
lol, il va se retrouver avec un harem l'Antoine... ;)

en tout cas Antoine, attends-toi à trouver dans ta boîte emails quelques scénarios (oouups! scénari), pas tout de suite encore mais j'ai trouvé quelqu'un qui fait du cinéma, j'te lâcherais pas!
Citer
Antoine


17 Jui 2005, 6:17
euh.....ouais, c'est fort agréable d'arriver sur le forum un matin et de tomber sur ça

mais ça fout la pression pour le 3, va falloir que j'assure

si je peux venir bien sûr, enfin pour la tête à Shaman je ferai un effort

sinon Pam, n'hésite pas à proposer des trucs, je suis encore à Paris pour un an
Citer
Pam


19 Jui 2005, 14:57
ah? tu t'exiles où après?
Citer
Antoine


8 Jul 2005, 12:15
1 réponse à Pam : Chine, pour voir de près ce que c'est ce communisme dont on m'a tant parlé au lycée, tout en allant approfondir deux trois trucs dans ma pratique des arts martiaux

2 pour votre plus grand bonheur, un nouveau texte bien long de moi sur un film à l'affiche
j'essaye de faire quand même un minimumm d'effort de lisibilité pour que tout le monde puisse me suivre
surtout que sur ce forum je ne peux écrire ni en gras ou italique, ni avec plusieurs couleurs....




Lendemain des attentats à Londres, et j'ai jamais vu autant de monde dans le métro Parisien, et chacun sait comme ça peut schlinguer le monde dans un métro en Juillet.
Cela signifierait que les Parisiens sont vraiment des cons, et qu'ils ont alors le goût du risque ou alors que comme moi, ils n'aient rien de mieux à faire (donc à rattacher à une des deux propositions précédentes) et aillent voir la Guerre des Mondes au cinéma.


Analogie balourde mais analogie quand même:

- Aujourd'hui dans les Etats Unis : foudre, séisme, tiens il y a quelque chose qui a changé aujourd'hui, comme un truc planté dans le sol qui d'un coup sans prévenir nous pèterait à la gueule. Mais ce sont des extra-terrestres! Ces trucs sur lesquels on a raconté tant d'histoires et vu tant de films; maintenant qu'ils sont là pour de vrai et qui ressemblent à rien de ce à quoi on attendait, on fait quoi pour les jarter? Ben rien, c'est plus fort que toi, c'est partout (et ça l'était avant même que tu ne le saches) alors tu cours. Et t'as l'air aussi con et perdu que ces héros de films de SF des années 50 dont tu te moquais tant.

- Hier à Londres : boum, métro s'arrête, tiens il y a quelque chose qui a changé aujourd'hui, comme un truc qui était censé exploser à la gueule des gens, mais pas nous. Mais c'est Al Quaida! Ce groupe sur lesquels on a raconté tant de trucs et qui était engagé dans une guerre sur des terrains tellement éloignés qu'ils nous paraissaient fictifs (le désert Afghan tel que nous l'a décrit la télé américaine, l'Amérique uniformément connne de Bush telle que nous l'a décrit l'anti-américanisme français). maintenant qu'ils sont là pour de vrai et qu'on a pas été mis au courant comme on aurait du l'être, on fait quoi pour se protéger? Ben rien, c'est plus entraîné que toi, c'est partout (et ça l'était avant même que tu ne le saches) alors tu fermes ta porte à double tour et tu fais confiance en la police et l'armée de ton pays. Et t'as l'air aussi con que ces paranos américains qui achètent des flingues et multiplient par deux le budget de leur armée dont tu te moquias tant.


Alors comme une petite fille ouvrant ces grands yuex à l'horreur tu demandes "c'est des terroristes?" mais Tom Cruise te rassure "Non, c'est autre chose" ; ben oui ça peut pas être des terroristes islamistes, ils existent qu'à la télé et n'attaquent que des gros trucs prétentieux comme le World Trade Center.

Et toi, petite Europe prétentieuse, ça te fait quoi, après ta petite crise d'ado de non non non au référendum je-me-rebelle-et-je-m'oppose, de reprendre vraiment part au cours du monde? Fut-ce encore par le sang, par la mort surprise de tes proches...



Face aux clichés des films d'extra-terrestres qu'il a lui même contribué à créer (et qu'il reprend par dézoom Men In Black et nuages Independance Day), Spielberg parle surtout d'autre chose, et beauoup mieux que le prétendant Shyalaman avec son Signes : la terreur d'être envahi, de ne rien comprendre, que les fictions rebattues rejoignent la réalité et qu'en on perde notre recul de spectateur-critique-blasé

Alors bien sûr, un film sur la panique, c'est pas ça qui va arranger les choses, ça passerait même pour une menace pro-talibienne à l'égard de l'Europe derrière ses oreillers, une belle connerie propagandiste en fin de compte, comme ces JT de Fox News et de CBS qui créent la panique, "prenant le spectateur par la main" avec tout le pathos des dogmes de la mise en scène Hollywoodienne.


Seulement Spielberg, devenu un de ces "réalisateurs post-11 septembre", n'a pas vraiment l'air de se soucier de cette ambiguité (surtout que les attentats à Londres, ben lui il prévoyait pas) et adapte une histoire écrite au XIXème siècle, c'est à dire un mythe universel tel que le décrit Nietzsche dans La Naissance de la Tragédie* et qui était encore la première préoccupation de l'art à l'époque. En l'occurence ici, la panique d'être traqué sur tout notre espace vital, de n'être plus l'espèce dominante, et par conséquent de renouer avec des instincts animaux (exposé ici un peu platement il est vrai par les humains qui commencent à se tirer dessus pour une voiture); mythe qui rejoint accidentellement l'actualité, ce qui n'est que le propre de tout mythe...
Spielberg fait du lourd, du pompeux, du pathos mais derrière ça il a pris le temps de comprendre quelque chose à son art et à son métier.



*Derrière cette référence pédante, se cache en réalité un conseil de lecture!!
Non seulement à vous pous votre enrichissement intellectuel mais également et surtout à tous Ozon, Desplechin, Bonitzer et autres cinéastes de notre "exception culturelle" qui aiment faire des films avant tout pour eux et qui s'étonnent qu'ils s'exportent mal
"ben oui, pourquoi les gens préfèrent-ils aller voir ces grosses bouzes Hollywoodiennes que sont Batman et La Guerre des Mondes et que même nous iront voir en secret, plutôt que nos films nettement plus humains et intelligents? " La réponse est chez Nietzsche ou, plus indirectement depuis deux jours, dans le métro Londonnien.
Citer
Thom


8 Jul 2005, 12:46
merci pour cette lecture Antoine...point de vue objectif et très interessant.
Bon week end les gars ! et vive le metro !
Citer
UniversalMindz


9 Jul 2005, 16:41
Excellent Antoine :)

Je ne peux que te dire... Tu as dis le mot, ni trop, ni d'moins.

C'est comme si... j'aurais presque envie de te dire, *de t'imprimer tout cela et en faire des exemplaires dès que j'aurais mon Bac Pro. même moins, secteur : "Communication et Industries Graphiques"

As-tu sérieusement, pensé sur le projet d'écrire quelques articles dans un magazine spécialisé dans le Cinéma ?
Citer
Antoine


10 Jul 2005, 15:54
Merci Léna, mais je ne publie pas en journal:

1 - le milieu de la presse cinématographique française se distingue par la sublime particularité d'être encore plus fermé que le milieu du cinéma lui-même

2 - A part Technikart, dont mon style ne conviendrait de toute façon pas, il n'y a aucune revue culturelle française à laquelle j'aimerais me rattacher ("loyer à payer ne dévore pas encore l'orgeuil du jeune idéaliste")

3 - je préfère nettement les forums, non seulement parce que personne ne paye et tout le monde y passe mais surtout parce qu'on se faire rembarrer beaucoup plus rapidement quand on écrit des conneries
égalemantparce que, contrairement à une revue de cinéma que l'on choisit d'acheter, le forum touche un panel de gens beaucoup plus varié (dans leur rapport au cinéma) et ça me donne toujours l'impression d'écrire des "articles tests" pour un journal qui n'existerait pas encore, voire jamais.
Citer
UniversalMindz


12 Jul 2005, 16:15
Quoiqu'il soit, ça fait toujours plaisir de lire tes *critiques, observations sur le Cinéma :)
Citer
Pam


13 Jul 2005, 12:48
en tout cas, ça m'a cassé l'envie d'aller voir La Guerre Des Mondes. j'ai vu l'ancienne verison, elle doit suffire, non?

merci l'Antoine pour ce rapport extrêment intéressant, et de surcroît, rigolo. on sent, ou on ressent quelque-part à travers les lignes quelque forme de mépris, ou plutôt de déception générale.
un petit ras-le-bol peut-être? ;)
Citer
Pam


13 Jul 2005, 12:50
*rigolo parce-que j'ai souris en te lisant, je te voyais parler.
Citer
Antoine


13 Jul 2005, 13:27
euh non, j'ai du mal m'exprimer parce que j'ai trouvé ça pas si mal La Guerre des Mondes, ça m'a surpris parce que ce n'était pas vraiment le film que j'attendais (et tant mieux), le film ne parle pas d'extraterrestres mais d'invasions (alien ou terroriste)

mais c'est gentil de me dire que j'ai le phrasé oral rigolo, ton imagination défie toutes les lois de la webcam


(quand un film me plaira vraiment vraiment je serai plus clair)
Citer
Pam


13 Jul 2005, 14:12
... lol!

en fait j'ai eu pas mal d'échos mauvais sur ce film, j'ai peut-être lu ta tirade avec ça dans l'esprit, et l'ai compris en conséquent... mais n'oublie pas que je suis une fille, donc un peu blonde dans ma tête, huhu!
Citer
Antoine


2 Oct 2005, 14:47
Je vous remonte ça, et avec un vieux film en plus
Au fait, Pam ne vient plus mais pense à vous, elle vous embrasse


Le déjeuner sur l’herbe (1959)

Présence de Pan chez Renoir


1 -Documentaire bonus de DVD, sur des plans de coupes extraits du film de longues herbes sous-marines s’agitant au fond d’une claire et vive rivière, la voix de Jean Renoir, soudain timide, presque honteuse :

« Je fais partie, avec quelques uns de mes camarades cinéastes, de ceux qui croient en l’existence d’un grand Tout, qui comprend la Nature comme les hommes comme n’importe quel autre élément, et dont l’état de chacun conditionne celui des autres.
Tout ça est une question de….tempérament, mais moi je ne peux pas m’empêcher de voir des divinités agir en permanence autour de moi. »

Et oui la voix au français impeccable et posé qui pouvait s’embarquer dans de longs discours au ton sûr quand il s’agissait de souligner de ce qu’une de ses œuvres avait d’historiquement, politiquement, techniquement ou culturellement subversif devenait soudain tremblante lorsqu’en cette rare occasion, elle abordait le délicat sujet du spirituel ; confession risquée d’un cinéaste populaire de toutes les classes en cette France d’après guerre et de pas encore 68 qui allait dans quelques années confondre haut et fort sans honte aux oreilles de toute la planète révolution spirituelle et révolution politique

Croyances que le cinéaste n’assuma jamais complètement, les dissimulant toujours derrière la lourdeur de scénariis et personnages manichéïque ancrés dans l’actualité de leur époque, pressés d’étouffer une éventuelle voix d’ ange sous leurs débats de fiers citoyens à la baguette sous un bras et le journal sous l’autre.
Mais un film ça peut se comparer à une voiture, on reconnaît le bruit du moteur qui le fait avancer, surtout lorsque celui laisse échapper un peu de sa fumée à travers le capot bien luisant. Ici la fumée s’appelle Gaspard, c’est un berger qui se promène avec sa chèvre et qui joue de la flûte.

2 -Là faut que je récupère un ordre académique et que je vous raconte un peu l’histoire pour vous dire comment arrive Gaspard.
Nous sommes dans la France de la fin des années 50, un respectueux biologiste vient de découvrir la fécondation artificielle, donc pour lui c’est bonheur, surtout que, dans sa campagne pour la « présidence de l’Europe » il va bientôt se marier avec une baronne allemande, caricaturale chef scout à ses heures perdues.
Pour fêter les évènements, il invite ses riches industriels de cousins et leurs épouses, tous aussi coincées que lui, à un déjeuner sur l’herbe en Provence.
Après moult ronds de jambes et discussions au ridicule soigné sur la suprématie de la science qui, comme le confirme la dernière trouvaille, peut désormais assurer la procréation sans s’encombrer des rituels naturels, arrive donc Gaspard au sommet d’une colline qui se met à jouer de la flûte.
La musique provoque une bourrasque (propre et figuré) chez le petit groupe soudain porté sans vraiment comprendre vers l’orgie, le mélange avec les « gens du peuple » qui déjeunent de l’autre côté de la rivière, l’aveu de secrets, de fantasmes, bref un joyeux bordel libérateur construit autour du rut caché dans les hautes herbes entre le biologiste-star et sa domestique-groupie, provençale à la Pagnol qui se baigne nue dans les étangs (et qui fait l’affiche du film).

Le dévergondage d’un riche coincé par sa rencontre avec une fille simple et épanouie, on tombe dans une trame qui déjà à l’époque devait commencer à sentir le sapin (ou l’encre, quand on parle d’une idée écrite trop souvent). Si les personnages et ce qui peut leur arriver tiendrait aujourd’hui du téléfilm, c’est la mise en scène de la bourrasque-dévergondage en question qui porte le film de Renoir bien au dessus de son scénario.

Dans une société bien rangée jusqu’à l’étouffement débarque Pan, le satyre à la flûte, apôtre de Dionysos (on y revient, désolé). Chaman carburant aux herbes de Provence, il erre dans la Nature, écoute les arbres, questionne de temps à autre sa chèvre « qui en sait bien plus que lui » et déclenche les vents méditerranéens avec sa musique.
Musique libératrice, nourricière de flux d’alcool et de luxure, porteuse du fantasme, balayeuse des individualités et des esthétiques carrées, faisant oublier à l’homme tout ce qu’il a bâti depuis l’époque où il vivait dans les arbres pour le réunifier à la vie, à la mort, au grand Tout, aussi doux et violent peut-il être.
Prend-elle vie seulement entre les doigts du satyre ? Non, le vent apporte bientôt la force d’y mélanger sa propre mélodie, son rythme est celui de la Nature, sa partition l’histoire du présent .Et de même, feuilles volantes, herbes se mouvant au fond du ruisseau, personnages gravissant le col en scooter pour aller y passer la nuit en chantant…Tout élément du film devient un nouvel instrument, se mélangeant sans plus aucune hiérarchie au service de la même mélodie.

3- Renoir-Renoir, Déjeuner sur l’herbe, flous impressionnistes, ect… vous sentiez bien qu’il allait falloir que je vous parle peinture. Surtout que film du fils considéré comme hommage au père, par le titre (d’un tableau de Manet, pote de Renoir père), par le sujet, par le décor, par les dégradés de verts et des lumières chaudes sur les personnages, par les récurrentes ombres des branchages sur le sol, 2ème ect….
C’est en effet un hommage en forme de suite, de continuation d’une œuvre, et même d’accomplissement par un autre support d’une frustration –ou peut être quelque chose de jamais désirée, voire jamais envisagée – du peintre de père : l’animation du tableau.
Une peinture qui progresse soudainement, qui n’est plus musée-ément figé au XIXème puisque ses personnages y parlent des révolutions de leur époque devant la télé, médisant sur un « siècles des diligences » certes plus romantique mais aussi plus crasseux et sans anesthésie ni droits de la femme.
Une peinture où chaque coup de pinceau n’est plus un trait impressionniste mais un vecteur expressionniste, une direction et un sens de mouvement de lumière.
Il n’y a en effet plus d’impression, le médium n’est plus humain mais mécanique, l’image bouge d’elle-même, s’exprime d’elle-même, qu’on arrive à la suivre ou pas.

Magie réalisée grâce à qui ? Aux frères Lumière ? Ouais, en partie, mais à Pan aussi, le joueur de flûte qui a cette fois réussi à faire danser la peinture.
Citer
Antoine


5 Avr 2006, 14:01
putain il était bien chiant mon dernier post ici, je vais essayer de re

Aujourd'hui radio et internet me font rencontrer deux artistes: Diam's et Terrence Mallick, réalisateur du Nouveau Monde.
Deux pôles opposés me diriez vous.
En effet.

Diam's est chiante, pas ennuyeuse, chiante. Elle parle beaucoup et vite, avec l'agressivité caricaturale de sa dégaine et de ses « origines », pour au final cabotiner sur le même propos: « je veux raconter des choses, j'ai des choses à dire, sinon je ne prendrai pas le micro »
Ok.
Interview suivie d'une preuve en chanson.
Une chanson dont la rare laideur dépasse le simple horizon d'aimer ou pas le hip hop, ou dans le cas présent le « èrènebi » français.
Tout simplement inhumain, même Jean Louis Costes aurait une place plus justifiée sur la FM à cette heure de grande écoute.
Sur deux boîtes à rythmes, Diam's invente le rap punk, le rap qui détruit le rap: aucune mélodie, aucune fluidité, paroles nulles à chier aux revendications dépassant difficilement le « je suis une meuf mais je rappe quand même comme un mec et je vous emmerde »
Certes Diam's avait « des choses à dire ».

Terrence Mallick se la joue mystique et inaccessible, il ne donne pas d'interviews.
Je tombe sur un blogeur qui lui repproche d'être un cinéaste surrestimé qui ne fait que « filmer le vide » et « ériger des films à la gloire de rien ».
Oui, les positions sont très tranchées sur le Nouveau Monde, extase ou impression d'une longue pub Tahiti douche.
On peut toujours repprocher à Terrence Mallick de s'attaquer à des sujets aussi variés que la lutte des classes, la guerre du Vietnam ou la destruction d'un paradis par le christianisme européen et de n'en tirer aucune morale philosophique ou politique, aucune conclusion subverso-pertinente aussi laide et réductrice que dans un récent Lord of War.
On peut repprocher à Terrence Mallick de « n'avoir rien à dire ».

Et à comparer les chansons de Diam's et le Nouveau Monde, je dis tant mieux.
A me rappeler d'autres bouses, musicales, cinés ou littéraires lâchées par d'autres « prophètes et dénonciateurs » et me rappelant que de mon côté les gens qui m'ont toujours le plus touchés sont ceux qui se sont toujours le plus penchés sur la forme que sur le fond de leurs oeuvres (Kieslowki, Kandinsky, Delacroix, Jan Kounen, Zappa, Damon Albarn, Hunter Thompson), je peux même aller jusqu'à me permettre de catégoriser les artistes.
Radicalement
Les beaufs et les grands.

Sérieusement, qu'appelle-t-on un grand peintre, un grand musicien, un grand cinéaste?
Quelqu'un qui a marqué l'Histoire de l'évolution de l'Homme par les sujets qu'il a traité ou par la façon dont il les a traité?
Je peux même tomber dans la référence pompeuse pour illustrer: Léonard De Vinci n'a jamais peint de sujet vraiment passionnant. On admire pas la Joconde parce que c'est une tête de femme. On s'en branle de qui c'est vraiment la Joconde.

De même il y a des cinéastes, comme Terrence Mallick donc, pour qui le scénario n'est pas une fin en soi mais un prétexte. Un tuteur logistique et narratif autour duquel il faut faire pousser la plante-fil, cette plante qui aura totalement étouffée le tuteur à la fin de sa croissance.
Le cinéma est un art de lumière, de musique et de temps et, s'il veut devenir aussi universel que la musique ou la peinture, il doit se souvenir qu'il dépend de ces trois éléments plus que d'une « histoire »
Il suffit de constater de la pauvreté et de l'ennui (et au final de l'orgueil) de la grande majorité des « cinéastes engagés », plus préoccupés par « dénoncer » , par « raconter » que par créer véritablement une oeuvre plastique « de lumière et de son » qui, si elle a vraiment quelque chose à dire, parlera d'elle même.

Mais bon, allez expliquer ça à Diam's
En même temps elle fait ce qu'elle veut
mais putain mettre ces gens là en avant (et même leur accorder le moindre crédit) ne va pas aider l'humanité.
Citer
Antoine


29 Mai 2006, 13:18
il passera en page 2 celui là
parce que


The Eye 2

Je ne descend pas les films.
La première raison était éthique.
Puis, avec le temps et le manque de pratique, j'ai constaté que je ne savais finalement pas faire.

Je ne suis pas le seul, il est vrai.
Certains critiques publiés souffrent également de cette lacune
Peut être ne s'en rendent ils pas compte
Certains continuent pourtant

Je me souviens de deux lignes nullissimes de Telerama à la sortie de Fight Club: « Passez le savon sur ce film, comme le suggère si bien son affiche ».
De l'intention - qui trahissait déjà un certain hermétisme qui fait aujourd'hui la principale caractéristique de ce « journal » à mes yeux – à la forme elle-même, cela affecta mes seize ans en deux points; tout d'abord Fight Club avait bien (et même un peu trop) bousculé ma jeune vie et je ne réalisais pas que certaines personnes pouvaient rester si distantes et si hautaines face à un tel film.
Soit.
Tout le monde a grandi depuis

Le second point est que je venais de découvrir qu'on pouvait exprimer une pensée très conne (à savoir cet hermétisme sus-nommé), mais de plus l'exprimer très laidement, et de surcroît être publié sur du papier largement diffusé et bénéficiant d'une confortable estime nationale.

Telle fut l'histoire de mon premier soft traumatisme, de ce petit truc, allègrement nourri depuis par d'autres avis tranchants littérato-musico-filmiques (cela remonte quand même à cinq ans de feuilletage divers), qui a déclenché mon incompréhension et, avec la perversion du temps, ma haine envers la pensée bobo française; envers cette revendication du monopole du bon goût au nom d'une objectivité populaire s'exprimant en terme « d'intérêt » (« ce film n'a aucun intérêt. », pouviez vous lire certains mois, je vous jure ne pas avoir tronqué la citation et qu'il n'y a qu'un point derrière le mot intérêt, acun qualificatif ni complément ni référence). Des journalistes aux jugements appuyés de références univeristaires et de pseudos connaissances socio-artistiques qui lentement condamnaient à la fange l'émergence spontanée de courants et d'artistes qui ne correspondaient pas au profil, à « ce dont la France -et non les Français- avait besoin pour se vanter d'une identité culturelle ». Le résultat de ces années de ségrégation intellectuelle se fit sentir le jour où sortit l'expression « exception culturelle française », symptôme révélateur d'un état de crise. L'expression se faisait passer pour un « fier constat » de l'actualité artistique Française, alors qu'il suffisait de regarder la tête du ministre et des ambassadeurs, les chiffres des ventes de disques et de places de ciné de productions françaises, et même simplement la programmations des télés et des radios pour constater que ces trois jolis petits mots formaient le nom de code d'un programme de survie gauloise face à la satanique invasion des cultures US et nippones dans notre paisible PAF.

Le programme s'enclencha comme prévu.

Avez vous regardé les victoires de la musique ou la cérémonies des césars cette année?
J'espère pour vous que vous aimez l'art de Raphael et François Ozon, car il semble avoir été décidé qu'on était parti pour en bouffer longtemps.

Bien sûr on ne parle ici que de culture populaire
Libre à chacun d'aller voir (ou surtout chercher) ailleurs
Tant qu'ailleurs existe encore
(Ailleurs aussi aimerait bien être reconnu et toucher quelques subventions de temps à autre)


Déjà lourd et répétitif, ceci était mon dernier égarement
Vous savez maintenant pourquoi je

Je reviens à ma propre nullité (quelle folle soirée) en terme de destruction verbale de film
Car The Eye 2 est quand même un film assez caca.
Et j'essaye quand même de le défendre, comme presque tous les films auquels j'ai consacré un temps de visionnage.
Mais en vain cette fois ci.

Cette chose aurait pu s'appeler «la vengeance des fantômes gris des salles des bains » ou encore « le fils du 36ème fantôme aux cheveux long », non ce fut The Eye 2, ce qui le condamna à une douloureuse comparaison avec le The Eye 1 (dont The Eye 2 n'est nullement la suite mais une « variation sur le même thème » réalisé par la même équipe, visiblement pas assez reposée entre les deux).

The Eye premier du nom, 2002, était la réponse chinoise à la nouvelle vague de films de fantômes débarquée sur le monde depuis le Japon. Rencontre déjà essouflée et peu inspirée de Ring et Sixième Sens (une jeune aveugle se fait « greffée » des yeux, mais qui lui font voir des fantômes pas contents, alors elle décide d'enquêter sur l'histoire de sa suicidée de donneuse d'organes pour comprendre et briser le maléfice...), le film avait encore ce mérite d'arriver à foutre les jetons là où il voulait foutre les jetons.

The Eye 2 s'égare en un premier temps dans une comédie à homme invisible (Tiens! Cette porte qui s'ouvre et se referme toute seule!), avant de s'en rendre compte et de se rattraper en deuxième partie en apparitions fulgurantes et lancinantes de revenants sanguinolement mélancoliques qui, à un ou deux près, sont encore plus marrants, pour se finir en résolution romantico-familiale à la morale didactique bouddhiste tellement naze qu'elle ferait se convertir des moines shaolin à la religion de Bush.

Ah si, un bon point pour ce petit film;
Grâce à lui, Shu Qi n'est plus l'inaccessible princesse mélancolique d'Hou Hsiao Hsien (Millenium Mambo, Three Times).
Elle est également l'héroïne criante et transpirante de ce film caca.
La demoiselle est ouverte.

(après vérification, elle a également joué l' Asia Girl de service dans Le Transporteur en Taxi contre les Yamakazis des sieurs Leterrier et Besson)


J'espère malgré tout que ça vous aura donné envie de voir le film, rien que par curiosité
J'arrive pas à décourager de voir un film


La prochaine fois, je me permettrais de citer la sublime critique libre (publiée dans un de ses livres et non un magazine) de Maurice Dantec sur les fantastiques ouvrages spirituels de Marc Levy.

Malgré tout ce qu'a pu vous dire
Quand le mépris et la colère se mélangent en parfaite alchimie
Ca peut donner du grandiose. (et drôle en plus)
Citer
Pam


17 Nov 2006, 2:10
Hier je suis allée voir Borat... quelqu'un l'a vu?

alors pour résumer: aucun réel scénario, si ce n'est qu'un journaliste Kazakhe est envoyé aux Etats-Unis pour faire un reportage sur leur mode de vie et ramener tout ça au Kazakhstan.
arrivé là-bas: il n'a plus qu'un but, se marier avec Pamela Anderson. seulement il est à New-York, et elle en Californie, aolrs il traverse tous les States pour la rejoindre, tout en continuant son reportage, et en faisant des haltes un peu partout.

>> j'ai rigolé pendant 1h30.
c'est peut-êtr parfois un peu lourd, mais qu'est-ce que je me suis marrée... il y a des moments où je riais aus larmes, pour tout vous dire. alors si vous avez l'occasion d'y aller, franchement, n'hésitez pas.
Citer
Pam


17 Nov 2006, 2:37
http://www.apple.com/trailers/fox/borat/trailer/
Citer
Modeste et Pompon


17 Nov 2006, 10:02
Ce film est très raciste à l'endroit des Russes apparemment. La femme de mon meilleur ami est russe. Je n'irai pas voir ce film. Je vais aller voir Casino Royale par contre.
Citer
Pam


17 Nov 2006, 10:59
ouais ben vas le voir, tu comprendras ce qu'est le second degré...
Citer
Modeste et Pompon


17 Nov 2006, 13:35
Je crois que je ne remarquerai que le côté primaire de la chose.
Citer
Pam


17 Nov 2006, 18:33
sérieux léo tu me soule à fond.
c'est toi qui est primaire dans tes pensées. ce film est du second degré, tu vas me dire que c'est xénophobe aussi non?
Citer
Modeste et Pompon


18 Nov 2006, 7:48
Le chum Newfie de ma soeur n'aimait pas qu'on raconte des blagues à propos de Newfie.
Et la joke avec le Japonais, le Chinois et le Pakistanais était une accumulation de préjugés aussi. N'empêche, il ne devrait pas continuer à porter un voile pour ça. L'accomodement raisonnable, c'est une erreur.
Citer
Antoine


18 Nov 2006, 8:52
Moi aussi je me suis bien marré devant Borat, bien que ce qui me dérange un peu, c'est le dispositif: en mélageant fiction et documentaire, on n'a plus vraiment notion de la part de mise en scène dans des scènes (peut être pas tant que ça) documentaires (Combien y a de caméras? S'il y a un cameraman, pourquoi personne ne le regarde ou lui adresse la parole?)


Mélange des cultures au troisième degré dont on avait bien besoin après l'affaire des caricatures de Mahommet
et Léonard ce film te ferait le plus grand bien, il a quasiment été fait pour toi
T'es pas obligé d'y rire
Mais t'es obligé d'aller voir

C'est une ordonnance
(pour que tu ailles mieux après)
Citer
Antoine


18 Nov 2006, 8:53
Et les James Bond n'ont jamais été bien malins à l'égard des Russes
Citer
Modeste et Pompon


17 Mar 2007, 13:35
Ceux qui ont vu le film La Môme, c'est-tu bon? Il s'appelle La Vie en Rose ici, môme, ça n'existe pas comme mot au Québec
Citer
Page 1 2 3 4 ... 131 132 133

Vous n'êtes pas connecté.
Perdu votre mot passe ?
Nouveau message | Nouvel utilisateur | Recherche