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Sister Mid'nite


20 Mai 2015, 2:25
Citation de john silence :
Au fur et à mesure des années, mon regard a bien entendu évolué, étoffé, mensongé ...

On transcende ces types, l'Histoire les positionne dans un rang ... Ces gars m'ont accompagné pendant mon adolescence et puis j'ai pris conscience que j'avais dépassé l'âge auquel pour eux tout s'était fini. L'"objectivité" des faits rapportés par telles ou telles bios me démontraient de cruelles évidences, ma naïveté s'étiolait. Mon regard sur le groupe devint dès lors plus amusé ...


Ca fait plaisir que tu te livres un peu.

Ces débats que l'on a périodiquement sur tel ou tel aspect du groupe sont intéressants parce qu'ils nous permettent d'élargir nos opinions. Dans le fond c'est de pouvoir apprendre qui est important, aucun d'entre nous ne détenant la vérité.

Aujourd'hui, 50 ans après la formation du groupe, notre regard et nos critiques sont conditionnés par toutes les infos plus ou moins fiables véhiculées sur le groupe et qui forgent notre opinion. A l'époque les fans vivaient tout ça en direct et je pense qu'ils vivaient cette musique plus intensément parce qu'ils étaient en prise direct avec une forme d'actualité, avec l'esprit du temps.

Mais je trouve que leur musique est restée étonnement moderne et que certaines paroles ne vieillissent pas.

Quant à la personnalité de Morrison et son parcours de vie, ils fascinent ou dégoûtent selon que l'on veut y voir un artiste ou un tox poivrot.

Beaucoup sont agacés par sa revendication à vouloir être reconnu comme un poète au sens romantique du terme. C'est vrai que cela parait à la fois prétentieux et un peu enfantin mais quand on lit les paroles de certaines chansons (sans parler de ses livres) du premier au dernier album, on s'aperçoit qu'il y a une démarche très cohérente de quelqu'un qui a voulu découvrir de nouveaux horizons "en testant les limites de la réalité" et qui finit sur un constat d'échec. Son projet, dans le fonds et la forme s'apparente beaucoup à celui d'Arthur Rimbaud qui avait défini le poète comme un voyant capable de voir la nature des choses au-delà des apparences. Cette vision du poète qui s'affranchit des codes et des règles est finalement très proche de l'esprit rock. Morrison a parfaitement saisi cette correspondance et avec un talent certain il a utilisé le rock pour s'adresser en live à son public. Il n'y a qu'à comparer certaine de ses chansons avec d'autres chanteurs de son époque.

C'est en lisant ses entretiens et ses écrits, que l'on découvre l'homme derrière cette créature fantasmagorique et rock'n'roll du Roi lézard sur laquelle beaucoup de fans se sont arrêtés et qui est par certains côtés très comique !
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (20 Mai 2015, 13:02)Citer
john silence


20 Mai 2015, 13:02
Citation de Sister Mid'nite :

Ces débats que l'on a périodiquement sur tel ou tel aspect du groupe sont intéressants parce qu'ils nous permettent d'élargir nos opinions. Dans le fond c'est de pouvoir apprendre qui est important, aucun d'entre nous ne détenant la vérité.

Aujourd'hui, 50 ans après la formation du groupe, notre regard et nos critiques sont conditionnés par toutes les infos plus ou moins fiables véhiculées sur le groupe et qui forgent notre opinion. A l'époque les fans vivaient tout ça en direct et je pense qu'ils vivaient cette musique plus intensément parce qu'ils étaient en prise direct avec une forme d'actualité, avec l'esprit du temps.

Mais je trouve que leur musique est restée étonnement moderne et que certaines paroles ne vieillissent pas.



C'est aussi ma pensée ...
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Nico


21 Mai 2015, 5:35
Connaitre Morrison est une vaste question. Se connaissait-il lui même ? Je n'en suis pas sûr et ces textes en témoignent. Son œuvre écrite est une quête entre la découverte de soi, du conscient et de l'inconscient.
En revanche on ne peut pas réduire Morrison à un pochtron, piètre poète qui a forgé sa légende sur son physique et ses frasques. C'est un peu court et cela ne reflète pas la réalité d'une personnalité qui a autant marqué, bien au-delà de son statut de chanteur de rock.
Une œuvre poétique ne se réduit pas à l'appréciation de potes anglo-saxon qui évoquent des rimes bidons. Quand je lis Prévert, Aragon ou Apollinaire, j'y vois aussi des rimes faciles et parfois risibles. Pourtant leur œuvre est incontestable dans leur ensemble.
Vouloir réduire Morrison à un Monsieur tout le monde qui aurait subit les circonstances et les hasards de sa courte vie est également un contre sens. Outre les exagérations de différentes bios, il est évident que dès son plus jeune âge Morrison n'était pas comme tout le monde quel qu'en soient les véritables causes.
Les Doors ont été le vecteur qui a révélé son talent, sa personnalité hors norme et ces faiblesses. Mais je suis convaincu que s'il n'avait pas crée ce groupe avec Manzarek, Morrison aurait trouvé le moyen d'exprimer son talent artistique et créatif d'une façon ou d'une autre. Ce qui à mon sens n'aurait jamais pu être le cas pour les 3 autres. Morrison était plus qu'un membre du groupe parmi les autres, c'était le catalyseur qui a permis l'émergence de leur réussite.
Concernant Rothchild, quelles sont les véritables raisons de son départ, nous ne le savons pas (peut-être simplement une question de pognon dans la renégociation de son contrat, qui sait), mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas à cause des addictions de Jim. Il s'est quand même barré pour faire le nouvel album de Janis Joplin, qui était une héroïnomane notoire...
Il est normal que notre propre maturité fasse évoluer notre vision de Morrison. Ce qui compte pour moi et je pense pour beaucoup de fans anciens et nouveaux qui peuvent admirer Morrison au delà des Doors, c'est la force de ces textes et de ce qu'ils nous évoquent. Et justement, ce qui est intéressant avec le temps, c'est que l'on peut les comprendre de façon différentes.
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Geoffrey


21 Mai 2015, 7:41
On pourrait discuter de l’œuvre poétique de Morrison pendant des heures, c’est une affaire éminemment subjective.

Ce que je voulais souligner par l’appréciation des potes (ou personnes avec qui je peux discuter à l’occasion) anglo-saxon - en ce sens que ce sont des anglais natifs et qui ont donc une autre approche différente de la langue de Morrison, donc- c’est que si Morrison a pu marquer par l’originalité de ses paroles en comparaison de ce qui se chantait à son époque, il a tout de même signé nombre de chansons aux thèmes futiles et faciles, donc certaines peuvent donner lieu, en effet, à sourire voir, de par le récurrence de certain thèmes, donner à son œuvre une consistance un peu naïve.

J’écoute personnellement les Doors depuis des dizaines d’années, donc, je n’adhère pas nécessairement à cela, mais je le mets dans la balance de ceux qui considèrent Jim Morrison comme grand poète. Si je me base sur un grand parolier qu'est Gainsbourg par exemple, des gens peuvent me dire qu'ils n'aiment pas mais peu s'aventureront à dire qu'il n'était pas bon parolier. J'ai l'impression que ce consensualisme est plus relatif s'agissant de Jim Morrison.

Ensuite, mon propos était peut-être un peu court, un peu trop simple, mais je ne réduis pas non plus Morrison à un pochtron. En revanche, je crois en effet qu’il a forgé sa légende sur son physique et ses frasques ! Dans l’esprit du grand public (ce qui nous exclue en qualité de « fans » ou plus pudiquement de « connaisseurs »), Jim Morrison incarne la défonce et la débauche des années 60. D’où d’ailleurs les relatives déceptions lorsque le grand public matte l’Hollywood Bowl et n’y voit pas l’objet de leur fantasme et tranchent en trouvant que c’est un mauvais concert.

La discussion qui consiste à dire que Morrison aurait trouvé le moyen d’exprimer son talent artistique d’une façon ou d’une autre est en mon sens assez vaine, cela n’emporte pas plus de vérité que de dire que John Densmore aurait pu être le batteur de n’importe quel autre groupe connu de l’époque, idem pour les deux autres musiciens. Ce qui est sur, c’est que Jim Morrison a sorti des bouquins de son vivant et réalisé un film, mais que le grand public n’y prêtait guère attention et qu’il restait le chanteur des Doors, avant toute chose. Trouver le moyen d’exprimer son talent est une chose, avoir le même succès qu’il a eu grace aux Doors, j’en doute beaucoup.

Enfin, concernant Rotschild, je n’ai jamais pensé qu’il avait quitté le navire à cause de la toxicomanie de Jim – je me suis mal exprimé. Rotschild a quitté le navire par exaspération – et je pense que c’est cette même exaspération que ressentait John : il(s) rapporte (nt) que Jim n’avait plus envie et Paul ne sentait aucune motivation dans le groupe sinon que le besoin d’enregistrer LA Woman par contrainte contractuelle. Il sait que rien ne va être possible, sauf à leur montrer son exaspération et les mettre face à leurs propres responsabilités. Ca a fonctionné d’ailleurs, ils se sont sentis vexer et ont voulu montrer qu’ils en avaient encore dans le ventre. Sans ce départ, je n’aurais pas donné cher au dernier album des Doors.

C’est cette même exaspération qu’a pu ressentir John Densmore !

Rotschild sortait des sessions studios de Janis et avait été émerveillé par le côté créatif, investit et l’immense talent qu’il attribuait à Janis. N’oublions pas que Paul n’a jamais considéré Jim comme un « bon chanteur » et a toujours dit que ce qui faisait la qualité des Doors était « leur jeu scénique et l’ambiance qu’ils parvenaient à installer ».

Bref je rappelle que cette discussion est basée sur les critiques faites à John sur son positionnement par rapport aux Doors et ce virage que nous prenons trop souvent sur ce forum, tout rapporté au génie de Jim pour expliquer le succès du groupe : « d’ailleurs, après Jim, le groupe n’a rien donné ».

Mais cette conclusion est vraie pour quasiment tous les groupes qui ont eu un jour du succès et qui on perdu leur chanteur, indépendamment du talent individuel de chacun de ses membres.
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Sister Mid'nite


21 Mai 2015, 9:56
Citation de Geoffrey :
On pourrait discuter de l’œuvre poétique de Morrison pendant des heures, c’est une affaire éminemment subjective.

Ce que je voulais souligner par l’appréciation des potes (ou personnes avec qui je peux discuter à l’occasion) anglo-saxon - en ce sens que ce sont des anglais natifs et qui ont donc une autre approche différente de la langue de Morrison, donc- c’est que si Morrison a pu marquer par l’originalité de ses paroles en comparaison de ce qui se chantait à son époque, il a tout de même signé nombre de chansons aux thèmes futiles et faciles, donc certaines peuvent donner lieu, en effet, à sourire voir, de par le récurrence de certain thèmes, donner à son œuvre une consistance un peu naïve.



Tout est subjectif, la beauté de Morrison aussi est subjective, etc...

Qu'il y ait des personnes qui ne soit pas sensible à ses textes, je le comprends tout à fait, ce que j 'ai plus de peine à comprendre ce sont les personnes qui ne voient pas en lui un véritable poète au sens romantique du terme.

Je développerai de manière plus détaillée pourquoi je considère Morrison avant tout comme un poète.


Je ne sais pas si c'est nécessaire de le dire mais poète ce n'est pas savoir faire des rimes ! ...
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Geoffrey


21 Mai 2015, 13:29
C'est évident s'agissant des rimes. C'est plutôt à contrario qu'il faut raisonner dans le cas Morrison: dans son cas, c'est faire des rimes convenues et supplier pour qu'on le considère comme poète plutôt que parolier. (Bon j'exagère, il ne suppliait pas mais, on se comprends).
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Nico


21 Mai 2015, 13:59
Mais les rimes sont accessoires dans la poésie. Relis le Bateau ivre et tu verras des rimes convenues à foison (jour avec amour, voir avec soir, mer avec amer) et pourtant c'est l'un des plus beau poème de la poésie française. Ton analyse de la poésie et de la rime ne rime à rien (trop fort !).
Que la poésie de Morrison ou même que la poésie en général ne t'évoque pas grand chose, je le conçois. Mais n'argumente pas ton jugement sur des bases aussi nazes.

D'ailleurs qu'elle est pour toi la définition du poète ? puisque tu as l'air de savoir définir celui qui n'en est pas un.
Ce message a été modifé par Nico (21 Mai 2015, 14:01)Citer
john silence


21 Mai 2015, 14:32
Tiens une question :

Quelle était son idée principale lorsqu'il fera distribuer son "Ode To L.A. While Thinking Of Brian Jones" lors de concert ?

Il se situe où ? En poète, en chanteur ?
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Nico


21 Mai 2015, 14:52
Voici un article intéressant que j'avais conservé
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john silence


21 Mai 2015, 14:55
C'est une bonne analyse en effet .
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Geoffrey


22 Mai 2015, 2:52
Citation de Nico :
Mais les rimes sont accessoires dans la poésie. Relis le Bateau ivre et tu verras des rimes convenues à foison (jour avec amour, voir avec soir, mer avec amer) et pourtant c'est l'un des plus beau poème de la poésie française. Ton analyse de la poésie et de la rime ne rime à rien (trop fort !).
Que la poésie de Morrison ou même que la poésie en général ne t'évoque pas grand chose, je le conçois. Mais n'argumente pas ton jugement sur des bases aussi nazes.

D'ailleurs qu'elle est pour toi la définition du poète ? puisque tu as l'air de savoir définir celui qui n'en est pas un.


Mais je suis d'accord avec toi s'agissant des rimes - la réalité en vrai - c'est qu'au delà même de la poésie en général, genre littéraire dont je déplore en effet avoir une connaissance toute relative - c'est que le sujet de savoir si Jim Morrison est un poète ou non m'indiffère plutôt sur le fond.

J'ai toujours été fasciné par les Doors, leur musique, la voix de Jim Morrison et l'univers sonore et lyrique qui était créé sur scène. Un son à la fois brut, sophistiqué, basique et diablement électrique. La personnalité de Jim, ses frasques et postures qui lui sont prétées m'ont toujours été assez indifférentes, ceci incluant ses activités annexes (cinoche et poésie). J'arrête donc de troller ce sujet !
Ce message a été modifé par Geoffrey (22 Mai 2015, 2:57)Citer
Nico


22 Mai 2015, 5:59
Non mais je suis entièrement d'accord avec toi concernant ton analyse sur John.
C'est ta propension à vouloir réduire le talent littéraire de Jim qui me sidère.
A ma connaissance il n'y pas eu d'étude comparative entre les textes de Lennon ou Jagger et la poésie de Rimbaud (chez Morrison oui en France, aux Etats-Unis, en Angleterre, en Pologne ou en Russie), jamais de critiques littéraires ou de philosophes ne se sont intéressés aux textes de Lennon, Jagger ou Daltrey ou Hendrix ou Joplin (chez Morrison de nombreuses études, analyses, cours au sein d'Université font l'objet d'études de ses textes).
Sans être une preuve irréfutable évidemment, force est de constater que ces textes vont au-delà de simples textes de paroliers. Il semble évident que si des critiques littéraires et des philosophes, qui n'ont rien à voir avec le monde de la musique, se sont à moment donné pencher sur les textes de Morrison et qu'ils se sont fait chier à en faire une analyse (bonne ou mauvaise d'ailleurs), c'est que la valeur littéraire de son œuvre ne se cantonne pas à de simple paroles de chansons.
Tu revendiques ton attrait pour les Doors à travers sa musique, et je pense que c'est le cas de la plupart des fans quant à leur découverte des Doors.
Pour ma part, j'ai découvert les Doors par An American Night, un recueil que j'ai acheté dans une gare et sans connaitre la bio ou les frasque de Jim. A cet époque je lisais davantage Verlaine, Rimbaud, Baudelaire, Apollinaire que je n'écoutais de musique. C'est que j'ai trouvé un brin de poésie dans ses textes au point de vous avoir tous rencontré un jour...
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Antoine


22 Mai 2015, 6:10
Moi c'était la peau et les cheveux de Morrison. J'ai découvert les Doors à 15 ans. J'avais à cette époque les cheveux gras et une peau de merde. J'écoutais alors beaucoup Iggy Pop donc ça ne me dérangeait pas tellement. Et puis le choc Morrison. Je voulais connaitre ses secrets.
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Nico


22 Mai 2015, 6:47
T'as pas trouvé encore ?
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Antoine


22 Mai 2015, 6:48
De dépit, je me suis aux Ramones
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Nico


22 Mai 2015, 6:49
ah merde...
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TheLordsAndTheNewCreatures


22 Mai 2015, 19:27
J'aime bien Morrison. Il est poète, c'est sûr. Certains le trouveront doués, d'autres non. Je ne sais pas. Quelque chose me plaît dans ce qu'il a écrit : notamment son premier livre dont The Lords n'est qu'une partie. Un livre écrit entre 64 et 65. J'aime bien ces poèmes. Sans doute parce qu'ils déchirent un voile. Sans doute sa véritable révolte se trouve-t-elle dans ses mots. Car il n'y a pas de révolte de "rock star", ça n'existe pas. Derrière une "rock star" il y a un manager, derrière le manager un label et derrière le label : la banque et la banque, c'est tout sauf de la "révolte".
J'aime bien Morrison justement parce qu'il n'est pas seulement un révolté des années 60. La guerre du Vietnam : c'était une guerre du capital, l'économie c'est toujours plus que de l'économie et ce serait trop long de parler de cela... mais enfin voilà la soi disant révolution flower power, c'est une autre face du capitalisme, plus individualiste, même si l'on assiste à cette époque à l'émergence de rassemblements immenses, c'est le triomphe de l'individualisme, en fait vous avez d'un côté les intérêts du capital sérieux : ressources naturelles, marché, armement etc... et de l'autre les intérêts d'une classe de bourgeois qui s'amusent et qui feignent de se rebeller contre le système à papa puisque la banque au final leur reverse leurs royalties. Les années 60 sont une chimère : c'tait la fiesta pour une toute petite élite dans laquelle Morrison (bien que fils d'un militaire gradé mais ce n'était pas suffisant pour rentrer dans Hollywood) a réussi à s'incruster... Je pense que Morrison se dégoûtait et s'aimait. Il s'aimait parce que c'est pas courant d'obtenir une bonne place d'artiste dans l'oligarchie, les places généralement sont réservées, il était flatté d'être un "James Dean" musical, mais en même temps il savait très bien qu'il n'était qu'un bouffon sur un plan sérieux (ce qui n'enlève rien à ses talents musicaux du reste), mais je pense qu'il se serait bien vu "rentrer" dans l'histoire mais ça n'a pas été possible, il n'a jamais été le révolutionnaire qu'il aurait rêvé d'être sans doute.

Donc chez Morrison, je perçois à la fois un grand mépris pour l'argent paradoxalement mélangé à un goût prononcé pour la célébrité...

Ce qui est intéressant c'est que The Lords a été écrit avant les Doors etc... Dans ce livre il donne à voir que les hommes modernes sont des esclaves, qu'ils sont sous l'emprise des seigneurs... Les seigneurs ce sont ceux qui détiennent le capital et qui ont pour esclaves les salariés modernes. Et les salariés modernes, quand ils rentrent à la maison, ils regardent la télévision, et comme la publicité est omniprésente, même durant leur loisir ils travaillent, le cerveau doit toujours être disponible en fait..."

Il a pété un petit câble à Miami, c'est normal, c'était un type intelligent, parfois c'est dur de vivre dans le mensonge...

ceci dit, même produit par l'oligarchie, les doors c'est mieux que madonna... mais les doors n'ont rien à voir avec quoi que ce soit de révolté, c'est un truc de bobos avec parfois un grand talent musical/dionysiaque.
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TheLordsAndTheNewCreatures


23 Mai 2015, 12:24
Graham Nash jusqu'à récemment possédait le premier livre de Morrison dont The Lords" est tiré. Il a été vendu aux enchères il y a à peu près deux ans je crois , mais ils ont scanné chaque page et c'est accessible sur le net, je l'ai découvert sur le site "The doors guide" ; c'est tout à fait lisible. Je crois qu'il n'y a pas de titre mais voilà ce qu'il y a dedans : The Lords (intégralement), des parties de The New Creatures, l'intégralité des textes qui sont sortis dans la revue Eye, et des inédits, quelques uns très bien...

Cela ne sert peut être à rien de comparer, mais bien sûr Rimbaud est un immense poète, mais celui qui veut comprendre Rimbaud doit s'intéresser aux rapports de force politiques de l'époque sinon il ne comprendra rien... La question de la Commune est par ailleurs au centre du bateau ivre, les peaux rouges criards ce sont les communards et le bateau (qui vogue librement puisqu'il n'est plus sous le joug du commerce, ce n'est plus un bateau marchand) c'est à la fois le poète et son idéal révolutionnaire, c'est donc aussi la commune ; d'ailleurs le poème a été composé vers septembre 71, après les massacres et l'échec de mai. etc etc...

Je préfère Rimbaud à Morrison, ceci dit je pense que Morrison a un intérêt particulier, sa poésie n'est pas un "délire", il est vrai qu'elle est parfois brouillonne mais en fait cela dépend des textes, il y a des textes qui sont précis, lumineux, assez puissants... Morrison voulait penser le capitalisme, il voulait le penser en poète comme d'autres : ezra pound, ts eliot... Il suffit de lire le début de The Lords...

deux thèmes hantent la pensée de Morrison : la mort de Dieu et l'omniprésence de l'argent dans la vie des hommes... c'est pour ça qu'il est intéressant selon moi.
Ce message a été modifé par TheLordsAndTheNewCreatures (23 Mai 2015, 12:25)Citer
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