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Forum>The Doors>La relève ...
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john silence


9 Mai 2015, 13:50
Hâte de lire ça ...Tchao .Bonne soirée !
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Geoffrey


9 Mai 2015, 13:56
Citation de Sister Mid'nite :
Citation de john silence :
Ouais un synonyme de chieur !


Empêcher Manzarek et Krieger d'utiliser le nom Doors parce que sans Jim le groupe n'a pas de sens, ça se défend, mais je ne suis pas certaine que Densmore, encore aujourd'hui, ait compris quelque chose au parcours de Morrison.


Je ne suis pas sur que Morrison ait compris quelque chose à son parcours. Que cela est bien présomptueux.
John est le gardien du temple, et merci à lui. Lisez le bouquin et on en reparlera. Il ne s'agit pas seulement de procédure, il s'agit surtout de l'héritage d'un groupe que ses membres survivants ont voulu sacrifier pour se faire quelques centaines de milliers de Dollars supplémentaires, quitte à pervertir l'oeuvre en elle-même. Un gardien de la mémoire des Doors - avec des passages fameux et fumeux - comme par exemple ce passage édifiant où Manzarek explique à la barre que la Légende des Doors a été, pour des raisons marketing, montée de toute pièce, qu'elle participe au business et qu'il n'était pas, à ce titre, question de sortir quelconque de ses déclarations lors d'interviews pour démontrer quelconques contradictions ou mensonges.

La question sous jacente était: est-ce que la musique originelle des Doors appartenait-elle encore tant que telle à Krieger & Manzarek où était-elle devenu un bien public car entrée dans l'Histoire de la musique américaine, et, à ce titre, par exemple, ne devait pas être utilisée pour illustrer la vente d'une bagnole.
Ce message a été modifé par Geoffrey (9 Mai 2015, 13:59)Citer
john silence


9 Mai 2015, 14:12
Merci j'ai lu le livre Geoffrey ...
Justement en le lisant , Densmore justifie son attitude de défenseur du groupe , et comme tu le dis , c'est en gardien du temple qu'il est perçu .

Maintenant mon sentiment après lecture( certes pas récente , lu à sa sortie) je vois un type qui s'est épanoui dans le combat , c'est un changement d'attitude tellement tranché au regard d'un veule Manzarek et un suiveur tel que Krieger qu'on peut y voir une lutte avec le silencieux John qu'il fût lors de ses débuts,écrasé par tous ces egos . Et encore une fois , il n'y a aucun doute sur sa sincérité déjà présente dans sa précédente bio.
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jimborrison


10 Mai 2015, 0:13
Bravo John je suis scié de voir que tu ais réussi à sortir le site de son mutisme et sa torpeur de ces derniers temps. Mais je suis un peu d'accord que l'actualité est assez morne surtout pour les fans hardcore comme moi. Il n'y a même plus personne qui parle de la sortie du London Fog et on doit se contenter d'un Best of SACD pour le 30 juin après quelques reprises jazzy (Samy Thiébault Quartet et Luca Aquino), les temps sont durs!
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Nico


12 Mai 2015, 2:06
"Mieux vaut tard que jamais" est la devise qui définit John.
Il est bien évident qu'il y a un côté facile de s'ériger en défenseur des valeurs artistiques des Doors plusieurs années après la mort de Jim. Pourtant le fait est que c'est grâce à lui qu'il n'y pas de pub foireuse avec la musique des Doors. Et qu'il s'est opposé à juste titre à une reformation bancale et clownesque.
Enfin c'est le seul qui a fait son me Culpa quant à l'attitude des Doors face aux problèmes de Jim pour maintenir un business confortable.
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Antoine


12 Mai 2015, 2:22
J'ai lu que le corbillard de Manzarek était une Buick, confirmation ?
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Sister Mid'nite


12 Mai 2015, 2:46
J'ai commencé à lire le livre de Densmore et je ne connais pas les détails du différent qu'il a avec Krieger et Manzarek, mais je rejoins john silence sur le fait qu'il y a quelque chose d'étrange dans ce rôle de chevalier blanc qu'endosse Densmore.

A l'époque où le groupe originel était en activité il a voulu à plusieurs reprises, en 66 puis en 68, quitter le groupe. A ma connaissance, il n'a rien composé contrairement aux 3 autres.

Ce qui est un peu comique, c'est qu'on a l'impression qu'il cherche à exister aujourd'hui en défendant un héritage qu'il a peu contribué à construire. Et cela contre Krieger et Manzarek qui étaient deux des artisans du succès du groupe.
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Nico


12 Mai 2015, 4:52
J'aimerai avoir l'avis d'un batteur averti (suivez mon regard) concernant la batterie dans le processus de création sur les morceaux des Doors.
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Antoine


12 Mai 2015, 6:43
ah ben grave, moi aussi, rien que sur The End...
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Sister Mid'nite


12 Mai 2015, 14:20
Quand je parle de composition, je parle du mec qui vient avec des paroles, de la musique. En 65-66 Manzarek jouait un rôle important dans la composition mais il s'est peu à peu retiré au profit du duo Morrison/Krieger. Robby a raconté que Jim venait chez lui et ils composaient ensemble.

Je ne remets pas en cause le talent de batteur de Densmore. Il apporte sa patte personnel à la musique et l'influence du jazz l'a certainement aidé à trouver sa place dans l'art de l'improvisation que cultivait le groupe mais la très grande majorité des admirateurs des doors apprécie le son de l'orgue de Manzarek et la voix de Jim.
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Geoffrey


13 Mai 2015, 8:26
Il est vrai que Break On Through est reconnaissable grace au son de l'orgue et non grace à son pattern rythmique ! Dire que John n'apportait rien à la composition des chansons, c'est comme écrire que Jim n'a composé quasiment aucun des succès commerciaux des Doors.
Ce message a été modifé par Geoffrey (13 Mai 2015, 8:28)Citer
john silence


13 Mai 2015, 11:23
Ils sont indissociables ; le débat,pour moi ,est vain ...

Les Doors séparément c'est daubesque.Ils formaient un tout ,une belle unité .Cette osmose qui paraissait bancale sur papier devient magique par leur différence .

Je le répète le groupe s'est vidé par le siphon de la baignoire rue Beautreillis ...
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Sister Mid'nite


15 Mai 2015, 5:28
Personne n'a dit que Densmore était un poids mort dans le groupe.

Ma remarque porte sur la dynamique créatrice dans le groupe et je ne suis pas la seule à faire remarquer que John n'était pas un moteur. Plusieurs articles font référence à cela et lui-même a senti le besoin de se justifier en rappelant que, par exemple, l'idée du bruitage de l'orage dans Riders on the storm était de lui.


Hervé Muller, dans son premier ouvrage sur le groupe en 1973 (alors que les doors existent toujours) décrit ainsi le rôle de chacun:

(extraits)

Sur les 3 premiers albums, bien que collectivement attribué aux 4 doors, la composition reposait essentiellement sur le travail entre Morrison et Krieger. Quelques morceaux se sont développés en studio avec l'apport de tous mais la composition était l'affaire du tandem Jim et Robby dont le talent extrêmement inventif apportait à la poésie de Morrison des possibilités de développement mélodiques élaborés.

Les goûts de Krieger lui donnaient une approche riche et complexe de la composition alors que Manzarek et Morrison se référaient plus souvent au blues. Au final c'est grâce à Krieger que les doors devaient être un groupe de rock différent des autres.


Densmore a une formation de percussioniste symphonique, puis il joue du jazz pendant 3 ans influencé par Philly Joe Jones. Après une brève participation dans le groupe les Psychgedelic Rangers, il intègre les doors qui est sa première vraie incursion dans le rock et pour lui c'est presque un accident. Il se considérait comme un batteur de jazz et c'est à ce genre de musique qu'il voulait se destiner.

Le plus étrange, c'est que son style avec les doors n'a pratiquement rien de la finesse du jazz. Il joue lourdement et on aimerait l'entendre faire autre chose que ce qui est prévisible, se laisser aller à quelques fioritures. Pourtant il réussit à être personnel. Sa frappe est précise et parvient à être expressive malgré sa lourdeur. Il s'adapte à merveille à l'absence de bassiste. Une chose est certaine, son jeu est un élément irremplaçable et fondamental de la couleur sonore des doors.

Mais le tempérament spontané et optimiste de Densmore ainsi que le manque de compréhension entre lui et le chanteur entraîna une animosité qui ne fit que s'accroître.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (16 Mai 2015, 3:38)Citer
john silence


16 Mai 2015, 13:09
Ouais c'est juste ...
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Geoffrey


17 Mai 2015, 3:53
Sauf que son influence c'est Elvin Jones et non pas Philly Joe Jones.

John Densmore n'a pas un jeu "lourd", il a un jeu tout en finesse, tout en nuance, son jeu aux poignets et sa relative utilisation du kick le renvoie tout de même à une approche d'un batteur jazz, même si finalement, dire cela ne veut rien dire en soit.

Ian Paice (Batteur de Deep Purple) est considéré comme le batteur de heavy rock qui est le plus influencé par le jazz dans son jeu; je crois qu'on ne peut pas vraiment dire que le son d'Ian Paice soit léger...en revanche Ian Paice a un jeu de ride emprunté au jeu de ride des Jazz men, soit également une caractéristique qui s'applique à Densmore (son jeu de ride sur The End, sur LA Woman etc).

Le jeu de Densmore est très inventif; ça a commencé par Break On Through en incorporant de façon audacieuse la bossa nova dans un morceau résolument rock, un jeu subtile sur Crystal Ship et The End, une approche intéressante des toms sur Love Me Two Times, première introduction directe de son influence d'Elvin Jones (sic !) sur Moonlight Drive (roulés sur le temps fort, qu'on retrouve sur Wild Child et Crawling King Snake), jeu quasiment inimitable sur Touch Me, superbe grille batterie sur Shaman's Blues, jeu aux balais tout en finesse sur The Spy, sans parler de son jeu sur LA Woman, éminemment musical (Hyancinth House est unique en son genre quant à l'utilisation des toms, Riders On The Storm a un pattern très Densmorien...).

Peu de batteurs dans les Tribute Bands Doors arrivent à recréer le son et le style unique de Densmore. Je pense que l'analyse de Muller manque de recul et a été rédigée en pleine folie des groupes à batteur comme The Who, Led Zep ou Deep Purple ce qui a pu faire passer Densmore pour un batteur sans réel valeur ajoutée. C'est en mon sens assez désuet comme analyse.
Ce message a été modifé par Geoffrey (17 Mai 2015, 6:34)Citer
john silence


17 Mai 2015, 12:08
Ouais,c'est juste aussi ...
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Sister Mid'nite


18 Mai 2015, 2:55
Oui bien que ta démonstration soit tout en finesse, elle ne contredit pas le fait que Densmore ne compose pas mais accompagne de façon originale des compositions qui empruntent à différents styles et qu'il ne pourrait de toute façon pas accompagné uniquement par un gros rythme binaire.
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Geoffrey


18 Mai 2015, 6:03
"John ne compose pas". Ray ne compose pas non plus mais "accompagne" les compositions de Robby ou de Jim. En revanche, John comme Ray contribuent à l'identité du morceau, ce que moi j'appelle participer au processus de composition (sans parler de l'apport de Rotschild sur la chanson finale).
Ce message a été modifé par Geoffrey (18 Mai 2015, 6:13)Citer
Sister Mid'nite


18 Mai 2015, 8:41
Citation de Geoffrey :
"John ne compose pas". Ray ne compose pas non plus mais "accompagne" les compositions de Robby ou de Jim. En revanche, John comme Ray contribuent à l'identité du morceau, ce que moi j'appelle participer au processus de composition (sans parler de l'apport de Rotschild sur la chanson finale).



Hé bien on est d'accord
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Geoffrey


18 Mai 2015, 13:18
A une différence près toutefois: Bien-sûr que chaque morceau des Doors pourrait être accompagné avec un rythme binaire de base. Y compris Break On Through.

En fait, on est sur le même genre de débat stérile que sur les débats sur l'apport de Paul Rotschild dans la musique des Doors. Vous faites la différence entre le compositeur et les "accompagnateurs". Alors que la création est un tout. Et que sans ce tout, la composition n'est rien.

Alors bon, concluons que tout le génie revient dans les mots de Morrison et les mélodies de Robby. Que Ray a apporté un son et John, bah c'était le mouton noir de la bande car il a osé critiquer Morrison et menacer de quitter le groupe. On sera au moins en parfait accord avec les bios/bibles qui s'imposent à nous. Quant à moi, je ne sais pas quel était le comportement de John du vivant de Jim Morrison. En revanche, j'ai vu le comportement des trois autres et, de loin, je me retrouve complètement dans un personnage comme John et jamais je n'ai pu comprendre un Ray Manzarek, ringard vénale, terroriste de son propre art et un Krieger, suiveur et sans couilles !
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Nico


19 Mai 2015, 1:29
Dans un morceau il y a la création rythmique et la création mélodique. L'un ne va pas sans l'autre. C'est ce qui tient un morceau et en fait son originalité.
De plus il faut tout de même noter que celui qui en fait le plus à mon sens quand Jim partait un impro parlée, chantée ou silencieuse, c'est en grande partie Densmore qui créait une véritable ponctuation essentielle à l'ambiance des concerts.
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Sister Mid'nite


19 Mai 2015, 1:59
Citation de Geoffrey :
John, bah c'était le mouton noir de la bande car il a osé critiquer Morrison et menacer de quitter le groupe. On sera au moins en parfait accord avec les bios/bibles qui s'imposent à nous.

Quant à moi, je ne sais pas quel était le comportement de John du vivant de Jim Morrison. En revanche, j'ai vu le comportement des trois autres et, de loin, je me retrouve complètement dans un personnage comme John et jamais je n'ai pu comprendre un Ray Manzarek, ringard vénale, terroriste de son propre art et un Krieger, suiveur et sans couilles !



On se focalise et on admire Morrison parce que l'étincelle qui à mis le feu aux poudres (à la poudre aussi d'ailleurs) c'est le talent de parolier de Jim, son physique, son attitude, son charisme. Ray et son groupe n'aurait jamais décollé. D'ailleurs quand il a fallu faire des choix, Ray n'a pas retenu les anciens membres de Rick and the Ravens qui n'appréciaient pas le virage pris depuis l'arrivée de Jim alors qu'il était le leader de ce groupe. Sans "la décharge " de Jim, Robby et John auraient été des honnêtes musiciens comme il y en avaient des centaines à l'époque.

Pour le reste, le fait que John ait voulu quitter le groupe est assez anecdotique. D'ailleurs seul Robby a tout fait pour le retenir. Ni le manager Bill Siddons, ni Jim, ni Ray ne sont intervenus.

Le comportement des 3 autres ?


Je repense à la remarque de Jim quand il parle des 3 autres membres. "Ce ne sont pas des amis. Ce sont uniquement des personnes avec qui je fais de l'excellente musique..."


Pour de multiples raisons, Jim a détruit ce groupe qu'il avait crée et certains l'ont interprété comme un goût marqué pour l'autodestruction, notamment John, Robby, Babe Hill.

En avril 69, quand Morrison publie The Lords - Note on a vison (recueil de poèmes en prose écrits en partie alors qu'il était étudiant), Franck Lisciandro raconte qu'il a trouvé Jim dans sa chambre d'hôtel ému jusqu'aux larmes s'exclamant "C'est la première fois que je ne me fais pas baiser!" Cela se passe de commentaires...


Pour finir avec John, je ne crois pas qu'un connaisseur des doors peut le considérer comme le mouton noir. Comme le fait remarquer john silence, il était, à l'époque, la personnalité la plus effacée et celle qui avait le plus de difficulté à entrer dans l'univers morrissonien. Cela n'enlève rien à son talent de batteur.

Manzarek ringard vénal ? Ray avait, comme Morrison, le goût pour rendre les choses plus fantastiques qu'elles ne l'étaient en réalité et si l'on peut considérer qu'il a cherché à rentabiliser au maximum l'aventure doorsienne, je pense qu'il l'a fait pas seulement pour l'argent mais parce qu'il voulait rester dans l'histoire de la musique.

Geoffrey ? L'héritier spirituel de John Densmore. Chacun ses fantasmes, mais je crois surtout que tu veux défendre une position de solitaire incompris au sein de ce forum, sinon pourquoi nous associer à ceux qui gobent sans esprit critique les bios de Sugerman & Cie.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (19 Mai 2015, 2:34)Citer
Geoffrey


19 Mai 2015, 3:10
Mais on répète toujours et encore la même chose : tu fais de Jim Morrison la base de tout. Or, lorsque ce groupe qui n’était pas encore les Doors, enregistre une démo et la propose à Columbia Records, celle-ci n’a rien donné.

Objectivement, si les démos de 1965 sont intéressantes et fascinantes pour nous aujourd’hui, pour leur aspect historique, force est néanmoins de constater qu’elles n’évoquaient pas grand-chose à l’époque.

Et pourtant, c’était déjà Jim au micro, mais « la décharge » n’a pas donné grand-chose.

Le "feu aux poudres", pour rester dans ton propos, a été rendu possible grâce et la symbiose produite par les QUATRE musiciens. C’est lorsque le groupe s’est retrouvé à 4 qu’il a décollé. Je ne remets nullement en question le talent de parolier de Jim (quoique comme me le font remarquer depuis des années des amis anglophones, il est vrai que certaines rimes prêtent à sourire), son physique, son attitude, son charisme ont participé à l’envol du groupe. Mais tout cela n’aurait rien donné sans les 3 autres. On en revient toujours au même point: d'un côté le génie de Morrison, de l'autre, la normalité des trois autres musiciens.

Le reste de ton développement n’apporte pas grand-chose, « Jim a détruit ce groupe qu’il avait créé et certains l’ont interprété comme un goût marqué pour l’autodesctruction » etc. Tout ça n'est de mon point de vue que de la mythologie/branlette. Jim a détruit ce groupe qu’il a contribué à créer tout simplement car c’était un type dans sa vingtaine, qui a été intéressé à un moment de sa vie à la célébrité et au rock and roll pour vite se rendre compte que ça le gonfle. Les tournées, les longues heures de studio, l'ennui, la fatigue, tout ça, malgré son génie, il n'y avait pas trop pensé avant. Point. Il n'avait pas envie de ça.

C’est comme un étudiant qui fait une année à la fac de littérature, qui se rend compte que ça le fait chier pour commencer une nouvelle année d’histoire. Ca ne fait pas de lui un esprit génie marqué par l’autodestruction.

Et puis cette "autodestruction" n’était pas une feuille de route ni un choix de Morrison. C’est juste l’histoire d’un môme dans sa vingtaine qui est tombé dans la toxicomanie et la picole, sans trouver de porte de sortie. Comme des milliers d'autres personnes. Des gens un peu plus matures l'ont semble t-il regretté à l'époque (Paul Rotschild, notamment), mais l'entourage de Jim, à commencer par le groupe lui même, était trop aveuglé soit trop lâche pour faire prendre conscience à Jim qu'il était: malade. Histoire banale et trop humaine.

Ton anecdote en avril 69 sur la réaction de Jim en rapport à la publication de son livre, « C’est la première fois que je ne me fais pas baiser ». Jim a 25 ans et a le sentiment de réaliser un truc dans sa vie qui lui ressemble vraiment et qui ne lui échappe pas. Bon. Certes. A mon avis, il n'y a pas de quoi en tirer davantage de conclusions que cela.

Toute cette discussion est initiée par votre réaction au bouquin de John - je réagis sur quand même sur la base d'un "je ne vois pas pourquoi John se fait procédurier, lui qui n'avait rien compris à l'esprit morrisonien, lui qui n'a rien composé, etc".

Je crois au contraire que cela illustre le fait que les connaisseurs des Doors ont une approche souvent critique du rôle de John et notamment de sa légitimité aujourd’hui à se battre pour que les Doors restent un groupe à part dans l’histoire de la musique. Ils remettent en cause sa légitimité justement car il est établi que celui-ci avait le plus de difficulté à entrer dans l’univers Morrisonnien. Mais si entrer dans l’univers Morrisonnien consistait à assister à la toxicomanie mortelle d’un pote de 25 ans en observant un silence complet car soit-disant conscient du génie de ce même pote, alors oui, c’est ce qu’ont fait Manzarek et Krieger.

On oublie également trop souvent qu’un membre des Doors s’est effectivement barré, pour les mêmes raisons que John : Paul Rotschild. Lui, il l’a fait, l’a assumé et je ne crois pas qu’on puisse lui reprocher de ne pas etre rentré dans l’univers Morrisonnien. Alors évidemment, on va me vendre que LA Woman était un bon album. Mais ça n'est pas le propos: Paul s'est barré car il ne voulait simplement pas s'imposer une expérience humaine dégueulasse avec 4 types qui avaient manifestement du mal à s'entendre. Humain. Banal. Loin de la mythologie vendue par Ray.

Ton commentaire sur Manzarek et sa volonté de rester dans l’histoire de la musique est assez éloquent. Si tu écris cela au chevet du bouquin de Densmore, dans ce cas, je pense qu’effectivement, nous n’avons pas la même approche de la musique des doors.

Je ne me sens l’héritier spirituel de personne et il ne faut pas te sentir vexée lorsque je viens contredire une bios/bibles que tu as cité pour appuyer ton argumentation – ça ne signifie pas pour autant que je crois que tu gobes tout et n’importe quoi dans tes bios de chevet.

Je pense simplement que ces bios ne sont jamais que des histoires d’un groupe de rock qui ont tendance à déshumaniser les protagonistes pour en faire des personnes un peu spéciales et finalement donner corps à un bouquin qui serait fort ennuyeux autrement. Je m'intéresse aux Doors pour leur musique, mais j'ai toujours pensé qu'humainement parlant, si chacun a évidemment des personnalités interessantes, à commencer par celle de Jim Morrison (l'ado névrosé qui commence sulement à couper le cordon avec ses parents et qui rapport l'essentiel de ses déboires comportementaux à une enfance mouvementée et à un père autoritaire), ces derniers n’avaient rien d’extraordinaires en soit, sinon le talent - l'heureux hasard - d’avoir été dans un groupe qui a contribué à écrire l’histoire de la musique contemporaine. Sans compter que ces 4 là ont tous comme point commun d'être issus de milieux sociaux aisés et ont pu, du fait du soutien familial existant, se donner la chance de faire du rock.

C’est pourquoi écrire que sans l’un ni l’autre, ils n’auraient été que des musiciens parmi des centaines d’autres n’apporte pas grand-chose à notre discussion.

Ah si, sauf à soutenir une fois de plus et à tout jamais que Morrison, lui, aurait brillé car génie de sa génération, alors, oui, chacun ses fantasmes.
Ce message a été modifé par Geoffrey (19 Mai 2015, 3:24)Citer
Sister Mid'nite


19 Mai 2015, 5:22
Citation de Geoffrey :


Je ne me sens l’héritier spirituel de personne et il ne faut pas te sentir vexée lorsque je viens contredire une bios/bibles que tu as cité pour appuyer ton argumentation – ça ne signifie pas pour autant que je crois que tu gobes tout et n’importe quoi dans tes bios de chevet.

Je pense simplement que ces bios ne sont jamais que des histoires d’un groupe de rock qui ont tendance à déshumaniser les protagonistes pour en faire des personnes un peu spéciales et finalement donner corps à un bouquin qui serait fort ennuyeux autrement. Je m'intéresse aux Doors pour leur musique, mais j'ai toujours pensé qu'humainement parlant, si chacun a évidemment des personnalités interessantes, à commencer par celle de Jim Morrison (l'ado névrosé qui commence sulement à couper le cordon avec ses parents et qui rapport l'essentiel de ses déboires comportementaux à une enfance mouvementée et à un père autoritaire), ces derniers n’avaient rien d’extraordinaires en soit, sinon le talent - l'heureux hasard - d’avoir été dans un groupe qui a contribué à écrire l’histoire de la musique contemporaine. Sans compter que ces 4 là ont tous comme point commun d'être issus de milieux sociaux aisés et ont pu, du fait du soutien familial existant, se donner la chance de faire du rock.

C’est pourquoi écrire que sans l’un ni l’autre, ils n’auraient été que des musiciens parmi des centaines d’autres n’apporte pas grand-chose à notre discussion.

Ah si, sauf à soutenir une fois de plus et à tout jamais que Morrison, lui, aurait brillé car génie de sa génération, alors, oui, chacun ses fantasmes.



La majorité des bios sélectionnent les aspects qui leur conviennent pour donner l'image du groupe qu'elles veulent mettre en avant exactement comme nous nous le faisons sur ce forum.

Ce débat n'est pas stérile pour moi. Contrairement à ce que tu laisses sous-entendre, il ne s'agit pas pour moi de caricaturer ce groupe en présentant Morrison comme un génie au milieu de faire valoir. Il s'agit de comprendre un phénomène qui fait qu'un groupe d'individus parvient à créer une oeuvre qui touche une foule de personnes qui n'ont d'ailleurs pas forcément vécues à la même époque et au même endroit.

Après avoir recoupé des infos de dizaines de sources différentes, je suis arrivée à la conclusion qu'effectivement l'âme damnée Morrison a su entraîner dans son aventure, en les inspirant musicalement, des musiciens qui ne se seraient pas exprimer de cette façon si ils ne l'avaient pas rencontrer. Je trouve extraordinaire cette capacité à conduire des personnes vers des chemins nouveaux. Sans cette présence remuante et dérangeante de Morrison, les portes se sont refermées.

Tu banalises la personnalité de Morrison en la réduisant à un adolescent névrosé qui a été traumatisé par la vie nomade de sa famille et l'autoritarisme paternel. Ce qui fait qu'il est hors norme, c'est qu'intelligemment il a su créer des liens entre son parcours personnel et les crises que traversaient les USA à cette époque. Le fait qu'il soit le fils d'un militaire qui était l'officier responsable de l'élément déclencheur de l'intervention militaire des USA au Viet-nam ne me parait pas anecdotique. Je peux imaginer le poids psychologique et moral que cela a dû représenter pour lui, tout en dynamisant sa démarche créatrice. Ces tensions, qui traversaient une partie de la jeunesse américaine, faites de révolte, de recherche d'autres style de vie, d'autres horizons, Morrison ne les a pas inventées, mais il les a incarnées pendant quelques années de façon brillantissime parce qu'il était honnête.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (19 Mai 2015, 13:18)Citer
john silence


19 Mai 2015, 14:03
Je ne "ressoufflerais" pas sur les braises de vos (passionnantes)analyses respectives.Mais je voudrais juste pointer un fait qui ,du moins pour moi, s'avère juste . L'évolution de ma vison sur le groupe et sur la personnalité de chacun de ses membres . Au fur et à mesure des années , mon regard a bien entendu évolué , étoffé , mensongé ...
Le temps s'opère comme un tamis sur nos passions et des engouements filtrés nous restent des monceaux de vérité quelquefois fabriquée.

Ce groupe par son éphémère existence a une emprise personnelle sur les "fans" , son histoire devient hagiographique. On transcende ces types ,l'Histoire les positionne dans un rang ... Ces gars m'ont accompagnés pendant de mon adolescence et puis j'ai pris conscience que j'avais dépassé l'âge auquel pour eux tout s'était fini.L'"objectivité" des faits rapportés par telles ou telles bios me démontraient de cruelles évidences , ma naïveté s'étiolait . Mon regard sur le groupe devint dès lors plus amusé ...

Poster des photos de Morrison : Marrant et sympa de les partager !
Discuter avec vous tous : Passionnant !
Avoir tous les lives (mêmes les plus pourris): Ancienne quête !
Lire toutes les bios : Inintéressant !

Bref tout ça pour vous dire que je suis loin mais alors très loin du fan-hardcore mais que je prends plaisir à écouter ces 4 gars qui ont su à un bon moment créer un improbable quatuor dans cette Amérique de mes rêves d'ados.
Ce message a été modifé par john silence (19 Mai 2015, 14:04)Citer
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