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Forum>The Doors>The Making of Jim Morrison’s “An American Prayer”
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john silence


1 Aoû 2013, 5:36
The Making of Jim Morrison’s “An American Prayer” par John Haeny.




Incroyablement passionnant !
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Sister Mid'nite


1 Aoû 2013, 5:58
Thanx
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Sister Mid'nite


25 Jul 2017, 11:32
Un entretien avec Manzarek lors de la sortie en CD de "An american prayer" en 1995.



- Quand et comment avez-vous décidé de composer et d'enregistrer des instrumentaux sur les poèmes de Morrison parus pour la première fois en vinyl en 78 ?

RAY MANZAREK : L'histoire de "An american prayer" commence le 8 décembre 70, lorsque Jim a décidé d'enregistrer ses poèmes. C'était le jour de son vingt-septième anniversaire, il a souhaité entrer en studio, à Los Angeles, et enregistrer sur un quatre-pistes, comme s'il avait une sorte de prémonition. Qui sait ce qu'il savait…

Il a passé les dernières années de sa vie à élaborer un travail essentiellement basé sur la poésie. Il avait publié The Lords and The New Creatures, livre qui n'avait obtenu qu'un succès confidentiel à l'époque, et il souhaitait accentuer sa démarche en gravant un album de poèmes lus. Mais, au-delà des mots, il envisageait ce projet avec des bruitages, des ambiances sonores et de la musique.

En 75 Robbie m'a dit "Et si nous écoutions ces bandes que Jim a enregistrées le jour de son anniversaire, histoire de voir si nous ne pouvions pas ajouter de la musique et sortir cet album de poésie pour Jim !" Robbie, John et moi-même avons écouté ces bandes. Nous les avons trouvées excellentes et avons décidé de les achever en y juxtaposant de la musique. Nous tenions absolument à ce que la mémoire de Jim soit reconnues et célébrée en tant que poète.

Nous nous sommes mis au travail entre 75 et 76, et il nous a fallu beaucoup de temps pour réaliser ce projet. L'album fut terminé en 78, date à laquelle il est sorti, mais malheureusement, nous étions en pleine période disco, les gens ne juraient que par "Saturday night fever" des Bee Gees et Travolta, c'était le pire moment pour publier un album de poésie parlée. "An american prayer" n'a eu aucun succès !...



- N'avez-vous jamais eu le sentiment de jammer avec un fantôme quand vous enregistriez ?

RAY MANZAREK : Si… C'est une question intéressante…

Mais tu sais, chaque fois que nous avons enregistré un album, Jim était isolé dans une cabine du studio pour faire ses parties vocales. Nous étions tous les trois dans la même pièce, avec le retour de sa voix au casque, et nous ne pouvions jamais le voir chanter. Quand nous sommes entrés les trois en studio pour enregistrer "An american prayer", c'était exactement la même chose. Jim chantait dans le casque, à la seule différence que sa voix provenait d'un magnéto. Quand une prise était bonne, on disait " OK, on la garde ! Tu viens l'écouter dans la salle de contrôle". Naturellement, Jim ne nous rejoignait pas comme il avait l'habitude de le faire de son vivant, mais c'était comme s'il était là, en train d'enregistrer avec nous.

Nous sentions l'atmosphère de sa présence, son électricité, et nous percevions son énergie. Je ne sais pas si on peut parler de "jouer avec un fantôme" mais nous avons construit tout l'album sur l'énergie de Jim.



- Il y avait plusieurs poèmes chantés, comme le magnifique Orange county Suite, Bird of prey (le seul a figurer sur le CD en bonus track), Under waterfall, Winter photography, Whiskey mystics and men ou encore Woman in the window. Certains sont accompagnés au piano, je suppose que c'est Jim qui tenait l'instrument ?

RAY MANZAREK : Oui ! Ces poèmes chantés étaient des chansons en gestation. Ce qui est intéressant, c'est que nous avons rajouté Bird of prey sur le CD, si bien que les gens peuvent entendre et comprendre comment Jim chantait ses chansons aux Doors avant que le groupe ne les enregistre. C'est ainsi qu'il nous les a toujours présentées comme il l'a fait avec moi à Venice. Bird of prey révèle la même voix et le même style qu'au tout premier jour, c'est Jim tel qu'en lui même.



- A votre avis, ces poèmes enregistrés, chantés, parfois harmonisés, étaient-ils destinés à un album des Doors ou Jim enregistrait-il les maquette de son premier album solo ?

RAY MANZAREK : (très embarrassé). Je ne crois pas…En fait ça n'était rien du tout à l'époque ! Nous étions prêts pour commencer à enregistrer "L.A. woman" et je pense qu'à ce moment-là, Jim est entré en studio juste pour mettre ses poèmes sur bandes. Je ne crois pas qu'il avait une idée très concrète de ce qu'il voulait en faire, il a simplement saisi l'opportunité de pouvoir mettre de l'ordre dans ses textes et s'est mis à tout lire pour en conserver une trace.



- Cette réédition CD n'était-elle pas l'occasion rêvée d'ajouter davantage de bonus tracks ?

RAY MANZAREK : Nous y avons songé, mais je suis persuadé que la plupart des gens ne connaissent même pas " An american prayer ". Si nous avions ajouté d'autres titres, cela aurait donné un album complètement différent et personne n'aurait compris. Demande autour de toi si on connaît l'album de poésie de Jim, la réponse est généralement "Non !"

"An american prayer" dure plus de quarante minutes, il y a énormément de choses à écouter et à découvrir. Au lieu de tout mélanger en rajoutant trente minutes de matériel inédit, nous avons préféré mettre trois petits bonus track afin que ce ne soit pas trop indigeste pour l'esprit. Je ne voulais pas que l'écoute de l'album provoque une fatigue mentale chez l'auditeur.



- Pensez-vous que ces inédits aient une chance d'être publiés un jour ?

RAY MANZAREK : Bien sûr, probablement à l'occasion du coffret que nous préparons. Nous possédons les masters de tous ces titres. Nous avons également d'autre inédits de premier ordre, comme Days of the week, par exemple. Il s'agit d'un morceau très drôle, une sorte d'éphéméride improvisée au cours de laquelle Jim s'amuse avec chaque jour de la semaine du style "Monday ! Mounds, the mound of Venus …" (référence au sexe de la femme) "Tuesday ! The most insignificant day of the week" et ainsi de suite.

Il y a aussi une superbe version jazzy de Queen of the highway, j'ai la ferme intention de regrouper l'ensemble de ce matériel dans le coffret qui devrait sortir d'ici un ou deux ans.



- Vous avez dit que l'idée de "An american prayer" était de présenter Jim en tant que poète narrant son œuvre. Dans ce cas, pourquoi avoir inclus une version concert de "Roadhouse blues" ?

RAY MANZAREK : Parce qu'elle représente la vie publique de Jim ! L'album commence par une évocation de l'enfance de Morrison, "Awake, shake dreams from your hair", "To come of age" poursuit cette exploration, puis vient "The poet's dreams", et nous passons à la vie publique de Jim avec "Roadhouse blues". Là, il s'agit de présenter Jim Morrison la rock'n'roll star !



- Cette image de Sex symbol et de Rock'n'roll star ne lui a-t-elle pas collé à la peau par accident ? Ne pensez-vous pas que Jim était avant tout un poète, que le rock et le chant constituaient le meilleur vecteur à l'époque pour exprimer ses textes et les mettre en scène ?

RAY MANZAREK : Tout à fait, Jim aimait la poésie au-delà du rock'n'roll. La raison de la formation des Doors fut notre rencontre à Venice, lorsqu'il m'a lu ses textes. Je me suis dit que beaucoup plus que de rock'n'roll il s'agissait de poésie et c'est ça qui m'a incité à fonder un groupe avec lui. Nous avons voulu mélanger la poésie au rock'n'roll comme les beatniks l'avaient fait avec le jazz.

Ce qui est extraordinaire avec le rock'n'roll des années 60, c'est qu'on pouvait l'adapter librement à toute forme de musique. Nous avons joué du flamenco, adapté des airs des années 30 composés par Berthold Brecht et Kurt Weill (Alabama song, Mac the Knife), on pouvait tout faire, des chansons de cabaret, du blues, du jazz etc...



- Au début de l'interview, vous parlez "d'une sorte de prémonition". Or, ce qui est troublant à l'écoute de ces poèmes, c'est que la mort est présente d'un bout à l'autre, comme si Jim était parfaitement conscient de ce qui allait lui arriver. Comment expliquez-vous cette intuition prémonitoire ?

RAY MANZAREK : Je n'ai pas d'explication particulière. Tout ce que je sais, c'est que lors de notre discussion à Venice, nous parlions de notre futur groupe et subitement Jim me demande : "Combien de temps crois-tu que tu vas vivre ?" Je me suis dit "Ben euh..." et j'ai chiffré une année au hasard: "Jusqu'en 87 !" Il m'a répondu directement: "Pas moi, mec. Je me vois comme une étoile filante. Je vais monter comme une flèche au plus haut des cieux et exploser. Tout le monde va faire "Wouah…Regardez!!!" et tout sera terminé, je serai parti !"

C'était un moment étrange. Jim était très jeune (21 ans), on parlait du groupe qu'on voulait monter, c'était l'été, le temps était radieux, et voilà qu'il se met à parler ainsi, dès le début de notre aventure ?!…

Il devait sentir quelque chose déjà en 65 et j'imagine qu'en décembre 1970, il s'est dit : "Je vais m'offrir un cadeau d'anniversaire, je vais enregistrer mes mots, je n'aurais peut-être plus jamais la chance de pouvoir le faire."



- "An american prayer" est-il un épitaphe ?

RAY MANZAREK : C'est un peu difficile de parler d'épitaphe. Jim est toujours vivant pour nous. Quand j'écoute ses textes, je me souviens l'entendre les déclamer en studio d'enregistrement, je me revois avec le retour du casque dans les oreilles. Son corps n'est plus là, mais son énergie est présente, à travers ses mots, sa voix, ses chansons…Il n'est pas réellement mort. Pas pour moi, ni pour John, ni pour Robbie. Il est toujours vivant, voici son album de poésie, voici ses dernière histoires. S'il était revenu de Paris, nous aurions probablement enregistré un nouvel album basé sur ces poèmes.



- Il y a près de 20 ans, s'est répandue la rumeur d'une éventuelle formation des Doors avec Iggy Pop au chant, de quoi s'agissait-il exactement ?

RAY MANZAREK : Il en fut effectivement question, mais ça ne s'est jamais fait. Iggy a juste chanté des morceaux des Doors avec moi à l'orgue au Whiskey A Go Go le 3 juillet 1975, mais ni John Densmore, ni Robbie Krieger n'étaient présents. Dommage, car je suis sûr que les Doors avec Iggy Pop aurait été une expérience intéressante ! Imagine le délire...

Par contre, nous avons joué avec Eddie Vedder de Pearl Jam à l'occasion du Rock'n'Roll Hall of Fame. C'était le genre de grand soir où tout le monde sort les smokings et agite les bijoux, et nous leur avons bastonné "Break on through", "Roadhouse Blues" et "Light my fire" ... Eddie a assuré comme un dément et on s'est bien marré !
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (26 Jul 2017, 6:49)Citer
WTMO


25 Jul 2017, 13:21
Tu vois Sister Mid'nite, quand j'ai vu ton texte sur An American Prayer avec Ray Manzarek (et Robby Krieger ? ), je n'avais pas envie de le lire. Et bien cette interview est passionnante, et j'ai même envie de réécouter "An American Prayer" ! Tes traductions sont à développer, vraiment, merci pour un french qui ne comprend pas bien l'english.
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Sister Mid'nite


25 Jul 2017, 14:39
Citation de WTMO :
Tu vois Sister Mid'nite, quand j'ai vu ton texte sur An American Prayer avec Ray Manzarek (et Robby Krieger ? ), je n'avais pas envie de le lire. Et bien cette interview est passionnante, et j'ai même envie de réécouter "An American Prayer" ! Tes traductions sont à développer, vraiment, merci pour un french qui ne comprend pas bien l'english.



Oui c'est vrai que Manzarek a tendance à être caricatural et prévisible et on se lasse à le lire, mais j'ai trouvé qu'il y avait de la sincérité dans ses réponses.

Et surtout j'ai découvert qu'ils avaient enregistré un morceau comique !

Pour tout dire, cette interview, je ne sais plus d'où elle provient. Elle était déjà traduite et je l'ai affinée.

Par contre, je me suis trompée, il n'y a pas Krieger. J'ai mélangé plusieurs textes...
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Nico


26 Jul 2017, 1:01
Sister, tu peux m'envoyer un mail sur agueev@wanadoo.fr, j'aimerais te parler d'un truc concernant toutes tes traductions d'interview...
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Sister Mid'nite


26 Jul 2017, 1:48
Citation de Nico :
Sister, tu peux m'envoyer un mail sur agueev@wanadoo.fr, j'aimerais te parler d'un truc concernant toutes tes traductions d'interview...


ok dès que possible
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Sister Mid'nite


27 Jul 2017, 9:05
Citation de Nico :
Sister, tu peux m'envoyer un mail sur agueev@wanadoo.fr, j'aimerais te parler d'un truc concernant toutes tes traductions d'interview...



T'ai envoyé mail !
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Geoffrey


4 Aoû 2017, 8:51
Par souci de transparence, on peut savoir ce que tu as envoyé comme mail à notre président ?
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deepfan
6 Aoû 2017, 23:51
Citation de Geoffrey :
Par souci de transparence, on peut savoir ce que tu as envoyé comme mail à notre président ?


c'est surtout la transparence de notre président qui devrait être questionnée car c'est lui qui aimerait lui parler "d'un truc"...
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Nico


7 Aoû 2017, 8:36
Geoffrey, tu es trop influencé par l'esprit anglo-saxon.
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