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Forum>The Doors>Et si on parlait une peu de Robby Krieger
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Sister Mid'nite


14 Sep 2014, 4:04
Je n'ai pas trouvé de topic consacré à Krieger qui est le compositeur de la moitié des "tubes" des doors. A 18 ans il a quand même composé Light my fire.

Après Densmore et Manzarek il a laissé entendre qu'il pourrait lui aussi écrire son histoire des doors. Pourtant à la sortie du livre de Densmore, il avait écrit "Ce livre est la vraie histoire".


Bon je commence par des extraits d'un article qui parle de Jazz Kitchen, un des groupes de Krieger.


Robby Krieger a baptisé son groupe Jazz Kitchen pour qu'on ne se méprenne pas sur le genre de musique qu'ils jouent ensemble.

Avant de faire partie des doors, le guitariste tripait jazz: Charlie Parker, John Coltrane, Wes Montgomery, des noms qui viennent à l'esprit à l'écoute de son plus récent album paru en 2010, Singularity.

«J'ai eu la chance de voir plusieurs de ces grands musiciens à l'oeuvre à Los Angeles au début des années 60, raconte le guitariste. Je n'avais pas l'âge requis pour entrer dans ces boîtes, mais à cette époque, on pouvait s'y faufiler. J'ai donc vu Wes Montgomery et Coltrane, mais pas Charlie Parker évidemment. Après les doors, je me suis intéressé davantage au jazz, j'ai étudié l'oeuvre de ces gars-là et j'ai appris plusieurs mélodies que j'essaie d'intégrer dans ma musique aujourd'hui.»

Le groupe Jazz Kitchen compte notamment trois musiciens qui ont fréquenté Frank Zappa: le bassiste Frank Barrow et le claviériste Tommy Mars ont joué sur Joe's Garage tandis que le batteur Chad Wackerman était du groupe de l'oncle Frank de 1981 à 1988. Le saxophoniste Larry Klimas complète la formation.

"Singularity" est le premier album de Krieger en une décennie, mais sa genèse remonte beaucoup plus loin dans le temps, raconte-t-il. «Quand Miles Davis est mort, Arthur Barrow et moi avons décidé de lui rendre hommage en s'inspirant de son album Sketches of Spain. Au départ, c'était surtout du flamenco. Puis, comme nous étions très occupés, nous avons délaissé ce projet pour y revenir il y a quelques années seulement dans le but d'en tirer un album.»

Robby Krieger a grandi en vénérant les guitaristes de flamenco Sabicas et Mario Escudero. Les fans des Doors n'ont pas oublié Spanish Caravan, dont Krieger a emprunté le thème à la pièce Leyenda en croyant qu'elle était du domaine public. Les doors ont donc dû verser des redevances à un Français qui en détenait les droits.

«Après Spanish Caravan, je n'ai plus joué de flamenco, sauf quand je pratiquais à la maison, jusqu'à Singularity sur lequel deux pièces (Russian Caravan et Event Horizon) ont des intros à la manière flamenca. J'ai mis environ un an à me réchauffer avant de sentir que j'étais prêt à en jouer sur disque. Le flamenco, il faut en jouer presque tous les jours pour ne pas perdre la forme.»


Et l'on apprend que c'est Robby Krieger qui a été à l'origine d'une reformation des doors.

«Un jour, je suis allé voir Wild Child, un groupe hommage aux doors, et ils m'ont demandé de jouer avec eux. J'ai eu tellement de plaisir ! Le public était en feu, c'était presque comme dans le bon vieux temps. Je me suis donc mis à intégrer des chansons des doors dans mon répertoire puis en l'an 2000, j'ai appelé Ray et John et leur ai proposé de recommencer à jouer des chansons des doors. John ne voulait pas, mais Ray, si.»

Bon an, mal an, il se vend encore un million d'albums des doors de par le monde. Et les trois ex-doors sont constamment sollicités par de jeunes artistes qui leur vouent un culte, dont le DJ Skrillex et le rappeur Tech N9ne.

«Je n'aurais jamais pensé que ça durerait si longtemps, commente Krieger. Par contre, ça ne m'étonne pas tant que ça parce que la bonne musique dure éternellement. On écoute encore du Bach et toutes sortes de musiques d'autres époques. Pourquoi pas du rock and roll ?»
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (14 Sep 2014, 5:22)Citer
jimborrison


14 Sep 2014, 7:04
Le groupe de Robby Krieger c'est pas plutôt Jam Kitchen maintenant ?

Robby Krieger's Jam Kitchen FULL CONCERT Live Chicago 2013 Double Door
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Sister Mid'nite


15 Sep 2014, 2:23
En 2012 le groupe s'appelait Jazz kitchen.

Peut-être qu'il a changé de nom mais les musiciens que l'on voit sur la video Youtube sont toujours les mêmes.
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Sister Mid'nite


15 Sep 2014, 11:08
Krieger parle de L.A Woman, des doors, de technique, de sa collaboration avec le DJ Skrillex et de Hendrix.

Sur L.A Woman souffle un vent de liberté. C'est ce que vous ressentiez et ce qui a finalement conduit à vous produire vous-mêmes ?

- Oui certainement. Nous étions dans nos locaux de répétition, nous n'avions pas à payer une location de studio à 100 dollars de l'heure et nous savions le son que nous voulions entendre. Nous nous sentions comme à la maison. Je suis heureux que L.A Woman soit notre dernier album. Il reflète vraiment ce que nous étions à cette époque. Le premier album aussi, mais L.A Woman est moins construit, c'est vivant, il sonne presque comme une répétition. Je me souviens que par moment Jim ne savait plus quoi chanter. On faisait une pause et il allait voir dans ses carnets de notes et de poésies. Nous travaillions sans stress. C'est du pur doors.


Quand Rotchild a dit qu'il ne voulait pas vous produire, cela vous a choqué ?

- Oui c'est sûr. Au niveau des compositions, nous avions atteint un très bon niveau. Nous avions répété durant 2 semaines avant d'inviter Paul à venir nous écouter. Il est resté une journée entière. Peut-être que nous n'étions pas en forme, je ne sais pas, mais il n'a pas du tout aimé.

Je n'aime pas imaginé cela mais Paul sortait d'un gros enregistrement avec Janis pour Pearl. Peut-être qu'il s'est dit "Les doors sont sur le déclin, je ne veux pas participer à leur chute". Janis venait de mourir. Avec le procès de Miami il a pu se dire que Jim avait un pistolet sur la tempe. L'issue du procès était incertaine. Peut-être que Paul n'a pas voulu être considéré comme le producteur "des morts".


Est-ce qu'une tournée était prévue après la sortie de l'album ?

- Oui 2-3 concerts étaient agendés. Mais après Miami il y a eu une réunion de la Halls Managers Association et elle nous a empêché de faire des concerts. Après 10 mois environ nous avons de nouveau été invité pour des grands concerts. Puis il y a eu la Nouvelle Orléans…


Sur beaucoup de morceaux de L.A Woman vous avez invité d'autres musiciens. Est-ce que vous les auriez intégré dans le groupe pour les concerts ?

- C'est très possible. Nous avons utilisé des bassistes sur tous nos albums. Mais nous les avons jamais pris en concert à part une ou deux fois. Cela aurait pu être amusant de jouer avec Jerry Scheff et Mark Benno.



Comment les doors étaient considérés en 1970 ?

- Je pense que les fans étaient désabusés par "The soft parade" parce que nous utilisions des cuivres et des cordes. Cet album ne ressemblait pas aux doors mais plutôt à Jim Morrison accompagné d'un orchestre. Pourtant nous avons connu le succès avec "Touch me". Quand Morrison Hotel / Hard rock café est sorti avec Roadhouse blues beaucoup de nos fidèles fans ont apprécié ce retour vers le blues rock.



Dans quelle forme était Jim durant l'enregistrement de L.A Woman ?

- C'était éprouvant pour lui. En plus, le procès et tout ce qui l'entourait lui prenait la tête. Il lui arrivait de tousser et de cracher du sang...certainement à cause des cigarettes. Mais dans mon esprit Jim était indestructible. Je pensais qu'à 90 ans il boirait encore du whisky. J'ai mal vu …



Quand il est parti pour la France, c'était pour se reposer pendant un certain temps ?

- Ouais. Nous étions heureux pour lui. Nous avons pensé, Dieu, il en a besoin. Peut-être qu'il reviendra et il sera sur pied, vous voyez ce que je veux dire ? Je ne pensais pas que L.A Woman allait être son dernier album.



Si Jim avait vécu, quelle direction musicale auraient pris les doors ?

- Je pense que nous serions aller vers une musique plus jazz dans le style "Riders on the storm". Au début des années 70, les groupes comme Yes et Emerson Lake and Palmer inventaient le rock progressif avec des compositions très complexes. Nous avions composé Celebration of the Lizard, qui était presque "une suite". Il est possible aussi que nous serions partis dans le rock progressif.



On ne parle pas souvent de la façon de jouer de John Densmore, mais il est surprenant sur tous les morceaux de L.A Woman. Il a un swing tout à fait unique. Comment se sentait-il au sein du groupe ?

- John était très souvent en désaccord avec Jim. A plusieurs reprises, il a été sur le point de renoncer. Mais il aimait jouer de la musique avec nous. Comme batteur, John avait tout à fait sa place au sein des doors. Musicalement il a fait des choses uniques."



Quelle musique écoutiez-vous à l'époque ? Et quelles étaient les musiques que Jim aimait ?

- Le Blues. Jim était vraiment enraciné dans le blues mais il écoutait toute sorte de musique. Par exemple "Texas radio and the big beat" est une chanson qu'il a entendu sur une radio. Il a presque fait un copier coller. Il ne se souvenait pas du nom du chanteur alors il a dit "si le type nous appelle on lui payera des royalties.



Comment s'est faite la chanson L.A Woman ?

- Probablement que le première fois c'est Ray qui a commencé à jouer et j'ai suivi avec mes parties de guitare. Après Jerry Scheff a dû inventer sa propre ligne de basse pour ne pas copier ce qu'aurait fait Ray. A l'époque Jerry jouait avec Presley. Sa ligne de basse sur le morceau Burning love m'avait impressioné.



Est-ce que vous étiez conscients que vous parliez des doors dans Crawling King Snake ?

- Non. Je ne l'aurais probablement pas fait si je m'en étais rendu compte.



Quelles guitares avez-vous utilisé sur l'album ?

- C'était ma SG standard. Pour le slide, j'ai utilisé mon Les Paul Black Beauty, que j'ai gardé. En fait, Gibson va faire une copie de cette guitare.



Quels genres d'amplis avez-vous utilisé ?

- Pour l'enregistrement, j'ai utilisé des Reverbs double. À cette époque, les double avaient des speakers JBL et avec ça on obtenait un son clair. Si vous jouiez vraiment fort, ils décomposaient le son de façon agréable. Donc vous aviez le meilleur des deux mondes. Ils étaient très fiables et leur fonctionnement sur les enregistrements m'a totalement satisfait.



Vous n'utilisiez pas d'effets de pédale à cette époque ?

- Non pas beaucoup. J'ai utilisé un Maestro Fuzztone et aussi une Gibson ES-335 sur Love her madly et Texas Radio and the big beat.



La chanson "Breakn' a sweat" que vous avez faite avec le DJ Skrillex, comment est-ce arrivé ?

- Les gens de Grammy ont eu l'idée de mettre ensemble des musiciens electro avec d'autres musiciens. Un musicien electro jouait avec un groupe classique, avec un groupe de jazz, avec un groupe de blues. Je n'étais pas sûr que cela allait marcher.



Vous avez tout de suite compris d'où venait Skrillex ?

- À peu près. D'abord, il a fait des beat pour que je pige. Ray lui a dit "Mais qu'est-ce que tu fais ? Essaye comme ça !" Ray a commencé à jouer et Skrillex a suivi. Il a trouvé ça très cool. Il a mis un beat et j'ai joué avec une sitar électrique. Beaucoup de sons de Skrillex pourraient venir d'une guitare ou d'un clavier ou d'un contrôleur. Mais c'est plus un son organique que de la musique électronique.



Il est jeune. Avez-vous l'impression qu'il a pigé ce que faisaient les doors ?

- Oh oui, certainement. Il crée toutes sortes de musique. Il est branché sur ce qui est à la mode et il balance ses trucs sur internet.



Avez-vous rencontré Hendrix ?

- Je l'ai rencontré une seule fois. A l'île de Wight. Il était vraiment sympa. Une amie de ma femme était sa petite amie, donc je suis sûr que nous serions devenus des potes. J'ai vu qu'il avait joué au Whisky et au Fillmore, mais nous n'avons jamais pu faire une jam ensemble. Au Steve Paul's The scene à New York, Jim était totalement défoncé et il a commencé à se mettre à plat ventre sur scène en rampant et hurlant autour de Hendrix. Hendrix lui a dit "chante dans le micro mec !!!" Jim a complètement merdé ce soir-là.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (17 Sep 2014, 11:55)Citer
Sister Mid'nite


17 Sep 2014, 11:54
Entretien en plusieurs parties dans lequel Robby parle des albums enregistrés avec Morrison.


Quelle a été votre première impression de Jim Morrison ?

- Je l'ai rencontré la première fois quand il est venu chez moi avec John Densmore. Au premier contact il semblait assez normal. Je n'avais pas d'impression spéciale jusqu'à ce qu'on termine notre première répétition. Un type s'est présenté pour parler à Jim. Quelque chose s'est mal passé entre eux à propos d'une histoire de drogue et là mec, Jim a fait une crise…c'était juste dingue. Je me suis dit ce type n'est pas normal…


Votre impression de Ray Manzarek ?

- Quand j'ai fait sa connaissance, il était connu comme "le grand homme sur le campus" à l'UCLA. En fait, notre premier concert était l'accompagnement musical pour un de ses films d'étudiant. Après la projection Ray a tenu un discours. Je me le rappelle bien, parce qu'il s'est mis le public dans la poche. Il avait beaucoup de charisme. C'était une personnalité incontournable et il était capable de tenir tête à Jim. Jim a pris beaucoup de place et Manzarek a crée un équilibre au sein du groupe.


Et vous-même, vous ressemblez vraiment à l'image que vous donnez, un type agréable et calme qui a trouvé sa place entre ces deux fortes personnalités ?

- Eh bien, fréquenté Jim m'a changé, mais adolescent j'étais déjà assez fou moi-même. Dans mon école, j'ai été le premier a essayé du LSD et je poussais toujours les autres a tenté de nouvelles choses. En réalité à 18 ans, l'expérience du LSD était déjà un peu derrière moi et je m'étais tourné vers la méditation. Mon comportement s'adoucissait… Quand je suis devenu le guitariste des doors, je n'ai pas voulu laisser Jim et Ray tout décider.


Quand les doors ont-ils été expulsés du Whisky a gogo pour une version "osée" de The end ?

- Cet évènement a été très exagéré. C'est vrai que le propriétaire nous a renvoyé mais il nous a réinvité à jouer plusieurs fois.


Aujourd'hui les frasques de Jim font la légende des doors. A l'époque comment les autres membres vivaient cela ?

- En fait c'était assez déprimant. Nous savions que notre groupe avait un énorme potentiel et que nous aurions pu aller très haut mais Jim sabotait, volontairement ou pas, je ne sais pas. Il a souvent été absent à des répétitions ou il arrivait en retard au concert. Une fois il n'a même pas pu venir parce qu'il était retenu par la police.



Pourtant vous étiez étonnamment productifs. Vous avez enregistré six albums studio entre 66 et 70. Jim avait l'habitude de ne pas travailler ?

- Non ! La musique prenait beaucoup de place dans sa vie. Jim passait beaucoup de temps dans notre workshop, il y restait même des fois plusieurs jours de suite alors que nous n'y étions pas. Je crois que Jim était le plus impliqué dans les doors. Ray, John et moi avions une vie à côté du groupe.

Mais les sessions de studio l'ennuyaient profondément. Nous passions énormément de temps à régler des sons ou ce genre de truc et cela rendait Jim fou. Je peux le comprendre. Notre producteur, Paul Rothchild, était un vrai perfectionniste.



Quelle importance avait Paul ?

- Il a vraiment essayer de créer chaque fois des albums originaux. Sur le premier, son apport a été vraiment minimal. Sur le deuxième, nous avions un vrai budget et Paul a cherché à travailler le son.

Nous étions paniqués en enregistrant notre premier album parce qu'on ne savait pas à quoi il ressemblerait. Nous voulions frapper les esprits et si nous n'avions pas réussi nous aurions été très déçus.



Pourtant il parait que vous jouiez totalement décontracté ?

- Oui parce que la majorité des morceaux, nous les jouions depuis des mois et donc il a suffi de très peu de prises pour être au point.



Votre version de "Back door man" est très efficace. Est-ce vous discutiez entre vous sur la façon d'interpréter ces reprises ?

- Non. Premièrement, nous n'étions pas d'assez bons musiciens pour faire des copies exactes et nous savions que Jim ne resterait pas fidèle à l'original. Nous l'avons interprété comme nous le sentions.



Pendant des années, peu de personnes savait que vous étiez l'auteur de "Light my fire". Cela a changé quand Oliver Stone a montré comment s'était crée la chanson. Est-ce que la composition de ce titre a été aussi simple que le montre le film ?

- C'est à peu près ça. Jim avait écrit jusqu'alors toutes les chansons. Un jour, on a décidé d'enrichir notre répertoire et Jim a lancé "Hé les mecs ! à votre tour d'écrire des chansons." Je suis rentré chez moi et durant la nuit j'ai écrit les paroles. Je les ai amenées pour la répétition suivante. Cette scène, dans le film d'Oliver Stone, c'est moi qui l'ait proposée. Ca me dérangeait que l'on ne sache pas que j'étais l'auteur des paroles de cette chanson.



Votre solo sur "Light my fire" est vraiment un des plus brillants de votre carrière de guitariste. A-t-il été improvisé en studio ?

- Il ressemble beaucoup à ce que j'essayais de faire lorsque nous répétions mais à chaque fois j'essayais des trucs différents. Quand on est entré en studio, Paul m'a dit qu'il n'y aurait que 2 essais. Franchement pour moi celui qui a été enregistré n'est pas le meilleur. Mais j'en suis satisfait, il est pas mal…



L'album entier a-t-il été enregistré en live ?

- Non. Jim chantait toujours avec nous, mais ils utilisaient rarement le "scratch vocal". "The end" a été une exception.


Aujourd'hui que pensez-vous de "The end" ?

- Je pense que la version enregistrée de "The end" est nettement moins bonne que beaucoup d'autres versions que nous avons interprétées. Je trouve que toutes les chansons que nous avons jouées durant l'enregistrement ressemblent à des squelettes par rapport à la façon dont nous avions l'habitude de les interpréter. Mais nous n'avions pas vraiment d'expérience studio et il fallait tout faire très vite. Je pense aussi que les studios sont, par nature, une limitation. Vous ne pouvez pas obtenir le son de cinq grands amplificateurs sur un petit morceau de bande.



Vous ne trouvez pas étrange de ne pas avoir de bassiste dans le groupe ?

- Oui. Nous en voulions un. Au début nous avons auditionné plusieurs bassistes mais nous n'arrivions pas à choisir. Avec le recul, je suis finalement content que nous n'en ayons pas eu parce qu'une des caractéristiques de la musique des doors est que la ligne de basse est relativement simple ce qui donne une dimension hypnotique à notre musique.

L'absence de bassiste a aussi influencé mon jeu de guitare. J'ai dû jouer plus de "notes basses". L'absence d'une guitare rythmique a également eu des conséquences pour moi.
Quand j'ai réussi à maîtriser tous ces aspects, j'ai eu l'impression d'être 3 musiciens à la fois ! (rires)



"Light my fire", la première chanson que vous avez écrite, a été la première chanson des doors à devenir numéro un. Comment avez-vous vécu ce succès ?

- Le succès n'est pas venu rapidement. Nous avons fondé les doors en automne 1965 et rien n'est arrivé pendant deux ans… Cela nous rendait dingue. Finalement, Elektra nous a signés. Notre premier single est sorti six mois avant que "Light my fire" devienne un hit. Quand "Light my fire" est arrivé au sommet du Billboard en juin 67 nous avions l'impression d'être des vétérans ! (rires)



Avez-vous utilisé votre matériel standard en studio ? Jouiez-vous avec une SG ?

- Ouais, quoique la première guitare que j'ai eu soit une Melody maker. J'avais plusieurs SG rouges, mais elles ont été volées ou perdues.


Vous aviez donné votre accord pour qu'une marque de voiture utilise "Light my fire" pour leur publicité. Jim a catégoriquement refusé. Est-ce que vous pensez qu'il a eu raison ?

- Oui, absolument. Nous n'avions pas de bonnes excuses. En fait, cela a été notre politique de rejeter des offres de clients extérieurs et nous en avons eu beaucoup. Je déteste ça, vendre de la musique pour des marques. En général, au moment où une société veut utiliser votre musique pour sa pub, vous n'avez pas de problème d'argent.
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Miami 69


17 Sep 2014, 15:01
Citation de Sister Mid'nite :


L'absence de bassiste a aussi influencé mon jeu de guitare. J'ai dû jouer plus de "notes basses". L'absence d'une guitare rythmique a également eu des conséquences pour moi.
Quand j'ai réussi à maîtriser tous ces aspects, j'ai eu l'impression d'être 3 musiciens à la fois ! (rires)


3 musiciens à la fois . A sa place j'aurai demandé à être payé 3 fois plus.
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deepfan
18 Sep 2014, 1:11
Citation de Sister Mid'nite :


Vous aviez donné votre accord pour qu'une marque de voiture utilise "Light my fire" pour leur publicité. Jim a catégoriquement refusé. Est-ce que vous pensez qu'il a eu raison ?

- Oui, absolument. Nous n'avions pas de bonnes excuses. En fait, cela a été notre politique de rejeter des offres de clients extérieurs et nous en avons eu beaucoup. Je déteste ça, vendre de la musique pour des marques. En général, au moment où une société veut utiliser votre musique pour sa pub, vous n'avez pas de problème d'argent.



C'est pour ça qu'ils ont voulu recommencer il y a quelques années et qu'heureusement John a mis son veto!!!...
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Antoine


18 Sep 2014, 2:39
j'ai pas dit merci Sister sur les autres messages
Merci Sister
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Sister Mid'nite


18 Sep 2014, 7:06
Citation de deepfan :
Citation de Sister Mid'nite :


Vous aviez donné votre accord pour qu'une marque de voiture utilise "Light my fire" pour leur publicité. Jim a catégoriquement refusé. Est-ce que vous pensez qu'il a eu raison ?

- Oui, absolument. Nous n'avions pas de bonnes excuses. En fait, cela a été notre politique de rejeter des offres de clients extérieurs et nous en avons eu beaucoup. Je déteste ça, vendre de la musique pour des marques. En général, au moment où une société veut utiliser votre musique pour sa pub, vous n'avez pas de problème d'argent.



C'est pour ça qu'ils ont voulu recommencer il y a quelques années et qu'heureusement John a mis son veto!!!...



J'ai commencé à lire le livre de Densmore à ce sujet. Robby semble assez passif. Densmore accuse les avocats de Ray et Robby d'être les rapaces avides d'argent. Mais je n'ai pas encore tout lu.
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Sister Mid'nite


18 Sep 2014, 9:52
Quand le deuxième album est sorti, il a été attaqué par beaucoup de critiques comme étant une copie du premier en moins bien. Trouvez-vous cette critique justifiée ?

- Seulement sur un point. J'admets que "When the music's over" ressemble beaucoup à "The end" dans sa longueur et sa structure. Et alors ? quand quelque chose marche, vous essayez de le refaire. C'est une de mes chansons préférées.



Je ne pense pas que les paroles de Morrison dans WTMO soient aussi intéressantes que celles de "The end".

- Non. Comment pouvez-vous dépasser "The end" ? Qu'est-ce qui reste une fois que vous avez baisé votre mère et avez tué votre père ? (rires) La raison pour laquelle c'est ma chanson favorite c'est mon solo de guitare.



Ce solo est composé de deux solos joués simultanément. Avez-vous improvisé les deux en studio ?

- À peu près. En fait, je n'ai plus jamais pu les reproduire. Ce solo était vraiment un défi parce que l'harmonie est statique. J'ai dû jouer 56 bars* sur le même riff, ce qui n'est pas facile .

Il est beaucoup plus facile de jouer quelque chose sur une progression intéressante d'accords. Mais nous l'avons fait parce que nous admirions le saxophoniste John Coltrane qui avait ouvert la voie au "jazz modal" et faisait de brillants solos en harmonie statique et des progressions d'accords minimales. J'essayais toujours de jouer quelque chose qui lui ressemble en termes de tonalité. Ce que je joue dans "When the music's over" est ce qui s'en approche le plus.

*un "bar chord" est une technique dans laquelle un ou plusieurs doigts presse sur plusieurs cordes de la guitare.



Vous avez enregistré "Strange days" seulement 9 mois après le premier album. Vous aviez une pression d'Elektra ?

- Non, nous étions prêts. Au départ, nous avions des compositions en réserve pour deux albums. La pression est venue pour le troisième album. Nous n'avions pas assez de chansons et Jim se saoûlait, il était très difficile de composer avec lui, alors j'ai commencé à écrire plus de chansons moi-même. Nous donnions beaucoup de concerts et nous avions peu de temps pour composer. Nous étions obligé d'écrire au fur et à mesure durant les sessions studios.



Comment était la vie sur la route ?

- Pas aussi folle que vous l'imaginez. Au début, beaucoup de groupies, des adolescentes fans de rock et de mode et des mecs gentiment allumés nous rejoignaient après le concert. Mais après 2 ans de route, quand le public a réalisé que nous étions vraiment pas banal, nous avons attiré des sales types qui nous fichaient la trouille.



En parlant d'excentriques, "People are strange" a une grande progression de corde. L'avez-vous écrit ?

- Ouais. Un soir, Jim est venu chez moi à Laurel Canyon, il était dans une de ses phases suicidaires. John lui a dit "Allons voir le coucher du soleil, ça te sortira de cette dépression". Nous sommes montés au sommet des collines et c'était incroyablement beau, la lumière du soleil se reflétait dans les nuages. Jim a changé totalement d'humeur et a dit "Maintenant je sais pourquoi j'étais dans cet état. Parce que si tu es étrange, les gens sont étranges" et il a écrit directement ces paroles dans un carnet. Moi j'ai fredonné un air et nous sommes redescendus.



Pourquoi la première chanson des doors "Moonlight drive" ne figure pas sur le premier album ?

- La première chanson des doors est "Indian summer" et "Moonlight drive" est la deuxième. Nous avons estimé que "Moonlight drive" n'était pas assez au point et que nous la retravaillerions plus tard. Malheureusement nous n'avons pas retrouvé le master de cette première version. C'était une version sombre, très sinistre, très différente de la version de "Strange days".



Vous étiez où quand Jim a enregistré "Horse latitudes" ?

- Il nous a dit qu'il voulait dire un poème et qu'il avait besoin d'un accompagnement musical particulier. Il y avait beaucoup d'instruments d'orchestre dans le studio, clavecin, piano, timbales. Nous avons frapper sur elles, taper sur les cordes à l'intérieur du piano. La dizaine de personnes présentes a participé, certaines criant à plein poumons. Puis nous avons passé la bande et Jim a déclamé sa poésie.

Ce qui est drôle, c'est que, alors que nous écoutions la musique à fond et que Jim déclamait ses vers, les types de Jefferson Airplane sont entrés dans le studio et nous ont regardé comme si nous étions dans un trip de dingues. Nous leur avons dit "ouais les mecs, nous enregistrons une chanson !" Rires


Vous étiez amis ?

- Un peu. Nous avons joué ensemble plusieurs fois dans les même salles mais nous ne passions pas beaucoup de temps ensemble. Il y avait quand même un climat de compétition entre groupes.
Nous n'étions pas liés à beaucoup d'autres groupes à part Van Morrison au début et un peu Buffalo Springfield. Nous n'avions pas de relations avec les groupes de San Francisco et surtout pas Grateful dead depuis qu'ils avaient refusé de nous prêter leurs matériels lors d'un concert. Nous avions deux concerts à la suite à deux endroits différents. Nous n'avons pas eu le temps de transporter notre matériel mais nous étions sûr que Grateful dead nous prêterait le leur et ils ont refusé ! Ray a été dégoûté par l'attitude de Ronald McKernan qui lui a interdit d'approcher de son piano !
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Sister Mid'nite


23 Sep 2014, 4:39
Est-ce vrai que sa dépendance à l'alcool a véritablement commencé au début de 1968 quand vous enregistriez Waiting for the sun ?

- Certainement. C'est à cette époque que l'alcool est devenu un vrai problème. Avant il buvait moins. Il consommait du LSD en grande quantitée mais cela avait des effets créatifs. Il n'y a rien de bon dans l'alcool. Il avait peut-être besoin de ça pour se détendre.



"Hello I love you" est devenu numéro 1 et Waiting for the sun a également été au sommet. Ces succès ont-ils entrainé une accalmie créative ?

- Cela a beaucoup aidé. En fait, nous sortions d'une tournée quand "Hello I love you" est devenu numéro un et ce succès a vraiment balisé nos esprits. Les gens pensent toujours que nous avons volé cette chanson aux Kinks mais quand nous avons écrit la musique je ne pensais pas à “All Day and All of the Night”. Ce que nous avons copié c'était le battement de tambour. J'ai dit à John de jouer quelque chose comme “Sunshine of Your Love.” Ainsi, nous avons "pillé" Cream mais pas les Kinks.



Quels souvenirs avez-vous des sessions d'enregistrement de Waiting for the sun ?

- Beaucoup de moments très pénibles. Jim avait attiré des parasites qui se vantaient de fréquenter "Jimbo". Il les amenait au studio et Rothchild devenait fou. Ces connards se saoûlaient. Il est même arrivé qu'ils baisent dans la chambre d'écho ou pissent dans le studio. C'était le bordel. Jim buvait avec d'autres parce que nous ne buvions pas avec lui. Ces connards profitaient de lui. Ils n'hésitaient pas à l'abandonner ivre mort dans son vomi devant sa maison.



Vous refusiez de boire avec lui ?

- Je n'ai jamais bu avec lui parce que je n'aimais pas être ivre alors que Jim allait dans l'excès. Si j'avais bu avec lui je savais où cela aurait fini. John et Ray étaient comme moi.



Quand quelqu'un se met à boire pour imiter Morrison, vous en pensez quoi ?

- Ouais, je pense que l'alcool a déruit Jim. S'il avait pu arrêter, il serait toujours en vie et il continuerait d'écrire.



A cette époque consommiez-vous beaucoup de drogues ?

- Non pas du tout. Jim avait une consommation assez importante et pour compenser nous en consommions moins. L'idylle était certainement partie. De temps en temps il me parlait de ses expériences avec le LSD, comme on le voit dans le film, mais pas souvent.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (23 Sep 2014, 4:46)Citer
Sister Mid'nite


23 Sep 2014, 11:07
L'album The soft Parade est plus lourdement orchestré avec des arrangements plus complexes. Etiez-vous contraint de prendre cette direction à cause des Beatles ?

- Ouais, totalement. À cette époque tout le monde essayait de se maintenir au niveau des Beatles ! Mais franchement, je n'ai pas aimé faire cet album. Ce n'était pas mon idée, c'était la volonté de Paul Rothchild. Moi personnellement je ne l'aurais jamais fait.



Et aujourd'hui il vous plait plus ?

- Je n'ai jamais considéré que musicalement il était mauvais, j'ai juste pensé qu'il ne sonnait pas doors. John, Ray et moi étions perdus comme musiciens. C'était Jim et un orchestre.



C'est le premier album où les crédits des chansons sont individuels

- Au début, Jim voulait que tout soit signé collectivement. C'était aussi pour garder le mystère. Le public a cru que tout était composé par Jim. Il s'est rendu compte que c'était injuste et il a demandé que les noms des différents auteurs - compositeurs soient écrits.



A-t-il aussi écrit la musique des chansons où il figure comme le seul auteur-compositeur ?

- Non. Dans sa tête il entendait une musique qui accompagnait ses paroles. Jim nous chantait ses paroles sur la musique qu'il entendait et après nous composions. Beaucoup de compositions se sont crées en duo. De fois j'écoutais Jim lire ces textes et j'écrivais la musique et d'autres fois j'avais une mélodie que je jouais à Jim et lui me disait qu'il avait un texte qu'il pourrait chanter dessus.



Quels souvenirs des sessions de The soft parade ?

- Des sessions de mixage sans fin. Cela traînait. C'est l'album qui nous a coûté le plus cher. Et Jim était souvent absent. Le mixage a été un enfer pour lui. Par contre il buvait moins parce qu'il s'était investi dans son film HWY et cela lui remontait le moral.

Il y a une scène pas banal qui est arrivé durant l'enregistrement. Un jour un mec inconnu a réussi a entré dans le studio. Il s'est mis à hurler que "The celebration of the Lizard" était inspirée par lui. Il nous répétait "Le roi lézard c'est moi. Vous m'avez volé les paroles !" Il s'est approché de Ray et l'a giflé en croyant que c'était Jim ! C'était un moment assez chaud…



Avant qu'il n'écrive cette chanson, vous saviez qu'il était fasciné par les reptiles au point de s'identifier à eux ?

- Il nous a dit que les reptiles et surtout des lézards apparaissaient dans ses trips avec les drogues hallucinogènes. Mais je ne sais pas à partir de quoi il a crée cette chanson. Plus tard, il a regretté les paroles "Je suis le roi lézard, je peux tout faire". Il s'est peut-être pris au jeu et rien ne lui semblait impossible.



A cette époque, il y a eu le concert de Miami. Quels souvenirs en avez-vous ?

- Tout d'abord, Jim ne s'est pas mis à poil. Mais c'était totalement fou. Il y avait beaucoup trop de monde dans le public et finalement la scène s'est effondrée. Jim est descendu et a pris la tête d'une chaîne humaine qui dansait. Je me suis demandé comment tout cela allait finir. Le film d'Oliver Stone a reconstitué très fidèlement ce concert.



Mais vous imaginiez que ce concert allait avoir des conséquences aussi graves ?

- Non, certainement pas ! le concert a foiré et ne s'est pas terminé mais personne n'était fâché et a demandé à être remboursé. Et les flics étaient amicaux, ils ont bu des bières avec nous après le spectacle. C'est plus tard qu'un politicien s'est saisi de l'affaire pour se faire des voix à nos dépens. Et là ça s'est gâté au point que nous ne pouvions plus faire de concert pendant des mois.



Jim s'est senti persécuté ?

- Je suis sûr que oui. Mais il n'était pas surpris par la tenue d'un procès. Il était conscient qu'il avait été très loin dans la provocation contre les autorités et que celles-ci allaient réagir.



"Roadhouse blues" et deux ou trois autres chansons sur Morrison hotel / Hard rock cafe introduisent les nouvelles directions qui aboutiront à L.A woman.


- Nous voulions réagir à la surproduction de The soft parade. Nous voulions revenir à quelque chose de brut. "Roadhouse blues" est un de mes morceaux préférés. Ce n'est pas un simple blues rock, je pense qu'elle reflète le talent des doors et montre ce dont nous étions capable en tant que groupe rock. En plus la session d'enregistrement était vraiment très cool, une des meilleures que nous ayons faite. Nous enregistrions live avec John Sebastian à l'harmonica et Lonnie Mack qui a inventé une super ligne de basse.



Comment Lonnie Mack a atterri là ?

- A cette époque il avait du temps libre. Il avait un contrat avec Elektra et ils lui ont demandé de travailler comme musicien de studio. C'est nous qui lui avons demandé s'il voulait nous rejoindre


Vous avez co-composé Peace frog avec Jim ?

- Oui. J'avais écrit la musique sans avoir de paroles. Nous l'avions répété sans que Jim soit là et finalement nous avons décidé de l'enregistrer en espérant qu'il y mettrait des paroles. Jim l'a écouté et il a trouvé un texte dans un de ses carnets.



La légende dit que Ray et Jim étaient complices mais en fait c'est vous qui avez le plus crée avec Jim !


- Ouais c'est vrai que Jim et Ray étaient proches parce qu'ils ont vécu ensemble au tout début. Ray et Dorothy le considéraient comme leur fils. Mais Ray a endossé le rôle de "celui qui décide ce qu'il faut faire". Jim a très mal supporté cette attitude. Il a réagi en foutant plusieurs fois le bordel dans leur maison et même en profitant quelques fois d'eux. Ray a travaillé sur la majorité des chansons du premier album. Moi j'ai beaucoup composé sur le deuxième, troisième et quatrième album.


Est-ce que vous discutiez de la signification des textes de Jim ?

- Pas beaucoup. Il n'aimait pas discuté de la signification de ses poèmes, il préférait qu'on les interprète nous-même. C'était très important pour lui que les gens se sentent libre de comprendre ce qu'ils avaient envie de comprendre. Jim avait un style impressioniste et il a retrouvé ce style dans mes propres textes. J'essayais d'écrire des paroles qui se mettent facilement en musique même si leur signification n'étaient pas évidente.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (25 Sep 2014, 14:11)Citer
Sister Mid'nite


24 Sep 2014, 3:27
Dernière partie de cet entretien


D'après la légende l'album L.A Woman a été enregistré en live

- Pas entièrement, mais c'est le cas de la majorité des chansons dont L.A Woman. Je pense que L.A Woman pourrait être considérée comme la chanson la plus repésentative des doors et la façon dont elle a été composée est vraiment étonnante. Moi et Ray avons commencé à jouer et Jim a tout de suite réagi en disant qu'il avait des paroles. Et les choses se sont mise en place facilement. Cette chanson est une des plus poétiques de Jim. Pour chanter, il s'est installé dans la salle de bains pour avoir une résonnance particulière. Ca été un très grand moment, très cool.


C'est la première fois que vous invitiez un guitariste rythmique

- C'était essentiel pour pouvoir jouer en live. Son jeu m'a libéré et a donné une nouvelle saveur à notre musique. J'ai beaucoup apprécié et cela m'a évité de faire du surdoublage.


Vous faisiez toujours du surdoublage, il semble qu'il y ait au moins quatre pistes de guitare sur "Been down so long"

- Ouais, Ray jouait de la guitare, Benno jouait aussi et j'ai surdoublé.


Votre solo slide est assez fou.

- Oui. J'essayais de capturer une humeur sans m'inquiéter de la technique.


La beauté de votre jeu et votre manière de jouer le blues en général est très originale, loin de l'imitation. Il est un peu brouillon, pas très propre. Pas mal de musiciens blancs ont tendance à être maniaque.

- Oui. C'est ce que je n'aime pas chez Mike Bloomfield, il est trop parfait. Je pourrais jouer le blues traditionnel mais j'ai toujours essayé de suivre ma propre voie. Les autres guitaristes apprécient mon jeu personnel, non conventionnel. En fait c'est ce qui a plu à Jim et Ray et m'a permis de devenir le guitariste des doors.


Jim a critiqué votre jeu ?

- Il me disait toujours que j'étais le guitariste le plus sous-estimé. Entre nous, nous ne nous critiquions jamais. Quand nous jouions, chacun faisait très bien ce qu'il avait à faire.


"Cars hiss by my window" est un blues plutôt inhabituel.

- Ouais. C'était notre morceau de Jimmy Reed. J'ai commencé à jouer et Jim a tout de suite croché. Il a composé les paroles le jour même. Il était tellement enthousiaste qu'il ne voulait plus s'arrêter.


Comment s'est crée "Riders on the storm" ?

- Un jour, moi et Ray faisions les imbéciles avec “Ghost Riders in the Sky". Et c'est ce morceau qui s'est métamorphosé en Riders on the storm.



Sur l'album L.A Woman on constate qu'il n'y a pas de reverb, particulièrement sur la voix de Jim.

- Oui, le studio Sunset Sound, où nous avons enregistré les deux premiers albums, avait une des meilleures chambres d'écho du monde. C'était une chambre vivante et donc nous l'avons beaucoup utilisée.
Mais L.A Woman a été enregistrée sur un à huit pistes dans notre workshop et Paul Rothchild était parti ce qui nous a permis de nous amuser un maximum. Le "surveillant" n'était plus là !



Ainsi, même après toutes vos réussites, vous aviez toujours cette relation avec le producteur, qui était celui qui donnait un coup de fouet ?

- Ouais, nous nous disions "Laissons-le faire et de toute façon ce sera un succès". Mais finalement, il s'est comporté comme un rat quittant le navire. Je suppose qu'il s'est dit qu'il fallait qu'il nous quitte.


the doors étaient-ils en train de couler ?

- Oui, certainement. Nous ne pouvions plus jouer partout à cause de Miami. Notre dernier album n'avait pas été un franc succès et Jim n'avait plus le feu sacré, il se laissait aller. Je suis étonné que nous ayons réussi à faire un aussi bon album. Je pense que c'est parce que nous nous sentions totalement libre, sans aucune pression, on s'est lâché et nous avons été inventif.


Quelques semaines après l'entrée de l'album dans le top 10, Jim décédait. Comment avez-vous appris la nouvelle ?

- Ouais. J'ai reçu un appel téléphonique et je ne l'ai pas cru parce que nous avions l'habitude d'entendre ce genre de nouvelle de merde. Bill Siddons est parti à Paris pour voir ce qui se passait.


Tout le monde pensait que Jim allait mourir jeune. Et vous ?

- Non ! Je pensais qu'il vivrait éternellement. Je pensais qu'il nous survivrait, buvant encore du whisky à 80 ans. Il semblait invulnérable. Il est tombé plusieurs fois d'un balcon, d'une fenêtre et il s'en sortait toujours. Quand il était avec moi, il était plutôt sage… Dieu merci ! (rires)


Après les décès de Jimi Hendrix et Janis Joplin, Jim a dit à des amis qu'il était le troisième sur la liste. Est-ce qu'il vous l'a dit ?

- Jim était obsédé par la mort, c'était un sujet dont il parlait régulièrement.


Certains doutent qu'il soit mort et parfois Ray alimente cette rumeur. Qu'en pensez-vous ?

- C'est possible. Des fois j'imagine qu'il pourrait être en vie, mais je pense que s'il l'était vraiment, il nous aurait contactés. Disparaîte du jour au lendemain correspond tout à fait à Jim. Je pense souvent à lui et j'imagine que nous faisons de la musique ensemble…
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (24 Sep 2014, 12:07)Citer
Sister Mid'nite


18 Oct 2021, 6:46
A l'occasion de la sortie de son livre "Set the night on fire: living, dying, and playing guitar with The Doors" Robby Krieger a accordé un entretien à la chaîne américaine Fox News.

Partie 1

FOX NEWS : Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire votre livre maintenant ?

ROBBY KRIEGER: Vous savez, je l'ai commencé il y a environ 25 ans, mais je n'ai jamais pu le terminer. Quand la pandémie est arrivée, j'avais du temps et c'était le bon moment pour le faire.


FOX NEWS : Avec le recul, quel est, selon vous, le secret du succès durable des Doors ?

ROBBY KRIEGER : Je dirai principalement le jeu de guitare ! Non non... c’est une blague. Je pense que la vraie raison est que nos chansons sont vraiment bonnes. Vous savez, la plupart des albums, surtout à cette époque, pouvaient contenir une ou deux bonnes chansons. Mais nous avions une sorte de règle selon laquelle nous ne mettrions jamais quelque chose sur le marché sans qu'il soit vraiment bon. Et je pense que même nos morceaux « profonds » sont plutôt bons.


FOX NEWS : Quand avez-vous réalisé que le groupe avait le don de focaliser l’attention ?

ROBBY KRIEGER : Probablement après que "Light my fire" soit sorti à la radio et qu'il soit devenu numéro un. C'était comme un tournant pour nous tous. Tout a commencé à devenir fou juste après ça.


FOX NEWS : D'où est venue l'inspiration pour "Light my fire" ?

ROBBY KRIEGER : Eh bien, jusqu'à ce moment-là, Jim écrivait toutes les chansons. Puis un jour il a dit : " Pourquoi vous n'essayez pas d'en écrire ? Pourquoi est-ce que je dois faire tout le travail ?"

Alors j'ai dit "D'accord ! Sur quoi je devrais écrire ?" Et il m'a dit : "Écris sur quelque chose d'universel, quelque chose qui ne se démodera pas très vite."

Alors je me suis dit : "OK, terre, air, feu et eau. Les quatre éléments, c'est assez solide. Et puis j'ai toujours aimé cette chanson des Stones, "Play with fire". C'est une bonne chanson. J'ai donc commencé à écrire sur le feu et le reste appartient à l'histoire. C'est assez fou mais jusqu'alors personne n'avait mis ces trois mots ensemble, "Light my fire !"


FOX NEWS : Quelle est la chanson dont vous pensiez au départ qu'elle ne marcherait pas très bien, mais qui s'est avérée être un grand succès ?

ROBBY KRIEGER : "Love her madly". Je pensais que c'était trop commercial. Je voulais sortir "Riders on the storm" en single, et ils voulaient tous "Love her madly". Alors j'ai dit OK. Et à ma grande surprise, ça a très bien marché.


FOX NEWS : Quelle a été votre chanson préférée à interpréter au fil des ans et pourquoi ?

ROBBY KRIEGER : Quand Jim était vivant, j'adorais jouer "The End". C'est une chanson de 12 minutes qui contient beaucoup de guitare. C'était amusant à jouer. Mais après Jim, je pense que "L.A. woman" est l'une de mes préférées. Celle-là passe toujours très bien. Donc nous la jouions généralement en dernier ou en avant-dernier dans le set.


FOX NEWS : "Touch me" a une qualité plus pop par rapport aux autres chansons du groupe. D'où est venue l'idée de ce morceau ?

ROBBY KRIEGER : Personne ne m'a jamais posé cette question. Je fais toujours la musique en premier et les mots me viennent plus tard. J'ai donc écrit cette chanson sur une partie de blackjack. Et ce n'était pas "Touch me", c'était "Hit me". Bouscule-moi avec un 10, bouscule-moi avec un as, tu vois ?

Mais Jim n'aimait pas ça. Il pensait que les gens pourraient le prendre littéralement et essayer de le frapper pendant qu'il le chantait. Alors on l'a changé en "Touch me". Et pour le refrain, je l'ai en quelque sorte volé à Joan Baez. Dans une de ses chansons, il y avait les mots "I'm gonna love you 'til the heavens stop the rain".


FOX NEWS : Est-il vrai que Jim n'a pas été autorisé à chanter les paroles "we couldn't get much higher" de "Light my fire" au "The Ed Sullivan Show" ?

ROBBY KRIEGER : Oui, ils nous ont dit de ne pas dire "plus haut". Mais on pensait qu'ils plaisantaient. Je veux dire, c'est ridicule ! On ne croyait pas qu'ils étaient sérieux. Et donc on a juste fait comme d'habitude. Le film "The Doors" montre Jim regardant la caméra et criant "plus haut". Il n'a pas fait ça. Il l'a chanté normalement.

Le producteur n'a pas aimé. Il a dit "Vous ne jouerez plus jamais au Ed Sullivan !" On lui a répondu "On s'en fout, on a déjà joué !" Ils ont fait changer aux Stones les paroles de la chanson "Let's spend the night together" en "Let's spend some time together". Eux, ils ont cédé. Mais c’était une année avant nous.

Alors oui, 67 était une bonne année !
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jimborrison


18 Oct 2021, 7:00
Merci Sister!
Ton premier post sur ce thème est toujours bien d'actualité en tous cas.
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Sister Mid'nite


18 Oct 2021, 8:09
Oui jimborrison, j'aime bien quand il y a le développement d'un topic sur plusieurs années !


PART 2

FOX NEWS : Quelle a été votre réaction lorsque Jim a été arrêté sur scène à New Haven au milieu d'un concert ?

ROBBY KRIEGER : C’était fou ! Vous savez jamais je n’aurais pensé que ça arriverait ! Mais ces flics ne plaisantaient pas.

Dans les coulisses, nous étions juste en train d'attendre le début du concert. Jim avait une petite amie et ils étaient en train de s'embrasser dans un endroit privé. Un flic les a croisés. Il pensait qu'ils étaient entrés dans les coulisses depuis le public.

Il ne savait pas que c'était Jim. Alors le flic a commencé à lui donner des ordres, en lui disant de sortir. Puis Jim est devenu un peu arrogant et le gars l'a sprayé.

Heureusement, quelqu'un est venu et a expliqué la situation, mais Jim était en colère. Il a nettoyé ses yeux puis on est montés sur scène. Je ne me souviens plus si c'était pendant la troisième ou quatrième chanson, "Back door man », Jim commence à raconter l'histoire du petit homme avec la casquette bleue. Il ridiculisait les flics. Et eux, debout devant la scène ont commencé à s’échauffer.

Finalement, les flics sont montés sur scène. Jim leur a dit : « Vous avez quelque chose à dire ? Tenez ! » en leur tendant le micro. J'ai oublié ce qu'il a dit, mais les flics l'ont embarqué et ont aussi arrêté un photographe du magazine Life qui était en train de tout photographier.

Jim a trouvé ça bien bien parce que nous avons eu notre photo dans le magazine Life.



FOX NEWS : Est-il vrai que vous avez ensuite rencontré le fils du policier qui s'est excusé ?

ROBBY KRIEGER : Oui, c'est vrai. C'était il y a 10 ans environ. J’étais avec avec mon groupe le Robby Krieger Band et un type sympa s'approche de moi. Je n’ai pas pensé que c'était un flic. Il aurait pu l'être. En tout cas, il m’a dit : "J'ai entendu ce qui s'est passé et je suis désolé." J'ai trouvé ça vraiment cool de sa part.



FOX NEWS : Quel est le souvenir de Jim Morrison qui vous fait sourire à chaque fois que vous y pensez ?

ROBBY KRIEGER : Une fois, j’étais chez moi avec des copines. Jim entre, se dirige vers la fenêtre et saute ! Tout le monde est paniqué ! Mais en réalité, il est suspendu au balcon en train de rire.

Il avait l'habitude de faire des trucs comme ça.



FOX NEWS : Selon vous, quelle est l'idée fausse que les gens se font encore des Doors et quelle est la réalité ?

ROBBY KRIEGER : La plupart des gens n'ont jamais vu The Doors, à moins qu'ils ne soient assez âgés. Ils ne connaissent donc que le film d'Oliver Stone et les livres qui sont sortis...

Il est très facile de se laisser distraire par les films, les livres et les rumeurs. C'est une des raisons pour laquelle j'ai écrit ce livre. Pour clarifier les choses et faire en sorte que tout le monde sache exactement ce qui s'est passé.



FOX NEWS : Que pensez-vous du film ?

ROBBY KRIEGER : J'ai pensé que c'était un grand film. J'ai trouvé que Val Kilmer était vraiment bon. Il aurait dû recevoir un Oscar à mon avis. Mais bien sûr, c’est un film hollywoodien et il y a des exagérations et des choses qui sont fictives.

Mais je pense que ça a vraiment aidé à faire connaitre The Doors et Oliver Stone est un grand réalisateur même si je pense qu'il aurait dû laisser le scénariste faire son boulot parce qu'il a fini par écrire le scénario lui-même. Il était vraiment à fond dans les Doors. C’est un super fan des Doors mais je pense qu'il s'est trop impliqué personnellement. Il avait un très bon scénariste dont j'ai oublié le nom.



FOX NEWS : Jim Morrison est décédé alors qu'il n'avait que 27 ans. Comment vous et le reste du groupe avez fait face à sa mort ?

ROBBY KRIEGER : Je ne sais pas !… Après la mort de Jimi Hendrix et Janis Joplin, Jim n'arrêtait pas de dire qu'il allait être le numéro 3...
On ne le croyait pas. Mais c'était pas facile, tu sais ! C'était notre leader. C'était notre ami. Et quand tu es si jeune, tu ne sais pas comment faire face à ce genre de situation.



FOX NEWS : Savez-vous pourquoi Jim n'arrêtait pas de dire qu'il allait être le troisième ? Est-ce qu'il plaisantait ?

ROBBY KRIEGER : Nous pensions qu'il plaisantait ! Mais peut-être que ce n’était pas le cas ! Je pense qu'il croyait vraiment qu'il n'allait pas rester longtemps ici… Je ne sais pas s'il savait qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez lui…

Mais... je n'ai jamais vu quelqu'un comme lui qui a simplement tenté le destin, provoqué la mort à plusieurs reprises.

Jimi Hendrix n'était pas comme ça. Et Janis non plus. Je ne pense pas qu’eux avaient envie de mourir.

Jim avait réellement une fascination pour la mort. Il écrivait beaucoup sur ce sujet. Donc dans un sens, il a probablement eu ce qu'il voulait ! …



FOX NEWS : Cela a dû être frustrant pour vous d'entendre certaines des théories de conspiration qui ont vu le jour au fil des ans. Que pensez-vous d'elles ?

ROBBY KRIEGER : Lesquels ? Qu'il est toujours en vie ou des trucs comme ça ?



FOX NEWS : Oui, ça et tout ce qui a été dit pour expliquer pourquoi il est décédé si jeune.

ROBBY KRIEGER : La vérité est que personne ne sait ! Jim a emporté ce secret avec lui.



FOX NEWS : Quel est votre souvenir préféré impliquant Jimi Hendrix et Janis Joplin ?

ROBBY KRIEGER : J'ai rencontré Janis à San Francisco la première fois que nous avons joué au Fillmore west. Je l’ai rencontrée dans les loges. Je ne savais pas qui elle était ! Tout ce que je connaissais, c'était Big Brother and the Holding Company. Je ne savais même pas qu'ils avaient une chanteuse. Elle me dit : "Salut, je suis Big Brother !" J'ai répondu : "Vraiment ? Merde !"  Elle buvait du Southern Comfort. Ce soir-là on l'a vue chanter. Quel performance ! Elle était géniale. J'étais époustouflé.

Jimi Hendrix, j'ai voyagé avec lui en avion pour l'Angleterre pour aller au festival de l'île de Wight. Nous étions assis l'un à côté de l'autre pendant tout le vol. C'était cool. J'étais un grand fan et je lui ai parlé de guitares et d'autres choses. Lui a beaucoup parlé de drogues. C'était un peu triste. Il m’a dit : "Rappelle-toi, si je marque le premier, je t'appelle. Si tu marques le premier, tu m'appelles."



FOX NEWS : Dans votre livre, vous décrivez comment vous avez pris des drogues dures après les années 60. Quand avez-vous réalisé que vous deviez vous désintoxiquer ?

ROBBY KRIEGER : Mon producteur et tous mes potes ont réalisé que quelque chose n'allait pas. Ils sont intervenus et ça m'a vraiment aidé.

J'aurais aimé qu'on puisse faire ça avec Jim. On a parlé avec lui. Mon père aussi et d’autres personnes. Mais à l'époque, on ne connaissait rien à ce genre de problème. Mon père s’intéressait à la la psychiatrie, tout ça. Il allait voir un psy.

On a convaincu Jim d'aller voir un psychiatre. Ca a duré une semaine… Mais au moins il a essayé. C'était les années 60, tout était cool. Chacun faisait ses expériences, tu vois. Même si on savait que ça ne l'aidait pas. On savait que c'était mauvais. Mais Jim Morrison, ce n'était pas le genre de gars que l'on pouvait raisonner, vous savez !



FOX NEWS : Comment est la vie pour vous aujourd'hui ?

ROBBY KRIEGER : Eh bien, ça pourrait être pire ! J'ai un studio assez cool près de chez moi. J'ai deux albums prêts à sortir. Avec la pandémie, c'est tout ce que nous pouvions faire, enregistrer. L'un d'eux est une sorte d'album de reggae instrumental.

J'essaie de trouver quelqu'un pour en faire des vinyles. Le marché du vinyle est tellement mal en point en ce moment. Il faut attendre presque un an pour avoir un vinyle. J'essaie donc de trouver quelqu'un qui a des contacts dans le secteur du vinyle. Mais si ça n'arrive pas, je les sortirai moi-même sur Internet, Spotify etc…
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birdofpray


19 Oct 2021, 14:46
I can't stand everything but thanks sister
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Nico


21 Oct 2021, 5:31
Top Sister !!!! J'ai tout relu ! Outre les informations sur la musique et la création qui sont passionnantes, quelque chose m'avait échappé et n'est pas anodin.
Lorsque Robby explique que Jim crachait déjà du sang durant l'enregistrement de LA Woman. Jusqu'à maintenant seul Rosnay en parlait en décrivant les quelques jours avant sa mort. Finalement on voit que Jim était déjà malade, et sur ce point la thèse de la mort naturelle est tout à fait recevable.
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mojo


18 Jan 2022, 6:45
cqfd
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Sister Mid'nite


21 Jan 2022, 6:00
Citation de Nico :
Top Sister !!!! J'ai tout relu ! Outre les informations sur la musique et la création qui sont passionnantes, quelque chose m'avait échappé et n'est pas anodin.

Lorsque Robby explique que Jim crachait déjà du sang durant l'enregistrement de LA Woman. Jusqu'à maintenant seul Rosnay en parlait en décrivant les quelques jours avant sa mort. Finalement on voit que Jim était déjà malade, et sur ce point la thèse de la mort naturelle est tout à fait recevable.


Merci Nico

Tu as raison de souligner l'état de santé de Jim.

Est-ce que cet état était suffisamment grave pour entrainer une mort naturelle ?


Plusieurs témoignages parlent des problèmes de santé avec plus ou moins de détails.

Alain Ronay dit que Jim a eu des prémonitions concernant sa mort et qu'il était devenu très angoissé. La veille de sa mort, il souffre d'une crise de hoquet particulièrement violente pendant plusieurs heures. Un hoquet qui se prolonge au-delà de 12 heures peut témoigner d'une maladie neurologique, de diverses infections, ainsi que, dans les cas les plus rares, d'un cancer.

Varda rapporte qu'Alain Ronay lui a raconté que lui et Jim avaient été voir un spectacle de Bob Wilson dans lequel il y a une scène avec un homme immobile couché dans une baignoire.

Une fois connue la scène de Jim mort dans la baignoire, Alain et Agnès n'ont pas pu s'empêcher de faire le rapprochement.

Varda, dans sa critique de la version de Bernett, dit que l'état de santé de Jim était très préoccupant ce qui laisse à penser que sa mort était une suite logique.

Tere Tereba raconte que Jim lui a dit à Paris qu'il était suivi par un médecin pour des problèmes pulmonaires et qu'il toussait parfois du sang
Pamela Courson lui a dit que pour la première fois dans la vie de Jim, des choses nouvelles et dangereuses se prolongeaient !

Dans sa déposition, Pamela Courson raconte qu'au milieu de la nuit Jim respirait anormalement fort, qu'elle a voulu appelé un médecin mais que Jim a préféré prendre un bain. Il souffrait depuis longtemps d'asthme combiné à des problèmes cardiaques. Il pourrait s'agir d'une cardiopathie rhumatismale.

Alors certes si on en croit tous ces témoignages, des signes avant-coureurs très préoccupants se sont manifestés déjà fin 1970


Mais le comportement de Breteuil la nuit du décès me rend sensible à la version selon laquelle Jim a sniffé l'héroïne de Pam en pensant que c'était de la cocaïne. Quand on l'a retrouvé dans la baignoire, il avait du sang qui avait coulé de sa narine et l'eau du bain était rougie. Le saignement du nez peut avoir de multiples causes parmi lesquels la consommation d'alcool et de drogue.

Finalement Jim aurait accéléré accidentellement une fin précoce devenue inévitable.
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WTMO


21 Jan 2022, 7:37
Sister Mid'nite, tu me fascines et m'intrigues, de par ton vocabulaire, tu aurais fait des études médicales ? Comme le disait Agnès Varda, Morrison est mort à notre place et c'est bien comme cela. Il représentait tout ce que j'aurais voulu être, je ne le suis pas et c'est tant mieux !
Ce message a été modifé par WTMO (21 Jan 2022, 7:38)Citer
jimborrison


21 Jan 2022, 9:31
Ce qui apparaît en tous cas comme la seule analyse plausible,
c'est que Jim est décédé naturellement des suites de son mode
de vie (santé fragile détériorée par l'alcool essentiellement
et par la drogue incidemment) ...
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Sister Mid'nite


22 Jan 2022, 15:15
Citation de WTMO :
Sister Mid'nite, tu me fascines et m'intrigues, de par ton vocabulaire, tu aurais fait des études médicales ? Comme le disait Agnès Varda, Morrison est mort à notre place et c'est bien comme cela. Il représentait tout ce que j'aurais voulu être, je ne le suis pas et c'est tant mieux !



Médecin ? Non ! Je m'informe c'est tout.


Tu dis Morrison représente tout ce que tu voulais être mais tu ne lui ressembles pas et cela te satisfait.

Pour quelles raisons tu es finalement heureux de ne pas avoir la même vie que lui ?
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Sister Mid'nite


22 Jan 2022, 15:23
Citation de jimborrison :
Ce qui apparaît en tous cas comme la seule analyse plausible,
c'est que Jim est décédé naturellement des suites de son mode
de vie (santé fragile détériorée par l'alcool essentiellement
et par la drogue incidemment) ...



Oui je suis en partie d'accord avec ton point de vue.

Mais l'hypothèse qu'il était condamné à mourir jeune en raison d'un grave problème de santé est tout à fait plausible.


Et peu importe le lieu où il est décédé.
Citer
Miami 69


23 Jan 2022, 9:32
Citation de Sister Mid'nite :
Citation de jimborrison :
Ce qui apparaît en tous cas comme la seule analyse plausible,
c'est que Jim est décédé naturellement des suites de son mode
de vie (santé fragile détériorée par l'alcool essentiellement
et par la drogue incidemment) ...



Oui je suis en partie d'accord avec ton point de vue.

Mais l'hypothèse qu'il était condamné à mourir jeune en raison d'un grave problème de santé est tout à fait plausible.


Et peu importe le lieu où il est décédé.


Boris Vian souffrait d’une cardiopathie rhumatismale et il avait annoncé qu’il n’atteindrait pas 40 ans.
Ce message a été modifé par Miami 69 (23 Jan 2022, 13:06)Citer
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