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Forum>The Doors>Ce qu'ils pensent de Jim et sa bande
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deepfan
12 Aoû 2015, 13:11
Merci pour le scan de l'article.

Article... Euh... Ecrit... Euh... Ben je sais pas, je dirais, n'importe comment. Et de plus qui n'apporte rien de neuf. Le "journaliste" ne devait vraiment avoir aucune inspiration pour écrire cet été...
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Loustic


12 Aoû 2015, 15:25
C'est clair. C'est écrit comme s'il s'agissait de n'importe quelle romance d'été dans un torchon quelconque. Avec juste ce qu'il faut de "débauche" pour faire frémir dans les chaumières.
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ace bolan


13 Aoû 2015, 13:08
Merci pour le scan!
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Sister Mid'nite


14 Aoû 2015, 14:03
Parmi les nombreuses femmes qui ont compté dans la vie de Jim Morrison, la chanteuse du Velvet underground Nico a été particulièrement marquée par cette relation en juillet-août 1967.

"J'étais amoureuse de lui. C'est le premier homme dont j'étais amoureuse. Il était très attentif à ma spiritualité. Mais nous consommions énormément d'alcool et de drogues et cela a créée des problèmes. Nous ne nous fixions aucune règle.

Nous nous saoulions et nous aimions cette sensation. Après nous faisions l'amour tendrement. Vous voyez ?

Nous avions des démarches spirituelles ensemble. Je voyais Jim comme mon frère et nous voulions grandir ensemble et… nous l'avons fait parce que nous étions complices spirituellement. Nous avions un appétit démesuré pour les découvertes.

Nous allions souvent dans le désert autour de Los Angeles. Là, nous étions en contact direct avec la nature. Pas d'habitations, personne que tu croises dans la rue ! Jim m'a proposé du peyotl. Il avait des visions telles que William Blake les décrit. Il m'a dit qu'être poète signifiait avoir des visions et les décrire. Il se souvenait de ses trips et ceux-ci lui servaient de bases pour ses écrits. Il considérait qu'il y avait plus de poète chez les amérindiens que dans les librairies. Nous ressemblions aux Comanches qui vivaient dans ce pays bien avant l'arrivée des colons judéo-chrétiens."

Suite à une consommation de peyotl avec Jim, Nico décrivit son trip:

La lumière de l'aube était d'un vert profond et je croyais que j'étais à l'envers et le désert était le ciel qui était devenu un jardin puis un océan. Je ne pouvais pas nager et j'étais effrayé face à l'eau et plus rassurée face à la terre. Je me sentais embrassée par le ciel-jardin.

Peu après, elle écrivit sa première chanson, Lawns of dawn, fortement influencée par Morrison dans le style et le contenu.

Jim a eu une telle influence sur Nico que celle-ci affirma plus tard qu'il lui donna la permission d'être une écrivain ! "Il était sûr que je pouvais le faire. Il m'a dit de ne pas développer une technique d'écriture mais de littéralement décrire mes visions et mes rêves."

Une nuit, il lut à Nico le poème "Kubla Khan ou une vision dans un rêve" de Coleridge, un amateur d'opium, qui partageait les mêmes goûts que Jim. D'autres nuits, il lui lisait du William Blake ou du Mary Shelley, l'auteur du roman Frankenstein, roman écrit sous l'influence de l'opium lors d'un séjour à Genève.

Mais Nico exigeait plus et un jour elle demanda à Jim de l'épouser et d'être le père de son enfant, ce qui provoqua le fou rire de son amant. Elle le frappa, ils se battirent. C'était la nature de leur relation: affection, discussion, rancoeur, bonne résolution. Finalement, épuisés par cette relation, ils se séparèrent.

Nico conclut en disant que "Dans le désert, nous avons échangé notre sang. Son sang coule dans mes veines… Quand il est mort, j'ai dit à mes amis qu'il ne mourrait pas… C'est ce que je crois."
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (18 Aoû 2015, 1:47)Citer
Sister Mid'nite


27 Mar 2016, 5:29
"La nuit dernière j'ai vu en video un vieux concert de Jim.

C'était un Jim dingue, avec une voix comme Fred Neil, des yeux plus intelligents que James Dean et un groupe qui aurait pu accompagné le King ou n'importe quel autre chanteur.

Il y a eu plusieurs concerts durant lesquels les doors ont été le meilleur groupe du monde.

Morrison l'avait compris et cela l'a hanté toute sa vie.

Des nuits, il était bruyant et obscène, d'autres nuits il faisait juste son job de chanteur, mais sur une nuit il pouvait être plus que spécial.

Jim pouvait faire de la musique avec n'importe qui.

Un jour on se souviendra des noms des vraies gloires du rock'n'roll au-delà d'Elvis Presley, Chuck Berry, Little Richard et on citera Bob Dylan, Mick Jagger et on parlera de chansons comme celles de Morrison Hotel."


Hunter Thompson 24 février 1984
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (29 Mar 2016, 6:17)Citer
Sister Mid'nite


27 Mar 2016, 7:35
Jim quitte la maison de Ray et Dorothy au printemps 1966 pour s'installer dans un appartement avec Phil O'Leno, un de ses potes de l'UCLA. Ce dernier raconte:

"Felix Venable, Jim et moi (Phil O'Leno) étions un peu cinglés, même trop cinglés. C'était un problème pour les doors. Jim aurait préféré tout foiré. Mais le groupe était ce qu'il était supposé faire. Il voulait poser les bases sur lesquels il pourrait travailler pour être entendu. Après, la scène l'a fait planer."
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (27 Mar 2016, 8:04)Citer
Sister Mid'nite


6 Avr 2016, 11:03
Ceux qui s'intéressent à l'histoire du groupe et de Morrison connaissent la grosse dizaine de personnages qui les entourait.

Parmi eux, il y a Darryl Arthur Hill (connu sous le nom de Babe Hill) qui a tenu divers rôles dans la "crew" des doors: "garde du corps" de Morrison, preneur de son sur Feast of friends et HWY et finalement ami de Jim.

Babe Hill, apprécié par Morrison pour son intelligence affûtée et son attitude insouciante, a livré son point de vue et son ressenti sur son ami.

Marié, père d'un enfant, il quitte femme, enfant et boulot en janvier 1968 pour rejoindre à Los Angeles Paul Ferrara qui était un ami d'enfance et accessoirement le photographe officiel des doors. Etranger au mouvement de la contre-culture, il va rapidement l'intégrer.

A travers Ferrara, il fait connaissance avec les doors. Bien qu'ayant une personnalité totalement différente de Morrison, ils passent ensemble des nuits entières à fréquenter les bars et à assister à des spectacles à Los Angeles et San Francisco.

Un de leur passe temps favori était de se promener sur la plage en consommant des bières et des acides. Cela les mettait dans un état euphorique. Ils consommaient aussi de la cocaïne, assez peu de marijuana. Malgré cela, Babe Hill affirme que Jim n'était pas un junkie, car il ne consommait pas de drogue de façon régulière.


A travers les témoignages de Babe Hill, on découvre aussi les névroses de Morrison:

Babe raconte que "Jim aimait pratiquer les courses de la mort avec des amis dans sa voiture." Cela consistait à foncer dans une impasse et freiner au dernier instant ou encore rouler à fond à contre sens.

Durant le tournage de HWY, Morrison, saoûl, marche devant ses amis, en pleine nuit, sur la corniche du toit d'un immeuble de 30 étages.


Pourquoi Morrison risquait-il sa vie de ces façons ?

Babe Hill pense que Jim avait un complexe d'infériorité face aux gens qu'il aimait.

Dans ces situations de danger extrême, Jim était toujours saoûl mais il avait encore la capacité de savoir les risques qu'il prenait même si pour ses amis ce n'était pas évident de savoir dans quel état il était vraiment.

Babe Hill avoue qu'il n'intervenait pas si il sentait que Jim était suffisamment lucide mais qu'il l'aurait fait dans la mesure du possible si il estimait que Jim mettait sa vie et celles des autres en danger.


Concernant le statut de star auquel Jim accéda dès l'été 1967, Babe Hill pense que Jim l'acceptait et essayait d'en tirer parti, même si il voyait que cela était négatif par rapport à sa volonté d'être reconnu comme poète. Durant l'été 1969, ils allèrent ensemble à un symposium artistique ou étaient présents de nombreux poètes totalement inconnus. Babe Hill raconte que Jim lui fit remarquer que ces poètes avaient plus de talent que lui et pourtant ils étaient moins célèbres...

Il rajoute: "Jim avait le sentiment de ne pas vivre à la bonne époque, à une époque où la poésie serait valorisée. Il souffrait de ne pas être reconnu pour ce qu'il était authentiquement. Personne ne s'intéressait à ce qu'il écrivait en dehors des chansons."

Selon lui, Pamela Courson avait une très bonne influence sur Jim. Elle le ramenait toujours sur la voie de l'écriture. Elle estimait que les doors profitaient de son mec et l'empêchaient de créer.

Il conclut en disant: "Son alcoolisme l'a conduit dans un état proche de la démence. Mais en même temps cela lui a permis de dire plein de choses qu'il n'aurait pas pu dire autrement. L'ivresse était aussi une manière de se déresponsabiliser".

Babe Hill est persuadé qu'à partir de 1968 Jim a emprunté volontairement une voie qui le conduisait vers la mort: "Jim était intelligent et il savait très bien que ses excès ne pouvaient que le conduire vers une issue fatale". ll ignore les raisons de ce choix pour l'auto destruction mais il observe qu'au début de 1971, Jim a arrêté de se saoûler avec lui: "Il avait la volonté de passer à autre chose mais il était alcoolique depuis 3 ans et il était difficile de tout arrêter en quelques mois".

Enfin il dépeind un Morrison avec une personnalité très pacifique qui n'a jamais usé de violence envers quelqu'un.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (18 Avr 2016, 10:42)Citer
Sister Mid'nite


9 Avr 2016, 9:33
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Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (9 Avr 2016, 9:33)Citer
JO


9 Avr 2016, 10:50
Merci ! C'est cool :)
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Miami 69


13 Fév 2017, 16:33
Jim était un poète, une personnalité très sensible et raffinée.
En même temps il pouvait être très extraverti .

Il était complexe et l'on voyait que c'était difficile pour lui de vivre avec ça.

Agnès Varda
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JO


14 Fév 2017, 3:39
Agnès est une cinéaste douée , une personnalité très sensible et raffinée.
En même temps elle peut être très extravertie .

Sa coiffure est bizarre voire complexe et l'on voit que c'est difficile pour elle de vivre avec ça.

Jim Morrison.
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mojo


14 Fév 2017, 23:25
hahaha...
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Miami 69


15 Fév 2017, 2:52
re haha

A part ça, Agnès Varda parlait des personnes qui avait marqué sa vie et quand la journaliste lui a demandé de parler de Morrison, elle était très émue.

Jo, toi qui a l'air de bien la connaitre, tu peux confirmer la rumeur comme quoi ils ont partager le camembert et la baguette ?
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JO


15 Fév 2017, 3:34
Oui, elle a mis le camembert sur sa tête ...
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Miami 69


15 Fév 2017, 9:20
Oh la coquine, extravertie et raffinée en effet
Ce message a été modifé par Miami 69 (15 Fév 2017, 10:14)Citer
Miami 69


25 Jui 2017, 14:47
suis tombé par hasard sur un entretien sur MTV de 1989 où Harrison Ford parle de son parcours professionnel.

Au milieu des années 60's, marié et père d'un enfant il vient s'installer à L.A pour faire carrière dans le cinéma.

Il enchaine les petits rôles pour la TV et pour le cinema sans aucun succès. Il est tellement fauché qu'il doit travailler sur des chantiers.

En 1968, il croise Paul Ferrara qui lui propose de devenir cameraman sur Feast of friends.

A la question "comment était le job ? "

Harrison répond :

"Quand ça s'est terminé j'étais à deux doigts d'entrer dans un monastère de jésuite...

Je pense que c'était cool, je pense que c'était hip mais je ne pouvais pas continuer avec ces mecs, c'était trop ! "

Il rajoute en riant que ses séquences étaient toutes floues !

Malgré tout, un nombre important de séquences filmées par lui seront conservées au montage.
Ce message a été modifé par Miami 69 (27 Jui 2017, 9:03)Citer
Miami 69


27 Jui 2017, 8:57
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Ce message a été modifé par Miami 69 (27 Jui 2017, 8:58)Citer
Sister Mid'nite


28 Oct 2018, 5:28
"Jim Morrison était un de nos poètes géniaux et un performer sans égal.

Sa démarche artistique ne vieillit pas."


Patti Smith
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Sister Mid'nite


28 Oct 2018, 8:30
"Jim entendait des chansons dans sa tête et nous chantait les paroles.
John, Robby et moi trouvions la tonalité, le rythme et composions les arrangements.

Nous avons créé la musique des doors autour des paroles de Jim. Notre musique caressait, massait ses mots pour révéler ce qu'ils cachaient."


Ray Manzarek
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birdofpray


28 Oct 2018, 14:51
Citation de Sister Mid'nite :
"Jim entendait des chansons dans sa tête et nous chantait les paroles.
John, Robby et moi trouvions la tonalité, le rythme et composions les arrangements.

Nous avons créé la musique des doors autour des paroles de Jim. Notre musique caressait, massait ses mots pour révéler ce qu'ils cachaient."


Ray Manzarek

Oui n’ayons pas peur des mots : Jim Morrison était un médium.

Déjà l’histoire de l’esprit de l’indien accidenté qui prend possession de son corps, c’est une expérience qui peut être traumatisante pour un enfant de 6 ans. Et même si cette histoire est fake, qu’il a juste raconté ça pour faire le buzz, c’est que son esprit était quand même bien « dérangé » par quelque chose…

Après, il l’a lui lui-même dit à Manzarek (paix à son âme) dans « Who was walking on the Beach were Jim Morrison !! »…. Il se voyait comme la « flèche et l’arc », une étoile filante dans la nuit, il « entendait » la musique qu’ils allaient bientôt jouer sur scène, il « voyait » à l’avance le déroulement des concerts devant un public en transe, un vrai Précog. Il maîtrisait comme personne (tel un Hitler) la psychologie des foules. Ship of fools ! Ça n’est pas pour rien qu’ils ont décidé de s’appeler les Portes.

Les indiens, les reptiles, le shamanisme (la voyance, la télépathie, les fantômes, le voyage astral, la conscience paranormale,…) ce sont des choses qui lui PARLENT, c’est son UNIVERS, il met très fortement l’accent là-dessus dans ses paroles et dans l’« ambiance sonore » qui les accompagne.

C’est d’ailleurs ce qui fait tout le sel du groupe, c’est pour ça qu’il nous fascine, ce qu’on ne comprend pas nous attire, sinon je ne serais pas là en train de parler avec toi !
Ce message a été modifé par birdofpray (2 Nov 2018, 6:14)Citer
Sister Mid'nite


19 Fév 2019, 11:49
Des souvenirs passionnants de Jac Holzman, fondateur et propriétaire du label Elektra et l'employeur de Morrison en quelque sorte.

Un mélange d'admiration et de considérations psychologiques très rarement entendues.




A la fin du printemps 1966 j’ai salué Los Angeles à 23 h et je me suis précipité au Whisky A Go-Go où Love était en concert. Love était l'un des grands groupes de rock underground de L.A. quand j'ai commencé à chercher de nouveaux groupes pour Elektra au milieu des années 60.


Le Whisky A Go-Go était un club sombre et caverneux, un peu comme « le trou noir de Calcutta » mais avec un billet d’entrée.

A côté de la scène se trouvait Arthur Lee, qui accordait son attention de chanteur célèbre à un nouveau groupe qu'il trouvait digne d'intérêt. Je n'avais jamais entendu parler de ce groupe, mais je suis resté pour les prestations de Love et des doors.

Les doors avaient vaguement signés avec Columbia, puis, après une série de promesses non tenues, ils ont lâché prise. C'était une situation vraiment déprimante.


Morrison n’était pas impressionnant. J’ai été plus attiré par le style de Ray Manzarek et la légèreté de la musique. Le chanteur semblait solitaire et hésitant, comme s'il se préservait lui-même. Il ne dégageait pas quelque chose de spécial mais il y avait une invitation subtile à « jouer » , si vous étiez prêt à le faire selon ses conditions. Ce n'est que plus tard que j'ai senti le « jeu » de Jim.

Durant ces soirées au Whisky, on m’a testé pour voir si mon intérêt était réel ou éphémère. J’ai choisi clairement de jouer le jeu parce que je suis venu toute la semaine, et le cinquième soir, Morrison s’est vraiment dépassé sur Alabama song et The End et tout s'est enchaîné rapidement à tel point que j'ai proposé un contrat au groupe. Au début de l’été, je désespérais conclure ce contrat, qui a finalement été signé plusieurs mois après notre rencontre.


Mes souvenirs de Morrison sont nettement différents de mes souvenirs du groupe. Bien que tous se réunissaient dans la création des disques, dans la vie ils étaient vraiment deux entités, Ray Manzarek, Robby Krieger, John Densmore et Jim Morrison, séparés et très différents.


Jim et moi n'avons jamais été des amis proches, mais il y avait une confiance fondamentale entre nous. Il sentait que je le servirais mieux, lui et le groupe, en ne faisant pas partie de l'entourage, en préservant mon objectivité et en étant disponible au besoin pour garder la dynamique.


Lors de la réalisation du fameux premier album, je passais presque tous les jours au studio, une fois que les choses étaient bien installées. Le groupe jouait dans le grand espace ouvert du Sunset Sound, avec Jim dans une cabine d'isolation pour éviter les fuites de voix sur les pistes instrumentales. C'était une parfaite métaphore.

Selon les normes de 1966, les séances étaient coûteuses. J'avais signé avec le groupe une avance de 5 000 $, somme élevée pour l'époque et j'ai dépensé près de 5 000 $ de plus en frais d'enregistrement, mais il était clair d'après ce qui se passait artistiquement sous la direction de Paul Rothchild et Bruce Botnick, qu’une musique de grande qualité était en train de naître.

Je me suis glissé dans le studio au milieu de The End, me laissant totalement emporter par ce moment transcendant. Alors que la chanson touchait à sa fin et que les notes finales laissaient la place au silence, la tension dans la salle de contrôle était palpable. Personne n’avait intérêt à faire du bruit. La magie était présente à cet instant.



Je me souviens avoir discuté avec Jim dans un bar près des studios d'Elektra. On parlait de la vie et de la façon dont il voulait qu'on se souvienne de lui comme poète, comment le rock'n' roll avait dépassé sa capacité à contrôler la perception du public à son sujet. Il était très mal à l'aise, se cachant derrière des cheveux négligés, une barbe épaisse et un excès de poids. Avec un ricanement espiègle, il m'a parlé de sa grande joie « d’être à la limite » et m'a suggéré de passer la soirée à discuter en tête-à-tête. Sachant que Jim essayait de m'entraîner dans quelque chose qui ne ferait que m'attirer des ennuis, j'ai répondu « Jim, c'est formidable d'être sur le fil du rasoir. Le truc, c'est de ne pas saigner... »


Jim était différent avec chacun, comme s'il faisait correspondre son psychisme au vôtre. Il y avait en lui une authentique innocence enfantine, et ses amis lui pardonnaient tout. Ses « démons » étaient si envahissants que le juger négativement rajoutait une pression qu'il ne pouvait pas supporter. C'est le seul gars que j'aie connu qui pouvait emboutir une voiture de police et s'en tirer sans conséquence... alors , qu'il était ivre et sans permis de conduire !

Il était réfléchi, drôle mais il pouvait être aussi totalement odieux. Je l'ai vu passer d’ange à démon comme lorsqu’il a fait pleurer le manager du bureau d’Elektra, lui demandant pourquoi elle lui en voulait, alors qu’en réalité il ne s’était rien passé.

La colère de Jim semblait venir par crises, et une fois l'explosion survenue, un calme nerveux prenait le dessus. Le problème avec ces colères, c’était qu'on ne savait jamais si c'était réel ou s'il jouait la comédie. Mais on ne prenait pas le risque de le lui demander.


Evoluer dans son entourage, c'était échanger votre territoire contre le sien, les deux étant alors perdants. J’ai découvert un côté troublant de sa personnalité. Si vous éprouviez de l’attachement pour Jim, il pouvait, tout comme Pam, vous abattre avec une cruauté sans cœur, jouant avec vous comme un chat avec une pelote de laine.

Il avait ce même comportement cruel quand on voulait obtenir quelque chose de lui. C’était une course d’obstacles. Il faisait des cadeaux mais seulement à ses conditions.




Après la sortie du sixième et dernier album prévu par notre contrat, Jim et moi avons parlé de refaire un nouveau contrat. Pour signer à nouveau les doors, Elektra a discuté avec leur avocat, avec Jim et avec « les garçons ».

Jim a écouté attentivement mes arguments, le visage totalement impassible puis il m'a dit : « Jac, fais ta meilleure offre et on la comparera à celle de CBS ! » Il m'a parlé sur un ton sérieux puis m’a quitté, s’est retourné et m'a souri. Je ne sais toujours pas s'il plaisantait ou s'il était sérieux.

Pour moi qui était si proche de ce groupe, se rendre compte que je pouvais le perdre à cause d’une surenchère, même si cela me paraissait irréaliste, c’était atrocement douloureux. Mais nous avons signé pour un album supplémentaire qui est devenu … L.A. Woman !



Je me souviens d'un concert au Fillmore Auditorium (San-Francisco 1967), Jim était ivre, incapable de monter sur scène, il s'est battu à coup de poing avec son manager et a lancé le microphone hors de scène … Un Jim incontrôlable, coupé du monde…

Je me souviens aussi de la fameuse séance de photographie "young lion" (New-York 1967) avec Jim au sommet de sa forme féline, prenant des postures outrancières et l'appareil photo capturant l'essence et la profondeur de sa sexualité. En 1969, quand Jim était devenu bouffi, quelqu'un a regardé ces photos et a demandé : « Est-ce qu'il a vraiment ressemblé une fois à ça ? » Et la réponse a été : « Oui, une fois durant vingt minutes. »


Pour conclure, un souvenir puissant demeure et il est plus dans mon cœur que dans mon esprit.

Le 15 février 1968, la sonnette a retenti chez moi à Los Angeles. C'était le soir du dixième anniversaire de mon fils Adam. Jim, devenu une star, est venu chez moi apporter un cadeau, enveloppé de manière maladroite, à mon fils qui s’intéressait à la musique. Il est entré, s'est assis tranquillement avec Adam et lui a montré comment jouer du kalimba, un piano à pouce africain. Ils sont restés assis pendant une heure, complètement absorbés, comme deux enfants dans leur monde…
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (23 Fév 2019, 4:24)Citer
Sister Mid'nite


20 Fév 2019, 7:29
Citation de birdofpray :

Oui n’ayons pas peur des mots : Jim Morrison était un médium.


Tu as anticipé la discussion sur les mediums !


Tu connais l'avenir ?
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birdofpray


20 Fév 2019, 15:34
Citation de Sister Mid'nite :
Citation de birdofpray :

Oui n’ayons pas peur des mots : Jim Morrison était un médium.


Tu as anticipé la discussion sur les mediums !


Tu connais l'avenir ?

Je n’ai pas cette prétention. Je suis simplement extralucide, ou intuitif exacerbé, un peu uh… like uh… the coming of the Sun, you know ? J’hypnotise aussi les animaux (sauf les chats)
Souviens-toi l’été dernier j’avais deviné ton parcours d’études supérieures, mais j’ai toujours un peu plus de mal sur ton prénom, il doit y avoir un F dedans…
Je me rappelle d’un mec qui postait ici autrefois, tu sais quoi il était médium intracorporel : il connaissait le groupe sanguin (+ le rhésus) de tous les internautes rien qu’en lisant leurs posts! Il m’a scié! Depuis, il a déménagé à Hong Kong.
Donc je ne connais pas l’avenir mais si tu veux mon avis on est mal barré. Si ça continue « comme ça », dans 100 ans c’est la fin de l’humanité (à moins que les extraterrestres ne débarquent avant). Ce n’est pas moi qui l’ais dit, c’est Stephen Hawking
Ce message a été modifé par birdofpray (20 Fév 2019, 15:43)Citer
Sister Mid'nite


23 Fév 2019, 3:52
Citation de birdofpray :
Citation de Sister Mid'nite :
Citation de birdofpray :

Oui n’ayons pas peur des mots : Jim Morrison était un médium.


Tu as anticipé la discussion sur les mediums !


Tu connais l'avenir ?

Je n’ai pas cette prétention. Je suis simplement extralucide, ou intuitif exacerbé, un peu uh… like uh… the coming of the Sun, you know ? J’hypnotise aussi les animaux (sauf les chats)
Souviens-toi l’été dernier j’avais deviné ton parcours d’études supérieures, mais j’ai toujours un peu plus de mal sur ton prénom, il doit y avoir un F dedans…
Je me rappelle d’un mec qui postait ici autrefois, tu sais quoi il était médium intracorporel : il connaissait le groupe sanguin (+ le rhésus) de tous les internautes rien qu’en lisant leurs posts! Il m’a scié! Depuis, il a déménagé à Hong Kong.
Donc je ne connais pas l’avenir mais si tu veux mon avis on est mal barré. Si ça continue « comme ça », dans 100 ans c’est la fin de l’humanité (à moins que les extraterrestres ne débarquent avant). Ce n’est pas moi qui l’ais dit, c’est Stephen Hawking



Hmmm ! la fin de l'humanité. Une sorte d'Apocalypse ? en l'an 1000 en Europe, la rumeur courait que nous allions tous y passé et que le Messie allait revenir. A l'époque c'était les religieux qui prédisaient l'avenir maintenant c'est le physicien Stephen Hawking qui théorise la fin de l'humanité.

Finalement, nous sommes une espèce parmi d'autres et le fonctionnement du cosmos ne se fait pas en fonction de la vie des êtres humains. Le premier mammifère est apparu il y a une centaine de millions d'années je crois et si nous devions disparaitre nous serions remplacés par d'autres espèces. « Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme » comme disait Lavoisier.

Jim Morrison était un poète qui avait beaucoup de projets (s'évader de l'autre côté, tester les limites de la réalité, libérer les gens de leurs œillères, démultiplier leurs sens) et son regard sur le futur était plutôt pessimiste:

"Qu'avon-nous fait à la terre, notre belle soeur ?

On l'a déchirée, mordue
On l'a coincée avec des couteaux sur le côté de l'aube
On l'a attachée avec des clôtures
On l'a entraînée vers le bas"

Il a même un jugement moral sur cette attitude destructrice des êtres humains lorsqu'il dit :

"Aucune récompense éternelle ne nous pardonnera de gaspiller l'aube"


Il ne donnait pas cher de l'avenir de notre modèle de société occidentale quand il disait (de mémoire) que notre société occidentale était au bord du gouffre et qu'il ne fallait qu'une petite secousse pour qu'elle s'effondre.



Pour mon prénom, il ne contient pas de F. Mais il est connu, je l'ai dit sur ce forum il y a 10-11 ans.
Ce message a été modifé par Sister Mid'nite (23 Fév 2019, 5:51)Citer
jimborrison


23 Fév 2019, 8:30
Si je comprends bien, Jim avait déjà aussi anticipé toutes les études alarmistes sur les changements climatiques, il était quand même fort ce gars!
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