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Forum>The Doors>Pensez vous que Jim Morrison est un poète au sens noble du terme ???
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Antoine


18 Aoû 2011, 12:58
Je ne parlais pas d'influence proclamée, mais des similitudes dans l'usage des mots.
Iggy Pop se réclame de Morrison mais uniquement pour le côté scénique, les paroles des Stooges n'ont rien à voir avec les Doors.
Ian Curtis se réclamait aussi de Bowie, mais à encore, rien à voir dans les textes.
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charloplan


20 Aoû 2011, 16:32
Citation de Sister Mid'nite :
et aussi Bernard Lavilliers qui a dédicacé à Jim Morrison la chanson "Plus dure sera la chute"


tiens moi qui écoute lavilliers depuis des années, je n'avais memme pas fait le rapprochement avec morrison !
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Henode


20 Aoû 2011, 18:16
J'avais très bien compris Antoine, mais l'un (l'influence proclamée) va souvent avec l'autre- l'usage des mots - pas toujours, comme tu le précises justement en citant l'exemple Pop/morrison)
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Sister Mid'nite


21 Aoû 2011, 14:20
Citation de charloplan :
Citation de Sister Mid'nite :
et aussi Bernard Lavilliers qui a dédicacé à Jim Morrison la chanson "Plus dure sera la chute"


tiens moi qui écoute lavilliers depuis des années, je n'avais memme pas fait le rapprochement avec morrison !


Oui c'est vrai Lavilliers à son style propre. J'aurais dû préciser qu'il avait plutôt affirmer lors d'un concert qu'il avait beaucoup d'admiration pour Morrison et les doors.
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Sister Mid'nite


9 Sep 2011, 4:39
En marge du procès de Galliano pour ces injures antisémites, un article sur Peut-on être un génie créatif sans être drogué ?


Les psychiatres se sont beaucoup penchés sur la notion de création. Elle repose sur l'idée que pour créer, il faut un ébranlement identitaire. Elle suppose donc un dépassement de ses limites internes, un débordement, pour atteindre une zone de flou.

Les personnes ayant une souffrance identitaire vont chercher dans la création une expression de cette souffrance et une quête visant à réparer leur narcissisme. Ou plus exactement, cette pulsion créatrice s’impose souvent d’elle-même, comme un surgissement qui coule tout seul.

Même si ce jaillissement émane d'une souffrance, il peut être jubilatoire, c'est là tout le paradoxe. L'artiste ressent une exaltation, une jouissance lors de la création.

Drogue et création, une liaison qui ne date pas d'hier

Il est évident que de tous temps, les substances toxiques ont accompagné la création. L'homme s'est toujours enivré, depuis son origine.

Le vin, les drogues, les plantes et tout le reste estompent les limites internes ; ça permet un court-circuit intellectuel. Ces substances permettent de déborder du cadre, de prendre des chemins de traverse et finalement, d'arriver à un état proche de la transe - bien que ce dernier puisse aussi être atteint sans prise de drogue.

Ce mélange "souffrance et drogues" peut-être explosif et dangereux. Car même avec ces éléments, on n'est pas forcément bon. Or l'artiste qui prend des risques, qui s'expose complètement narcissiquement, attend quelque chose en retour, une reconnaissance. Si elle advient, tant mieux. Mais si elle ne vient pas, c'est terrible car cela cause une blessure narcissique supplémentaire et la souffrance redouble, nourrissant un cercle vicieux.

C'est pour cela que la vie d'artiste est très difficile et que nous parlons dans notre livre d’"une vie bipolaire" les concernant.

Transgression et dérapages

Donc l'idée de base de la création, c'est la transgression de ses propres limites. On comprend mieux alors les dérapages comportementaux ou verbaux des uns et des autres.

Le cinéaste Lars Von Trier a récemment parlé d'Hitler de manière très légère, sans avoir conscience des conséquences sur le coup. Mais le lendemain, à jeun, il s'est certainement rendu compte du caractère insupportable de ses propos.

La création implique un lien fort entre le corps et l'esprit. L'énergie du corps est engagée. A un petit niveau - le nôtre par exemple - on se stimule avec du café ou une cigarette. Le musicien qui jouera le soir va boire un verre pour se sentir bien physiquement, libéré de ses barrières, avant de jouer.

C'est cette volonté de lâcher-prise qui peut engendrer des dérapages.


Le psychiatre Laurent Muldworf, auteur de "Succès damné" a travaillé sur le lien entre création et substances toxiques.
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Antoine


9 Sep 2011, 5:11
Intéressant, ça donne envie de lire.

D'autant plus que je pars avec un a priori, pour moi cette correspondance substance et création est plus un mythe, une véléité plus qu'un véritable moteur à quoique ce soit.

Je suis tout à fait d'accord avec le petit verre du musicien avant de monter sur scène. Mais dans l'absolu...dépendre d'une substance externe (alcool, herbe, coke, ect...) pour te relâcher..mouais. En 2011 on en est encore là, je trouve ça triste, cette idée que l'Homme connaisse si peu son corps et les différents états qu'il peut en tirer uniquement par sa propre volonté.

Ma désillusion première ne vient pas tant de mes propres expériences que des artistes défoncés que j'ai fréquenté, à la productivité fortement limitée par des incessants retournements sur soi (pas forcément générateur d'une grande oeuvre) et une santé empêchant le moindre investissement.

Vous me direz, je n'ai pas connu les bons...

Il y a dans le rock, cette culture d'admirer des artistes défoncés (allez, au pif, Morrison, Hendrix, Barrett, Winehouse) qui va jusqu'à l'imitation, créant quantité d'aspirants artistes abrutis pas foutus d'aligner trois notes ou trois lignes.

Mais les noms que j'ai cités ont bossé leur truc avant de se défoncer.
Je reviens ici sur Morrison, c'était un mec hyper prometteur du temps de ses études: curieux, gros lecteur, s'intéressait à tout, écrivait à donf; mais on retient le mec abîmé par ses consommations, passant d'avantage la fin de sa carrière à décuver qu'à continuer à écrire. Pourquoi ce besoin d'alcool? Pas tué le père? La solitude face aux Doors et à la pression du méchant perfectionniste Rothchild ;) ? On en a déjà parlé et il y a sûrement des livres de fan-psy qui ont dû analysé le cas plus ou moins justement.

Je trouve assez malheureux que la mythologie rock retienne plus le côté transgression et drogues, (peut être parce qu'il y a une promesse derrière, inscrite dans le slogan: SEXE, drugs and rock'n roll), véritable pièges à mouche à ado et post-ado moisi, que le véritable boulot de recherche - liée à la transgression de ses propres limites - qui fait toute l'aventure de l'art.

Je vois ce que Morrison devait en penser lui-même sur la fin, même s'il était déjà prisonnier de ça. Je pense aussi ici à la citation de Brian Eno qu'avait rapportée Yazid, qui n'était pas un transgressif très sex, drugs et tout ça, mais pourtant un putain de pionnier de la musique.
De même que les deux autres transgressifs auxquels je me suis longuement intéressé: Zappa (qui se foutait de la mythologie rock et qui était bien vénèr après la mort de son pote Hendrix) et Jean-Louis Costes (le Roi Lézard à côté, c'est Eminem); deux mecs qui - entourés de zombies qui ont duré moins qu'eux - se sont refusés à toucher à quoique ce soit. Et les oeuvres sont là.

Et puis en effet il y a Lars Von Trier, qui n'a besoin de rien pour partir. Ce que les caméras people de Cannes n'ont pas vraiment compris. Il aurait eu les yeux rouges à ce moment là qu'on l'aurait excusé plus facilement. Mais la vraie transgression qui fait mal (et qui a du sens, allez voir Melancholia, superbe) elle est sobre, pensée et durable.

Le fait qu'on l'ait qualifié son speech de dérapage....

(et ce terme "dérapage" est génial !! : "il est sorti de la piste", toute la formidable capacité d'autocensure des français est contenue dans cette image, qui l'a inventé ? un journaliste ? un politique ? où est la piste, où est le hors piste? Qui trace les limites? )

...témoigne bien de la déconnexion qui existe aujourd'hui pour le public entre art et divertissement. L'artiste a pour mission d'aller chercher au fond des choses et de ramener des trucs pas toujours beaux, mais qui racontent l'Homme.
Pas de chance pour lui, c'était Cannes. Dans un vrai festival de cinéma devant un public moins con que les caméras du 20h, il aurait pu développer plus longuement et ne pas avoir besoin de faire de la phrase choc.
Ce message a été modifé par Antoine (9 Sep 2011, 5:19)Citer
Sister Mid'nite


15 Jan 2012, 4:06
Lester Bangs, écrivain, musicien et journaliste américain pour le magazine Rolling stones puis pour Creem publia des centaines d'articles sur les groupes de son époque. Il a été considéré comme faisant du journalisme gonzo parce qu'il parlait également de de sa propre vie dans ses articles.

En 1981, soit 1 année après la publication du bouquin de Sugerman et Hopkins "Personne ne sortira d'ici vivant", il a écrit un article sur Morrison dont voici les principaux extraits:


Pourquoi tout ce grand fanatisme pour les doors ?

Aucun ou presque des groupes qu'on a proposé au public ces dernières années ne peut se comparer aux meilleurs de l'époque sixties. Et ce n'est pas de la nostalgie. Il suffit de noter la relative absence de passion, de chaleur et d'engagement des meilleurs groupes d'aujourd'hui. Il y a un manque de conviction, une hésitation et, peut-être pire, une tendance à se dissimuler derrière l'ironie qui, après tout, reflète parfaitement notre temps, mais qui ne contribue guère à nous faire aimer ces groupes. Certes, étant donné le climat économique et les autres facteurs, il était plus facile de devenir complètement cinglé durant les sixties. Les groupes sont si impatients d'être achetés et vendu au kilo que le plus coloré du lot existe à peine et ne saurait représenter quoi que ce soit.

Et les doors, ils représentaient quoi ?
Si je me souviens bien, en 1968, quand je vivais dans un turne hippie de San Diego, mes compagnons avaient de ferventes discussions sur "le trip de mort" dans lequel les doors étaient lancés. Je me souviens d'un type qui fumait son joint et murmurait "le génie est très près de la folie".

Moi j'ai toujours plus ou moins voulu que Morrison soit meilleur qu'il ne l'était réellement, tout comme j'aurai voulu que toutes ses chansons aient la puissance discrète de People are strange et comme beaucoup, c'est après avoir été déçu que j'ai pu apprendre à ramasser la poésie et la terreur authentiques partout où on pouvait la trouver et à me faire une opinion toujours plus haute de son oeuvre.

S'agissant du Poète lui même, le livre de Hopkins et Sugerman est intéressant par ce qu'il révèle par inadvertance. Dans la préface, Sugerman lâche deux phrases qui ont découragé plus d'un lecteur d'aller plus loin: "Je veux simplement dire qu'à mon avis Jim Morrison était un dieu des temps modernes ou au moins un prince." On ne sait pas si Hopkins partageait cette opinion, mais tout au long des 400 pages les divers descriptions du chanteur conduisent la majorité des lecteurs à une seule conclusion: Morrison était un connard à peu près complet jusqu'à sa mort.

A un certain niveau, c'est simplement un nouvel exemple de héros culturel dont on n'aurait jamais voulu être en sa présence. A un autre cependant, ce n'est qu'un cas supplémentaire de dingueries sixties qui se réduit peu à peu à des spectacles aussi pathétiques que celui d'Iggy Pop lors de l'émission Tomorrow expliquant qu'il était un interprète dionysiaque. Les mômes d'aujourd'hui se sentiraient menacés par un artiste qui agiraient comme Morrison. Alors est-ce la distance d'une décennie qui leur permet d'apprécier ses pitreries en toute sécurité ?

A suivre
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Antoine


15 Jan 2012, 4:27
J'aime beaucoup Lester Bangs

merci
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jimla


17 Jan 2012, 8:29
Tiens voici la tronche de Sugermann, le boutonneux que Jim avait recruté pour le dépanner, ce type traînait pas mal dans les bureaux des Doors, ensuite il en fait du chemin, jusqu'à aller faire des calins à Pam, sûrement pour "remercier" Jim, son bienfaiteur. En parlant de connard... Qu'importe, Dany avait besoin d'argent. Ou il souffrait d'un gros trouble d'infériorité. Qu'il repose en paix, lol

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jimborrison


17 Jan 2012, 12:56
Personnellement j'avais adoré son bouquin "Wonderland Avenue"; j'avais entendu qu'un projet existait pour faire un scenario sur base du livre afin de tourner un film (il y a quelques années déjà), puis plus rien depuis!
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jimla


17 Jan 2012, 13:42
Je n'ai pas eu l'occasion de lire cet ouvrage, il se peut que Danny Sugerman ait été complétement "inspiré" par Jim et les Doors, de ce que fut le groupe, du contexte dans lequel il baignait, un temps révolu pour lui. J'ignorais qu'un scenario sur la base du livre se préparait, et je ne peux malheureusement pas te renseigner à ce sujet. Ca aurait pu être bien, mais on ne sait pas pourquoi des films bidons voient le jour, et d'autres qui peut être en vaudraient la peine, ne se font pas. Une question de moyens ? Mystère
Ce message a été modifé par jimla (17 Jan 2012, 13:43)Citer
Sister Mid'nite


17 Jan 2012, 13:43
Citation de Sister Mid'nite :

Les mômes d'aujourd'hui se sentiraient menacés par un artiste qui agiraient comme Morrison. Alors est-ce la distance d'une décennie qui leur permet d'apprécier ses pitreries en toute sécurité ?




Suite

Ou bien les ados pourraient-ils partir se faire tuer au Salvador ou en Afghanistan sur l'air de The unknown soldier sans y percevoir la moindre ironie ?

Si Morrison se souciait si peu de sa propre vie, s'il était désireux de la réduire à une énorme plaisanterie exhibitionniste et alcoolisée, pourquoi les mômes et nous, devrions-nous nous en soucier si ce n'est dans la mesure où certains détails sordides nous procurent une distraction trash ? Ou bien comme Sugermann, prennent-ils ces dérives comme des preuves qu'il était un dieu ?

Lors du légendaire "incident de Miami", il est passé sans-à-coup de "personne ne veut aimer mon cul ? " à "vous n'êtes qu'une bande d'abrutis". Quand vous lisez ça, vous pourriez être envieux. Personnellement j'aimerai pouvoir piquer une colère sans retenue quand je le désire et que ceux qui m'entourent s'occupent de moi et qu'on me considère comme un artiste génial. Mais en réalité, ce comportement est suprêmement malsain.

D'une certaine façon, on pourrait considérer la vie et la mort de Morrison comme étant un épisode dérisoire du star-system ou comme ce mythe qui veut que nous considérions les artistes comme une race à part qui peuvent se permettre de faire tout ce qu'ils veulent. En réalité, c'est la tolérance envers leurs insanités qui contribuent à leur faire perdre leur créativité. Comment pouvez-vous créer quoi que ce soit quand vous n'avez pas de contribution du MONDE REEL, parce que tous ceux qui vous entourent vous protègent ? C'est impossible et c'est la raison pour laquelle ceux qui ont survécu aux sixties n'ont plus eu rien à dire.

Certains pensent que ce que Morrison a vécu à contribuer à lui donner une forme de sagesse et que s'il avait continuer à vivre, il aurait été moins un héros et plus un poète. D'autres pensent que Morrison avait tout dit dans le premier album et que tout le reste n'a fait que partir en couille.

Personnellement, je pense que la vérité est entre les deux. je n'ai jamais pris Morrison au sérieux en tant que Roi lézard, mais je suis toujours aussi fan des doors aujourd'hui qu'en 67. J'ai accepté leur limite ce qui signifie que pour moi, Morrison n'était pas l'égal de Baudelaire ou de Villon mais un Prince Bozo. Ce qu'on ne peut nier à Morrison c'est qu'il avait du style, et tout comme il était au mieux de sa forme en poète de l'effroi, du désir et de la disclocation psychique, il l'était aussi en clown. Il est donc normal que nos réactions vis-à-vis de ce personnage soient confuses.


A suivre
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jimborrison


17 Jan 2012, 13:59
J'aime bien ta philosophie à 2 balles!
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Sister Mid'nite


17 Jan 2012, 14:06
Citation de jimborrison :
J'aime bien ta philosophie à 2 balles!


mais désolé p'tit mec c'est pas la mienne mais celle d'un rock critic Lester bangs (voir message plus haut) qui a certainement plus de choses à dire que tes remarques de minable fan de base.
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marcdoors


17 Jan 2012, 14:12
Citation de jimla :
Tiens voici la tronche de Sugermann, le boutonneux que Jim avait recruté pour le dépanner, ce type traînait pas mal dans les bureaux des Doors, ensuite il en fait du chemin, jusqu'à aller faire des calins à Pam, sûrement pour "remercier" Jim, son bienfaiteur. En parlant de connard... Qu'importe, Dany avait besoin d'argent. Ou il souffrait d'un gros trouble d'infériorité. Qu'il repose en paix, lol




C'est drole, j'ai beaucoup moins apprécié. Voir la déchéance humaine ne m'a jamais branché, c'était une vraie loque à un moment donné. Chacun ses gouts.....l'autodestruction, très peu pour moi
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Henode


17 Jan 2012, 16:14
L'article de Bangs sur Morrison dans son ensemble est très juste de lucidité, pointant tout ce qui fait le charme et la beauté du personnage, dans ses bons comme dans ses mauvais cotés.
Je ne suis pas fan de tout ce qu'a écrit Lester Bangs, mais cet article est des plus réussis
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Antoine


17 Jan 2012, 23:25
Oui, à ce que je comprends, c'est un des articles de la fin de Bangs (il est mort pas si longtemps après la sortie du livre de Sugerman, non ?)

A eu beaucoup d'imitateurs depuis mais un esprit et une lucidité qui n'a pas toujours été transmise.

L'article sur Morrison est très bon et a pourtant tout pour déplaire autant aux fans qu'aux détracteurs. De même quand il annonce que "Metal Music Machine reste indétrônablement l'album le plus rock'n roll de tous les temps", "qu'on a pas besoin d'un Bowie dans la musique d'aujourd'hui (alors qu'il était au sommet de sa gloire)", ou encore sa review de Fun House des Stooges, qui détruit les bonnes chansons et porte aux nues les mauvaises, que des postures de provocations, mais argumentées avec une implacable cohérence.
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—léna


18 Jan 2012, 3:16
suis toujours dans le hors-sujet moi,
mais quand je lis « danny sugermann » ou que je vois sa photo,
je pense aux images de michelle campbell, de ce 3 juillet 2001 : wildmaniak juste à côté de danny (et christophe).
j'ai le sourire aux lèvres, voilà… parce que parfois je me demande ce qu'est devenu wild : ) je ne l'ai plus revu depuis 2009.
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Alexander


18 Jan 2012, 4:49
Citation de Antoine :
De même quand il annonce que "Metal Music Machine reste indétrônablement l'album le plus rock'n roll de tous les temps"

Metal Machine Music. :o)
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Antoine


18 Jan 2012, 5:06
ouais je, hein, toujours, à chaque fois sur celui, en plus
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Grégoire


18 Jan 2012, 5:36
J'viens d'aller écouter quelques extraits, c'est affreux comme truc ! :D
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Sister Mid'nite


18 Jan 2012, 8:30
Suite et fin de l'article

Il y a de grands moments "Bozo" dispersés dans les albums des doors:

La pseudo-solennité de "Tu te souviens quand nous étions en Afrique ?", le sermon hurlé de "You cannot petition the lord with prayer !", l'idée même de chanson comme Five to one et Land ho !

Je me souviens que lorsque je vivais en communauté en 1967 durant le Summer of love dans la région de San-Francisco, nous écoutions the End à la radio lorsque le DJ a interrompu le morceau et a commencé toute une série de commentaires narquois au sujet des paroles. Personne ne s'en est offusqué. Cela était peut-être dû à une part de rivalité entre San-Francisco et L.A, mais il faut reconnaître que parmi un certain public ce morceau prêtait à rire (parmi lesquels Frank Zappa qui l'a tourné en dérision dans un de ses disques).

Le "Bozo" ultime fut Absolutely live, lorsque Morrison hurle "Fermez vos gueules !" aux spectateurs, puis sa façon de dire "pretty neat, pretty good", puis l'intro où il prévient : "Je ne sais pas si vous vous rendez compte mais ce soir vous avez droit à une faveur spéciale... La dernière fois que cela s'est produit, des hommes adultes ont pleuré et des policiers ont rendu leurs insignes!..." Et enfin le meilleur, l'intro de Break on through : "Un chat mort en chapeau haut-de-forme suce le sang du jeune homme en espérant pouvoir jouir... Il croit qu'il peut massacrer, il croit qu'il peut buter ma fille... Chats morts, rats morts, s'prennent pour des aristocrates, c'est de la merde."

En définitive, cette façon de communiquer constitue l'héritage réel qu'il nous laissé, la manière dont il a reformulé les angoisses face à l'apparente liberté des années 60. Il l'a fait apparaitre encore plus bizarre, dangereuse que nous le pensions et a transformé tout ce qui était pris très au sérieux par toute une génération comme une grande plaisanterie.

Bien sûr, il y a toujours les chansons qui seront toujours d'une poésie frappante comme End of the night, People are strange, My eyes have seen you, Cars hiss by my window, L.A woman, Riders on the storm. Mais même là, il y a des vers comme "Mister Mojo rising" qui révèlent son propre sens de l'humour envers, sinon son talent de poète, très certainement son propre personnage et même certainement la manière très réelle dont il a laissé sa célébrité le conduire à la trahison de ses talents poétiques.

Je concluerais qu'il n'est peut-être pas nécessaire de séparer le poète du clown parce qu'ils étaient en fait inextricablement liés. Nous avons eu finalement de la chance de ne pas être plus près que nécessaire de "ces nourrissons dionysiaques" si bien que nous avons eu la chance d'avoir toute la superbe musique de ces albums qui définira les normes du rock pour un sacré bout de temps encore ...

Lester Bangs, août 1981
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Sister Mid'nite


18 Jan 2012, 8:38
Citation de Antoine :
Oui, à ce que je comprends, c'est un des articles de la fin de Bangs (il est mort pas si longtemps après la sortie du livre de Sugerman, non ?)



Oui il est mort en 1982 d'une accidentelle overdose de Darvon à l'âge de 33 ans.
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Henode


18 Jan 2012, 10:22
Aaah Metal Machine Music...

Je dois faire partie des rares dingos/abrutis (comme vous voulez) à l'avoir écouté en entier \o/
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Nico


18 Jan 2012, 12:07
j'ai lu un recueil de critiques rock de Lester Bang. J'avoue que je n'aime pas trop le personnage. Il m'a souvent fait l'effet du mec typique qui est frustré de ne pas être une rock star. Il a un excellente plume et son style est hyper efficace, mais on sent toujours derrière cette envie inassouvie de faire de la musique et d'être reconnu pour cela. il a essayé plusieurs fois mais sans succès.
Il a vécu avec les rock star, les a cotoyé, interviewé, critiqué et vénéré, il est même mort comme une rock star. Mais il ne fit jamais partie de ce cercle très fermé. Ce fut à mon sens le drame de sa vie et son amertume se reflète dans nombres de ses critiques.

L'essence de cette frustration se fait sentir encore une fois dans ce texte à propos de Jim. L'analyse est en partie juste, même s'il n'invente rien étant donné que Jim se comparait lui-même à un clown et que sa transformation physique démontre qu'il ne voulait plus ni de cette image ni de ce qu'elle reflètait. Mais on sent encore des pointes de jalousie et des moqueries mal placées ; à propos de The End par exemple dont le texte a été et est toujours étudié dans différentes facs du monde entier. Pas les chansons qu'avait écrit Lester Bang...

Il est pour moi un grand écrivain mais un mauvais critique rock de façon générale.
Ce message a été modifé par Nico (18 Jan 2012, 12:14)Citer
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