 | The Backdoorman
8 Sep 2005, 8:00 | Tolède, le 11 avril 1971
Cher Michaël,
Tu as écrit que "la vie est une partie de poker menteur où l'on se déshabille de ses illusions". Un strip poker, quoi!
Séquences brèves, phrases courtes, parfois vidées d'action, phrases sans verbes qui prolongent un geste esquissé par d'autres. Bluff, mensonge et conte de fées ou de la folie ordinaire. Une certitude, une seule, dans cet océan de doutes : celui qui dit vrai trébuche, chute et meurt. Le bons sens populaire et la philosophie de boudoir le savent bien et l’écrivent noir sur blanc, mais qui s’en soucie ? Au contraire, la morale nous laisse croire que nous avons les coudées franches, les dogmes parlent de sincérité et les dossiers de crédit de « déclaration sur l’honneur ».
Les imbéciles qui prennent ces foutaises au premier degré remplissent les morgues, les prisons et les bureaux d’embauche. Il est pourtant clair depuis que l’homme est l’homme que les bouches mentent, que les regards biaisent et que les cœurs, ces muscles fragiles noyés dans la graisse, sont à l’abri des grands élans. L’homme est tout ce que l’on veut, sauf humain. Il s’agit certes d’un animal évolué, rusé et pugnace, qui possède un cerveau hors du commun comparé à celui des huîtres et autres mollusques.
Doué pour le meurtre, la destruction, le vandalisme, l’homme de la rue obéit à ses couilles et à son ventre, cette bouée de sauvetage si utile à ce naufragé de l’évolution. Le « sapien » est assez stupide pour mépriser ce qui reste d’ « érectus » en lui, dans ces instants où sa verge, molle jusque là, se dresse douloureusement dans son froc , entraînant quatre-vingt kilos de muscle et de graisse vers l’assouvissement d’une pulsion testiculaire. Aveugle, sourd, dénué de bon sens, l’animal repartira dans sa tanière pour maudire sa proie en se grattant les couilles trois semaines durant. Grandiose, non ?
Quel crime a commis Tolède pour mériter ces bavardages inconsistants ?
Tchao Michaël, à te lire.
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